Le Vénérable Père Michaël McGivney
Le Vénérable Michaël McGivney
Fondateur des Chevaliers de Colomb
1852-1890
Fête le 14 août
Sa vie et son époque
Il y a plus d'un siècle, à la mi-août 1890, la ville de Waterbury, Conn. célébrait des funérailles parmi les plus importantes de son histoire, alors que la foule y pleurait la mort de l'abbé Michael J. McGivney, âgé de 38 ans, fondateur des Chevaliers de Colomb. L'évêque de Hartford et plus de soixante-dix prêtres catholiques du Connecticut étaient accompagnés de plusieurs notables et on rapporta que les tous les carrosses à des lieues à la ronde avaient été retenus pour la grande possession. Les funérailles de l'abbé McGivney attestaient à quel point ce vaillant et saint curé de paroisse s'était attiré le respect et l'affection de la population et réflétaient également l'attrait personnel profond que les immigrés catholiques avaient ressenti sur-le-champ pour les Chevaliers de Colomb. On y remarquait des délégations provenant de presque chacun des cinquante-sept conseils des Chevaliers de Colomb ayant été reçus dans l'Ordre au cours de ses huit premières années d'existence. En 1982, pour marquer le 100e anniversaire de leur fondation, les Chevaliers de Colomb transportaient les de l'abbé McGivney de Waterbury à l'église St. Mary de New Haven, où il avait fondé l'Ordre. C'est là que désormais il repose en ce lieu où l'Eucharistie y est célébrée chaque jour et où l'on se réunit pour prier en son honneur.
Les Racines
Étant bon enfant, il était admiré par le directeur de son école pour "un comportement excellent et une efficacité dans ses études". L'abbé Michael McGivney est né à Waterbury le 12 août 1852. Ses parents, Patrick et Mary (Lynch) McGivney, étaient venus durant la grande vague d'immigration irlandaise du 19ème siècle. Patrick McGivney devint mouleur dans la chaleur et les fumées toxiques d'une usine de cuivre de Waterbury. Mary McGivney donna naissance à 13 enfants desquels elle en perdit six en bas âge. Donc, le premier enfant, Michael, l'aîné de quatre sœurs et deux frères vivants, connut très jeune la peine et l'emprise dure de la pauvreté. Il connut aussi le pouvoir de l'amour et de la foi et le courage de la famille. Il assista aux petites écoles du district dans les quartiers populeux de Waterbury. Étant bon enfant, il était admiré par le directeur de son école pour "un comportement excellent et une efficacité dans ses études". Après la Guerre de Sécession, lorsque l'industrie métallurgique du Connecticut était en plein essor, il quitta l'école à l'âge de 13 ans pour aller travailler. Son travail dans le service de fabrication de cuillères d'une usine de cuivre donnait quelques dollars de plus pour la survie de la famille. Quand Michael atteint l'âge de 16 ans en 1868, il quitta l'usine. La prêtrise clairement en tête, il se rendit au Québec, au Canada avec son curé de Waterbury. C'est là qu'il s'inscrivit au Collège de St. Hyacinthe, géré par les Français. Il travailla dur sur les sujets qui le prépareraient à poser sa candidature pour l'admission au séminaire. Deux années d'étude suivirent, passées au Séminaire de Notre Dame des Anges, rattaché à l'Université de Niagara, à Niagara Falls, New York. Le jeune McGivney déménagea près de Montréal pour suivre les cours de séminariste au Collège de St. Mary, géré par les Jésuites. Il était à ce collège quand son père mourut en juin 1873.
