Spiritualité Chrétienne

Spiritualité Chrétienne

Sainte Rafqa

 Sainte Rafqa

Moniale Libanaise Maronite

1832 – 1914

Fête le 23 mars

 

1- RAFKA A HILMLAYA (1832-1859)

 

Rafka a vu le jour à Himlaya, village du Maten-Nord, le 29 juin 1832. Elle était fille unique. Son père s'appelait Mourad Saber el-Choboq el-Rayès et sa mère Rafka Gémayel. Elle fut baptisée le 7 juillet 1832 et reçut le prénom de Botrossiya (Pierrette). Ses parents l'ont élevée dans l'amour de Dieu et l'assiduité à la prière. Sa maman a quitté ce monde en 1839, alors que Rafka n'avait que sept ans. Comme elle était très attachée à sa maman, ce fut pour elle une grosse peine. Son père connut alors la gêne et la nécessité ; et en 1843 il l'envoya à Damas pour servir dans la maison d'Asaad al-Badawi, d'origine libanaise. Elle devait rester à son service quatre années durant.



Rafka revint à la maison paternelle en 1847 pour trouver son père remarié en son absence. Cette seconde femme de son père s'appelait Kafa. Rafka se trouvait, belle, de compagnie agréable, elle avait bon caractère ; elle jouissait d'une voix mélodieuse et d'une piété vraie et humble. Sa tante maternelle voulait la marier à son fils et sa belle-mère, à son frère à elle : ce qui a créé une dissension entre ces deux femmes. Rafka fut peinée de la chose, elle choisit d'embrasser la vie religieuse.



2- RAFKA DANS LA CONGREGATION DES SERVANTES DE MARIE

(1859-1871)

 

Rafka avait demandé à Dieu de l'aider à réaliser son désir. Lui vint alors à l'esprit l'idée d'aller au monastère Notre-Dame de la Délivrance, à Bikfaya, pour se joindre, elle et deux autres jeunes filles qu'elle avait rencontrées en chemin, aux religieuses de ce monastère. Au moment d'en franchir le seuil, elle sentit une joie intérieure indescriptible. Un seul regard jeté sur l'icône de Notre-Dame de la Délivrance était suffisant pour ancrer en elle l'appel à se consacrer à Dieu : « Tu deviendras religieuse » lui disait une voix dans son cœur. La Mère Supérieure l'avait admise à entrer au monastère elle seule, sans ses deux compagnes, et sans l'interrogation d'usage. Rafka ne retournera plus chez elle. Son père et sa femme sont venus la détourner de sa voie et lui faire, en vain, changer de décision. Rafka fera un an de postulat, elle prendra l'habit de novice le 19 mars 1861, en la fête de Saint Joseph.

Le 19 mars de l'année suivante (1862) elle émit ses vœux de Religion au monastère de Ghazir. La nouvelle professe avait été restée au Séminaire de Ghazir en compagnie de Sœur Marie Gémayel. Les Pères Jésuites dirigeaient alors ce Séminaire. Les Supérieurs se proposaient alors de donner une instruction convenable qui permettrait à certaines jeunes filles désireuses d'entrer chez les Servantes de Marie. En plus de cette charge, on avait confié à Rafka l'office de cuisinière du Séminaire. Parmi les séminaristes d'alors, il y avait le Patriarche Elias Hoyek et l'Evêque Boutros al-Zoghbé et bien d'autres. Durant son séjour à Ghazir, elle profitait de ses moments libres pour approfondir sa connaissance de la langue arabe, de l'écriture et du calcul.

En 1860, Rafka fut transférée à Deir-al-Qamar pour enseigner le catéchisme aux jeunes. Eclatent alors les événements sanglants survenus cette même année au Liban. Rafka avait vu de ses propres yeux le martyre d'un grand nombre de gens. Vêtue de force et de courage, elle se prit de pitié pour un petit enfant qu'elle cacha dans sa robe ; c'est ainsi que ce petit fut dérobé à une mort certaine. Rafka avait passé à Deir-al-Qamar environ un an, et elle revint à Ghazir après avoir passé par Beyrouth. En 1863, sur ordre des Supérieurs, Rafka avait rejoint l'école de sa Congrégation à Jbeil où elle avait passé un an à instruire les filles et à les former dans les principes de la foi chrétienne.