Prêtrise
Manquant de fonds et préoccupé par sa famille, il se rendit chez lui pour les obsèques de son père et resta quelques temps à Waterbury. Puis, à la demande de l'évêque de Hartford, il entra au Séminaire de St. Mary à Baltimore, dans le Maryland. Après quatre ans d'études, le 22 décembre 1877, il fut ordonné à Baltimore dans la Cathédrale historique de l'Assomption par l'Archevêque James Gibbons (qui devint plus tard Cardinal). Quelques jours plus tard, en présence de sa mère maintenant veuve, il célébra sa première Messe à l'Église de l'Immaculée Conception à Waterbury. L'abbé McGivney commença son ministère de prêtre le Jour de Noël 1877 en tant que curé de l'Église St. Mary à New Haven. C'était la première paroisse de la ville. Une nouvelle église en pierre avait été construite après la destruction de l'ancienne à la suite d'un incendie, dans l'une des plus belles rues résidentielles de New Haven, l'avenue Hillhouse. Une objection s'éleva dans le quartier à tel point que même le New York Times le nota en 1879, sous le titre : "Comment une Avenue Aristocratique A Été Défigurée par une Église Catholique Romaine". Le ministère de prêtre de l'abbé McGivney à New Haven commença donc sur un fond de tension et d'attitude défensive parmi les familles des travailleurs irlandais qu'il servait. L'une des responsabilités des prêtres de St. Mary était les soins pastoraux des prisonniers de la prison de la ville. Dans un cas remarquable, un irlandais de 21 ans avait tiré sur un officier de police et l'avait tué sous l'influence de l'alcool. James (Chip) Smith fut accusé de meurtre au premier degré en 1881, jugé coupable et condamné à être pendu. L'abbé McGivney lui rendit visite tous les jours. Après une messe spéciale le jour de l'exécution, la douleur du prêtre était intense. Le jeune condamné le réconforta : "Mon père, vos saintes interventions m'ont permis d'affronter la mort sans trembler. N'ayez crainte pour moi, je ne dois pas faiblir maintenant." L'abbé McGivney travailla étroitement avec les jeunes de la paroisse St. Mary, menant des classes de catéchisme et organisant une société d'abstinence totale pour combattre l'alcoolisme. En 1881, il commença à explorer l'idée d'une société d'avantages fraternels catholique avec divers laïques. À une époque où les sociétés fraternelles et les clubs de paroisse étaient très plébiscités, le jeune prêtre sentit qu'il devait y avoir des moyens de raffermir la foi religieuse et en même temps de subvenir aux besoins financiers des familles submergées par la maladie ou la mort du chef de famille. Il discuta de ce concept avec l'Évêque Lawrence McMahon de Hartford et reçut son accord. Il se rendit à Boston pour parler à l'Ordre Catholique des Forestiers du Massachusetts et partit pour Brooklyn pour consulter la Légion Bénévole Catholique. Il rencontra d'autres prêtres du diocèse. Partout où il le put, il demanda des informations qui aideraient les laïques catholiques à s'organiser en une société d'avantage.
Fondateur
Les gens qui connurent l'abbé McGivney à cette période furent impressionnés par son énergie et son intensité. L'abbé Gordian Daley se rappela plus tard, "Je ne l'ai vu qu'une seule fois mais je me souviens de son beau visage pale comme si je l'avais vu hier encore. C'était un 'visage de prêtre', ce qui expliquait tout. C'était un visage de sérénité merveilleuse. Il n'y avait rien de dur dans sa contenance bien que tout en lui fût fort." William Geary, l'un des membres fondateurs de l'Ordre, déclara que, durant la première réunion du conseil en 1882, il fut "acclamé en tant que fondateur par 24 hommes au cœur plein de joie et de gratitude, reconnaissant que sans son optimisme, sa volonté de réussir, son conseil et son avis, ils auraient échoué." L'abbé McGivney avait suggéré Fils de Colomb comme nom pour l'Ordre. Ceci lierait le catholicisme et l'Américanisme par le biais de la foi et de la vision audacieuse du découvreur du Nouveau Monde. Le mot "chevaliers" remplaça "fils" parce que les membres principaux du groupe d'organisation, qui étaient des anciens combattant d'origine irlandaise de la Guerre de Sécession, pensaient que ceci aiderait à avoir un rituel noble pour soutenir la cause émergente de la liberté civile catholique. Dans la première référence publique à l'Ordre, le 8 février 1882, le New Haven Morning Journal and Courier mentionna que la première réunion des Chevaliers de Colomb avait été tenu la veille au soir. Le 29 mars, la législature du Connecticut accorda des statuts aux Chevaliers de Colomb, établissant officiellement l'Ordre en tant que société juridique. Les principes de l'Ordre en 1882 étaient "Unité" et "Charité". Les concepts de "Fraternité" et de "Patriotisme" furent ajoutés plus tard. Chacun des ces idéaux joua un rôle majeur dans le cérémonial depuis le départ. Les thèmes liés à Christophe Colomb, dit l'historien Christopher J. Kauffman, "reflétaient avec fierté la promesse américaine de liberté, d'égalité et de possibilité."
Dévotion
En avril 1882, avec la permission de l'évêque McMahon, l'abbé McGivney écrivit à tous les pasteurs du Diocèse de Hartford. L'objectif premier de l'Ordre, écrivait-il, était de dissuader les Catholiques de rejoindre des sociétés secrètes en leur offrant de meilleurs avantages en période de maladie ou de mort. Il enjoignit chaque pasteur à exercer son influence « pour former un Conseil dans votre paroisse ». L'abbé McGivney intronisa personnellement les premiers officiers du Conseil San Salvador 1 à New Haven, en mai 1882. À compter du mois de mai 1883, le Conseil 2 avait été constitué à Meriden, dans le Connecticut, et l'évêque McMahon, fut tellement impressionné par l'organisme qu'il devint membre du Conseil 11 en 1884 et servit d'aumônier du conseil. À la fin 1885, il y avait 31 conseils au Connecticut. La preuve du dévouement de l'abbé McGivney vis-à-vis de l'Ordre se vit dans les voyages qu'il fit dans toutes les parties du Connecticut et dans sa correspondance écrite - dont très peu a survécu — à propos des affaires des Chevaliers de Colomb. À St. Mary, en dépit de tout ceci, il resta un curé énergique ayant une préoccupation constante pour les problèmes de tous ses paroissiens. Puis, en novembre 1884, il fut nommé pasteur de l'Église St. Thomas à Thomaston, dans le Connecticut, une ville d'usine située à moins de 16 km de sa ville natale. C'était une paroisse d'usine, surchargée de dettes, servant des paroissiens de la classe populaire ayant peu de ressources au-delà de leur foi. Avec une acceptation pieuse, l'abbé McGivney laissa derrière lui ses sept ans à St. Mary. Ses paroissiens de New Haven, dans une résolution en son honneur, surimposée de manière élaborée sur le dessin d'un calice et d'une hostie, déclarèrent qu'en dépit des difficultés et des afflictions, sa courtoisie, sa bonté et la pureté de sa vie s'étaient "acquis l'amour et la confiance de la population de St. Mary qui le suivraient dans tous ses champs de travail futurs". Dans les six années suivantes qu'il passa à St. Thomas, il dut se débattre avec les dettes de l'église et construit les mêmes liens étroits de dévotion et de souci charitable qu'il avait développés à New Haven. Il continua également à servir d'aumônier suprême, aidant personnellement l'Ordre à augmenter ses adhésions à Rhode Island. Plus tard, de 1901 à 1939, ses frères cadets, Msgrs. Patrick et John J. McGivney, servirent l'Ordre en qualité d'aumôniers suprêmes.
Sa Mort
Jamais de santé très solide, l'abbé McGivney fut soudainement pris d'un cas de pneumonie grave en janvier 1890. Elle dura. Divers traitements pour la maladie de consomption furent essayés mais son déclin persista. Le jeune prêtre perdit sa force physique juste au moment où l'Ordre qu'il avait fondé gagnait une nouvelle vitalité. Le 14 août 1890, l'abbé Michael J. McGivney s'éteignit à l'âge de 38 ans. Dans ses 13 brèves mais pleines années de prêtre, la piété de l'abbé McGivney ainsi que sa compassion avaient conquis l'amour de ceux qu'il avait servis en tant que curé et pasteur. Son inspiration chrétienne, son leadership et son énergie administrative lui avaient apporté la loyauté et l'affection de milliers qui le connaissaient en tant que fondateur des Chevaliers de Colomb. Du moment où il lança l'Ordre, l'organisme fortifia les catholiques dans leur foi, leur offrit des moyens de meilleure sécurité financière dans un monde parfois hostile et raffermit leur dignité. Remarquablement développé de ses humbles débuts dans le sous-sol d'une église, les Chevaliers de Colomb allient aujourd'hui le fraternalisme catholique à l'une des entreprises d'assurances américaines le plus réussies. Les quatre tours du siège social international symbolisent l'engagement mondial de l'Ordre vis-à-vis de la charité, de l'unité, de la fraternité et du patriotisme. Plus de 12 000 conseils fraternels sont actifs dans 13 pays. Presque 1,7 million de Chevaliers ont contribué 130 millions de dollars US et 61 millions d'heures bénévoles pour les œuvres caritatives au cours de la dernière année fraternelle. Et -du fait particulier des multiples facettes de services de l'Ordre pour l'Église - le conseil d'administration mena pour la première fois en 1988 une réunion officielle pour les affaires de l'Ordre dans une salle portant le nom des Chevaliers de Colomb dans la Basilique St. Pierre à Rome. A l'Église St. Mary, à New Haven, le sarcophage en granit poli de l'abbé McGivney, protégé à l'intérieur d'une église totalement restaurée, est maintenant devenu un sanctuaire pour les Chevaliers faisant un pèlerinage où l'Ordre a commencé. Au premier service de commémoration en l'honneur des Chevaliers décédés, tenu l'année de la mort de l'abbé McGivney, cet hommage lui fut rendu : "Ce fut un homme du peuple. Il était plein de zèle pour le bien-être des gens et toute la bonté de son âme de prêtre s'exprima plus fort dans ses efforts infatigables pour l'amélioration de leur condition. Ô, Révérend fondateur, cet acte seul qui donna naissance aux Chevaliers de Colomb vous a sûrement acquis joie et paix éternelles."
Sa foi
Le grand idéal n'est pas l'apanage exclusif de la jeunesse, mais il semble toutefois aller de pair avec l'énergie et l'optimisme propres aux jeunes. L'astuce c'est de pouvoir conserver le flambeau allumé même lorsque la vitalité de la jeunesse commence à diminuer. C'est ce qui distingue de la plupart d'entre nous, du moins en partie, les saints et saintes. Le saint ou la sainte ne perd jamais de vue, jusqu'à la fin, l'amour du Seigneur et l'appel de servir le prochain. De fait, quand nous considérons la vie des saints et saintes, nous découvrons que, avec le temps, leur idéal devient de plus en plus solide. L'énergie physique peut s'affaiblir, mais la sainteté exige que se maintiennent jusqu'à la fin, clarté de l'esprit et cohérence dans l'action. L'abbé McGivney était un idéaliste. Il fut un homme dont la vision et la créativité de jeunesse se sont épanouies et ont mûri au fur et à mesure que dépérissait sa santé physique. Son idéalisme énergique se manifeste encore de nos jours dans lest titres qui lui sont attribués, alors que progresse la cause de sa canonisation : « Apôtre des jeunes » et « Protecteur de la famille chrétienne » – qualités qui esquissent bien le portrait spirituel de l'abbé McGivney.
Serviteur de Charité
Anticiper régulièrement les besoins des autres est un signe d'une véritable charité chrétienne. Passer sa vie à soulager les souffrances des autres et à apporter de la joie à son prochain témoignent de la réalité de l'amour du Christ en un seul cœur et un seul esprit. C'est le modèle de service et de ministère que nous découvrons chez l'abbé McGivney tandis que nous traçons les événements de son quotidien. L'abbé McGivney ne semble jamais avoir perdu son intérêt et sa préoccupation pour les autres, même aux frais de sa propre santé et de son bien-être. Nous devons nous réjouir de l'exemple qu'il nous fournit : uni au Christ dans la messe, la prière et le sacrifice sans jamais se dissocier des réalités de la vie qui préoccupaient tellement les membres de son troupeau. Il y avait un équilibre chez l'abbé McGivney entre l'humain et le divin. Sa capacité de pleurer avec ceux dans la douleur et de se réjouir avec ceux qui avaient besoin de joie et d'encouragement, voilà ce qui a distingué sa prêtrise. Chacun d'entre nous, religieux ou laïc, marié ou célibataire, a besoin d'atteindre un tel équilibre, une intégration dans nos propres vies. Dieu écoute nos prières de demande d'aide, et il écoute la puissante intercession de ses amis, les saints. Apprenons à invoquer l'intercession de ce prêtre de paroisse saint, humble et très humain pour notre conversion et notre croissance dans la vie spirituelle.
Célébrant dans la joie
L'abbé McGivney ne lésinait pas quand il s'agissait de la liturgie. Que ce soit dans la préparation des grandes fêtes de l'année liturgique ou de fêtes civiques ou religieuses, l'abbé McGivney y mettait énergie et créativité, travaillant dans les coulisses afin que les activités puissent porter fruit ou permettre de s'amuser sainement. Dans les journaux locaux on relatait la beauté des décorations de Pâques de l'église St. Mary et on jugeait exquis le reposoir du Jeudi saint. Souvent, à la grandeur diocèse, l'abbé McGivney servait d'animateur dans les célébrations liturgiques, fonction qui exigeait à la fois un sens du respect et une attention aux détails. Doté d'un nom irlandais et desservant une communauté formée en grande partie d'immigrants irlandais, l'abbé McGivney accordait beaucoup d'importance à la célébration annuelle du Jour de la St. Patrick. Les jeux dramatiques et les spectacles de music-hall exigeaient beaucoup de perspicacité dans la préparation des mises en scène et des costumes, ou simplement dans les répétitions des comédiens. L'abbé McGivney était plongé en plein cœur de toutes ces activités. La kermesse annuelle des la paroisse St. Mary durait plusieurs jours, et l'abbé McGivney s'appliquait constamment à trouver de nouvelles façons d'amuser les paroissiens, surtout les jeunes gens et les jeunes filles sur qui se portait surtout son amour et ses préoccupations de pasteur. D'ailleurs c'est une préoccupation qu'il apporta avec lui lorsque, en 1884, il fut nommé curé de la paroisse St. Thomas de Thomaston, Conn. Une fois en particulier, il se rendit jusqu'à New York afin d'y trouver exactement les costumes et les accessoires qu'il fallait. Lors du pique-nique de la paroisse, il insistait pour qu'on loue suffisamment de chevaux, de peur que les jeunes aient à faire trop longtemps la queue avant de faire leur course en boghei tant attendue.
Confesseur des âmes
La recherche révèle que l'abbé McGivney a toujours fait passer avant tout ses tâches de pasteurs, c'est-à-dire, la célébration de l'Eucharistie et des sacrements, la pastorale auprès de personnes. Sa charité généreuse découlait de sa messe quotidienne, sa prière personnelle et de sa confession fréquente. Son souci de devenir un bon confesseur pour ses gens fut révélé récemment, alors que l'abbé Biagio Cretella, prêtre retraité de l'archidiocèse de Hartford, Conn. Venait à St. Mary's pour présenter au père Gabriel B. O'Donnell, postulateur de la cause de l'abbé McGivney un cadeau qui se trouvait dans sa bibliothèque depuis des années, le vade-mecum des confesseurs de saint Alphonse Liguori qui avait jadis appartenu à l'abbé McGivney. En 1875, l'année avant son ordination, McGivney avait inscrit son nom dans la couverture intérieure du volume. Après sa mort, il avait été remis à son frère cadet, Patrick, prêtre lui aussi. Où le volume était-il passé pendant plus de cent ans? Nous n'en savons rien. Ce que nous savons, par ailleurs, c'est que le volume servait de base à la piété des 18e et 19e siècles. Cette découverte de ce volume laisse deviner la qualité de son ministère comme confesseur d'âmes. Saint Alphonse enseignait l'importance de la confession fréquente dans la recherche d'une relation intime avec le Seigneur. Saint Alphonse, tout comme l'abbé McGivney ressentait un sens profond de l'horreur du péché et du châtiment éternel éventuel. L'espérance de vie de l'époque étant très courte, on vivait dans une ambiance d'urgence face à la préparation à la mort. La mission de l'abbé McGivney, en tant que prêtre, était surtout d'abord d'ordre spirituel. Même ses œuvres de charité, notamment son œuvre monumental d'avoir mis sur pied les Chevaliers de Colomb, avaient comme source et comme objet une vie de communion éternelle avec le Seigneur. Son souci de la veuve et de l'orphelin ainsi que du bien-être des jeunes catholiques, ne provenait pas simplement du désir de l'abbé McGivney de bâtir un monde meilleur (bien qu'il y réussît amplement). Cependant, sa préoccupation première a été de préparé ses gens pour le ciel.
Apôtre des jeunes
L'abbé McGivney avait un certain magnétisme qui attiraient les jeunes à lui. Il était confortable avec les jeunes enfants et perdait avec eux un peu de sa réserve naturelle et de son formalisme. Mais ce sont les jeunes adultes de son temps qui faisaient l'objet d'une mission particulière. L'abbé McGivney était lié aux jeunes hommes et femmes de sa paroisse par une admiration et un respect mutuels qui ont duré après sa mort en 1890. Il était assez jeune lui-même, à peine 25 ans, lorsqu'il a eu sa première paroisse à l'église St. Mary au New Haven, et il comprenait donc leurs aspirations en plus de leurs combats et de leurs tentations. « Apôtre » signifie « celui qui est envoyé ». L'abbé McGivney était envoyé par Dieu aux jeunes de son temps pour les mener le long d'une voie ouvrant sur l'âge adulte chrétien. Dans une période de désespoir et de violence croissants parmi les adolescents et les jeunes adultes, il est impéritif de chercher des modèles tels que l'abbé McGivney pour apprendre l'art d'attirer les jeunes de notre société vers une vie d'excellence morale et de noblesse du service chrétien de Dieu et de son prochain. L'abbé McGivney n'était pas étranger aux problèmes et il était un apôtre pour les membres de sa génération qui essayaient de trouver un sens et un but à leur vie. C'est un patron pour les jeunes hommes et femmes du troisième millénaire.
Protecteur de la vie familiale chrétienne
L'abbé McGivney avait été envoyé pour desservir les jeunes de sa paroisse et à son tour, il a « envoyé » les jeunes hommes sous son influence et sa direction dans le monde pour devenir de bons époux et de bons pères, de véritables chevaliers de Dieu et du pays. Son travail avec les jeunes était un jalon pour la formation de solides familles catholiques. Son engagement qui à l'idéal des hommes chrétiens qui s'est exprimé clairement dans la fondation des Chevaliers de Colomb il n'a jamais pu obscurcir son grand objectif de la protection du bien de l'unité familiale entière. Quelques années à peine après l'établissement de l'Ordre, il a commencé à limiter sa participation aux Chevaliers pour être disponible à l'ensemble de ses paroissiens. Bien qu'il se soit concentré sur cette tâche, il n'a jamais oublié son objectif ultime : s'occuper les familles chrétiennes et les renforcer. En un sens, la fondation des Chevaliers de Colomb était un moyen plutôt qu'une fin : un moyen de renforcer les époux et les pères pour qu'ils puissent, à leur tour, renforcer leurs familles dans la foi et obtenir leur bien-être matériel.
Homme d'action pastorale
Attentif aux espoirs et aux aspirations des familles en matière de scolarisation et de sécurité d'emploi, l'abbé McGivney écoutait et racontait des récits de déceptions et de trahisons en amour, et il inspirait courage aux gens accablés par la peur et la culpabilité. Dix mois seulement après son ordination, l'abbé McGivney, dans une lettre à un ancien professeur de séminaire, révélait à quel point une telle charge le surmenait : « Je n'ai même pas eu le temps de prendre une seule journée de congé depuis mon départ de St. Mary [le séminaire], dit-il, et j'ai dû être seul de service pendant l'absence de l'abbé Murphy. Veuillez me pardonner ce retard. » Sa vie spirituelle procédait de son identité de prêtre et de sa tâche première de porter le Christ ses ouailles par la célébration des sacrements. Son exemple de disponibilité constante à écouter, à conseiller et à consoler suscitait l'idéalisme et la générosité de ses jeunes amis, les incitant à imiter ses qualités dans leurs vies et dans la poursuite de leur vocation particulière. Le caractère unique de la spiritualité de l'abbé McGivney, axée sur l'action pastorale tenait moins de la piété — qui a distingué de l'époque et de son climat religieux — que du fait qu'il favorisait la collaboration entre le prêtre et les laïcs quand il s'agissait d'aborder les questions importantes auxquelles devaient faire face les catholiques de la deuxième moitié du 19e siècle. Un tel esprit de collaboration et un certain sens de l'égalité entre les gens doivent compter comme un aspect unique de la spiritualité de l'abbé McGivney. Bien que tenu pour un homme de vertu exemplaire, l'abbé McGivney a toujours demeuré abordable, car il aimait ses gens, notamment les jeunes dont il s'occupait et qu'il formait. Tant dans la vie que dans la mort, l'abbé McGivney est reconnu comme l'apôtre des jeunes et le protecteur de la famille chrétienne. Ajouter à ces occupations ses autres activités, telles que les visites aux malades, le catéchisme aux enfants et l'œuvre gigantesque de la fondation des Chevaliers de Colomb et on peut fort bien comprendre pourquoi il lui restait peu d'énergie pour combattre la tuberculose qui, finalement, l'a emporté. Ce fut un vaillant pasteur d'âmes.
L'Abbé Michaël MgGivney pourrait devenir le premier Prêtre né en Amérique à recevoir l'honneur de la Canonisation
Le 15 mars 2008, le Pape Benoît XVI a approuvé un décret reconnaissant l'héroïcité des vertus de l'abbé Michael J. McGivney, fondateur des Chevaliers de Colomb. La déclaration papale fait avancer éminemment le procès de canonisation de l'abbé McGivney et rend au curé de paroisse le titre de « Vénérable serviteur de Dieu ». S'il est canonisé, l'abbé McGivney deviendrait le premier prêtre né en Amérique à recevoir un tel honneur. « Tous ceux parmi nous qui sommes Chevaliers de Colomb apprécient du fond du cœur que cette marque de sainteté soit conférée à notre fondateur, souligna le Chevalier suprême, Carl A. Anderson. L'importance actuelle des Chevaliers de Colomb porte le témoignage de sa vision, sa sainteté et son idéal. » Préoccupé par la foi et la stabilité financière des familles d'immigrants, l'abbé McGivney fonda les Chevaliers de Colomb avec la collaboration de plusieurs membres de la paroisse St. Mary, de New Haven, au Connecticut, en 1882. Le mouvement a fait en sorte que la foi des paroissiens et leur garantissait un appui financier aux veuves et aux enfants éplorés, en cas de décès du père de famille. L'abbé McGivney était reconnu également pour son travail indéfectible à l'égard de ses paroissiens. Le procès de canonisation de l'abbé McGivney fut ouvert par l'archevêque de Hartford, Mgr Daniel A. Cronin, en décembre 1997. Elle fut présentée au Vatican en 2000 où elle est à l'étude par la congrégation pour les causes des saints et saintes. Grâce à ce récent décret délivré par le pape, et à l'authentification d'un miracle éventuel obtenu par l'intercession de l'abbé McGivney, celui-ci pourrait être béatifié. Par ailleurs, la canonisation exigerait la reconnaissance d'un second miracle.
Son héritage : les Chevaliers de Colomb
« Toujours fidèles à la vision de l'abbé McGivney, je souhaite de continuer à rechercher de nouveaux moyens d'être, dans le monde, le levain de l'Évangile et, dans le renouveau de l'Église, une force spirituelle de sainteté, d'unité et de vérité. » (Jean-Paul II, accueillant le Conseil d'administration des Chevaliers de Colomb à Rome en octobre 2003.)
En fondant les Chevaliers de Colomb, l'abbé McGivney fournit aux laïcs catholiques de nouvelles perspectives d'avenir, en leur donnant l'occasion de grandir en sainteté, par leur engagement même dans leurs paroisses, leurs collectivités, et en assurant la tranquillité de leurs foyers. Aujourd'hui, de plus en plus de leaders dans l'Église reconnaissent son génie comme animateur spirituel des laïcs. Les Chevaliers de Colomb se sont accrus jusqu'à former aujourd'hui plus de 12 000 unités réparties en plusieurs pays : les États-Unis, le Canada, les Philippines, le Mexique, la République dominicaine, Puerto Rico, les Bahamas, les Îles Vierges, le Guatemala, Guam et Saipan. Au cours des dix dernières années, les Chevaliers ont recueilli et offert près d'un milliard de dollars US à de œuvres de charité, et ont consacré près de 400 millions d'heures à des services humanitaires. En 2003, les Chevaliers ont offert 1 million $ US aux Jeux olympiques spéciaux, permettant d'envoyer des athlètes des États-Unis, du Canada et du Mexique au Jeux d'été tenus en Irlande. Ils ont fourni 2000 fauteuils roulants à des victimes de mines terrestres et à des personnes handicapées en Afghanistan. La plupart des services offerts par les Chevaliers proviennent d'initiatives locales. Par exemple, les Chevaliers de l'Illinois ont mis sur pied un système complexe permettant de pourvoir du financement sans intérêt à des foyers d'accueil pour personnes handicapées intellectuelles; des conseils des Philippines organisent régulièrement des cliniques médicales et dentaires pour les démunis. Partout où ils sont présents, les Chevaliers continuent, selon leur tradition, d'apporter leur appui aux évêques et aux curés de paroisses, dont l'abbé McGivney fut un éminent exemple. Chaque année, des milliers de catholiques participent à des activités religieuses que parrainent les Chevaliers, entre autres, Heures saintes mariales, récitations communes du rosaire et rassemblements eucharistiques pour le respect de la vie. L'abbé McGivney fonda les Chevaliers de Colomb en vue d'en faire un organisme fraternel de bienfaisance offrant une assurance vie à frais réduits à des familles d'immigrants qui devaient faire face à la misère noire en cas de décès du soutien de famille. Aujourd'hui, les Chevaliers de Colomb jouissent d'un programme d'assurance en vigueur dépassant les 50 milliards $ US, programme qui s'est vu attribuer les plus hautes cotes deux maisons d'évaluation A.M. Best Co. et Standard & Poor's.
Chevaliers en action pour la cause
Les Chevaliers de Colomb ont offert une structure établie pour faire connaître la spiritualité de l'abbé McGivney. Il est bien connu des Chevaliers comme fondateur pieux et il n'est donc pas surprenant qu'avec l'avancement de sa cause de canonisation encore plus de Chevaliers se tournent vers lui comme intercesseur. Tous les 29 mars, des milliers de Chevaliers de Colomb et les membres de leurs familles participent aux messes et services du Jour du Fondateur reconnaissant l'abbé McGivney comme source de leur corps laïc actif. En août, aux messes organisées de pair avec la Journée familiale des Chevaliers de Colomb, ils soulignent sa mort à l'âge de 38 ans, le 14 août 1890. À la fin de leurs réunions d'affaires régulières, les Chevaliers récitent la prière pour la canonisation de l'abbé McGivney. Ils forment aussi une majorité de plus de 83 000 membres des Amis de l'Abbé McGivney, l'association qui sert de centre de distribution officiel de l'information au sujet de l'abbé McGivney. Les nombreuses lettres reçues par les Amis de l'Abbé Michael J. McGivney au sujet des pétitions de prière et des prières exaucées attestent de la dévotion populaire des familles des Chevaliers pour le fondateur de leur Ordre. Une de ces lettres typiques est celle d'une épouse d'un Chevalier de Tulsa en Oklahoma, qui a prié chaque jour pour que son mari se trouve un emploi exigeant moins de déplacement, demandant l'intercession de l'abbé McGivney. Ses prières ont été exaucées. « L'abbé McGivney a eu un impact sur les personnes qui désirent que leur emploi renforce leur vie à titre de famille chrétienne, sur les pères qui désirent passer plus de temps avec leurs enfants », dit-elle.
Préparer des vocations
Les familles d'immigrants irlandais du milieu du 19e siècle avaient un grand respect pour la prêtrise et pour les vocations religieuses dans le tissu de leur vie quotidienne. Ils considèrent qu'une vocation religieuse ou à la prêtrise est une grande bénédiction. Patrick et Mary McGivney n'étaient probablement pas surpris de voir leur fils aîné Michael annoncer son désir de devenir prêtre. L'abbé McGivney a encouragé les vocations religieuses et la prêtrise parmi ses paroissiens. Des sept lettres écrites par l'abbé McGivney qui ont été conservées, trois portent sur les candidats à la vie religieuse et à la prêtrise. Le foyer McGivney a fourni une base aux vocations à la prêtrise; Michael et ses frères Patrick et John ont tous trois été ordonnés prêtres dans le diocèse de Hartford. Les frères McGivney ont formé à leur tour une solide unité familiale qui a alimenté le début des Chevaliers de Colomb. Aujourd'hui, un peu de la même façon, les Chevaliers de Colomb cultivent les nouvelles vocations. Sous le le Programme de Remboursement et de Support des Vocations (RSVP) de l'Ordre, les unités locales adoptent des séminaristes et des postulants, souvent soit des membres du conseil soit les enfants des membres du conseil. Les Chevaliers correspondent et échangent des visites avec leurs séminaristes et leurs postulants. Ils offrent une aide financière aussi, normalement 500 $ dont 100 $ est remboursé par le conseil suprême des Chevaliers de Colomb. Plus de 2 000 unités locales des Chevaliers de Colomb soutienment des individus qui étudient pour la vie religieuse, contribuant plus de 2,3 millions $ d'aide. Les juridictions au niveau de l'état mettent sur pied de nombreux autres programmes pour favoriser les vocations. La fondation des Chevaliers de Colomb était une expression de la vocation de l'abbé McGivney comme alter Christus, autre Christ. Il désirait aider les hommes catholiques à se rapprocher de Jésus et de Marie. Son ordre fraternel était un instrument de croissance spirituelle dans la foi et dans la charité chrétiennes. Et il continue à l'être.
Pourquoi faire partie des Chevaliers?
Les Chevaliers de Colomb aiment dire que leur adhésion est sa propre récompense. C'est une manière de reconnaître l'épanouissement qu'ils manifestent grâce à leur adhésion à un groupe d'hommes catholiques divers dont les principes partagés sont nécessaires plus que jamais dans le monde d'aujourd'hui. Ce sont les principes de charité, d'unité, de fraternité et de patriotisme reçus de l'Abbé McGivney et des premiers leaders de l'Ordre.
Pour être mieux renseigné sur les avantages de devenir Chevalier cliquer sur le lien suivant: http://www.kofc.org/un/about/join/index.cfm
Prière pour la canonisation de l'Abbé Michaël McGivney
Dieu notre Père, protecteur des pauvres et défenseur de la veuve et de l'orphelin, tu as appelé ton serviteur, l'abbé Michael J. McGivney, à être apôtre de la famille chrétienne et à mener les jeunes au service de leur prochain. En suivant l'exemple de sa vie et ses vertus, fais que nous devenions davantage fidèles à ton Fils, Jésus Christ, en vivant selon son commandement de charité et en participant à la construction de son Corps qui est l'Église. Inspirés par ton serviteur, incite-nous a nous fiez davantage à ton amour, pour que nous travaillions sans cesse à nous occuper des personnes démunies et rejetées. Nous te demandons humblement de glorifier en ce monde ton serviteur l'abbé Michael J. McGivney, selon le dessein de ta divine volonté. Par son intercession, accorde-nous la faveur qu'aujourd'hui nous te présentons (formuler votre requête). Nous te le demandons par Jésus Christ, Notre Seigneur. Amen
(Réciter un Notre Père, un Je vous salue, Marie et un Gloire au Père.)
Gallerie de photos de l'Abbé Mcgivney,
cliquer sur le lien suivant:
http://imagessaintes.canalblog.com/archives/2008/04/16/8841388.html
Pour Approfondir
Site sur l'Abbé Mcgivney
(site dont ce texte est intégralement extrait)
Site des Chevaliers de Colomb
A découvrir aussi
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 752 autres membres