Au début de 1864, elle fut transférée de Jbeil à Maad, sur la demande du grand bienfaiteur, Antoun Issa. Elle y est restée sept ans, durant lesquels elle fonda une école pour instruire les filles ; elle fut aidée, en cela par une religieuse .



3- RAFKA DANS L'ORDRE LIBANAIS MARONITE (1871-1914)

Au Monastère Mar Sémaan al-Qarn, Aïtou



Au cours de son séjour à Maad, à la suite d'une crise qui avait secoué et ébranlé la Congrégation des Servantes de Marie, vers 1871, Rafka est entrée en l'Eglise Saint Georges et elle a demandé à Dieu de l'aider à prendre la décision qu'il lui veut. Elle entendit une voix qui lui disait : « Tu seras religieuse ». Rafka a fervemment prié, elle vit en songe Saint Georges, Saint Simon Stylite et Saint Antoine le Grand,  Père des moines qui lui a dit : « Entrez dans l'Ordre des religieuses Baladites ». Monsieur Antoun Issa lui a facilité le transfert de Maad au Monastère de Mar Sémaan al-Qarn, Aïtou. Elle y fut immédiatement reçue, et elle revêtit la robe de novice le 12 juillet 1871. Puis, le 25 août 1872, elle fit sa profession religieuse solennelle et prit de Moniale Rafka, en souvenir de Rafka, sa mère.



Elle passera 26 ans au Monastère Mar Sémaan al-Qarn, Aïtou (1871-1897). Elle était un exemple vivant pour les religieuses, ses sœurs, dans l'observation des Règles, et pour l'assiduité aux prières ; dans l'ascèse, l'abnégation et le travail en silence. Le premier dimanche d'octobre 1885, elle entra dans l'Eglise du monastère, et se mit en prière, demandant au Seigneur de la faire participer à sa Passion rédemptrice. Sa prière fut immédiatement exaucée, et elle sentit des maux de tête très douloureux, qui ne tardent pas à lui toucher les yeux aussi. Tous les soins prodigués furent sans effet, et il fut décidé de l'envoyer à Beyrouth pour y être soignée. Elle passa par la Résidence des Moines, Saint Jean-Marc, à Jbeil, où elle fut confiée à un médecin américain ; celui-ci, après l'avoir examinée avait décidé qu'il fallait l'opérer. Au cours de l'opération, il lui arracha accidentellement l'œil droit tout entier. Mais le mal ne tarda pas à passer à l'œil gauche. Alors les médecins ophtalmologues jugèrent que tout traitement était sans intérêt pour elle. À la suite de tout cela, Rafka revint à son monastère où le mal des yeux lui a tenu compagnie pendant plus de 12 ans. Elle a supporté la douleur avec patience, dans le silence, la prière et la joie, répétant sans cesse : « En union avec la Passion du Christ ».



Dans le monastère Saint Joseph ad-Daher, Jrabta



Les autorités religieuses de l'Ordre Libanais Maronite avaient pris la décision de fonder le Monastère Saint Joseph ad-Daher, à Jrabta, Batroun. Et en 1897, on y détacha six religieuses du Monastère Mar Sémaan, Aïtou, pour former la première communauté de ce nouveau monastère, sous l'autorité de Mère Ursula Doumith, de Maad. Rafka faisait partie du groupe. En 1899, la Lumière s'éteignit aussi dans son œil gauche : elle devint complètement aveugle, inaugurant une nouvelle étape de sa passion.



Rafka a vécu cette dernière étape de sa vie, aveugle et paralytique : Les yeux complètement éteints, avec des douleurs aiguës aux côtes et une faiblesse générale dans tout le corps, à l'exception de son visage : il est resté rayonnant et paisible jusqu'à son dernier souffle. Son fémur droit s'était disloqué et détaché de sa place, de même le fémur de sa seconde jambe ; dislocation aussi de sa clavicule qui s'était enfoncée dans son cou ; protubérance des vertèbres de sorte qu'on pouvait facilement les compter une à une. Il ne restait pas un seul membre sain dans son corps, à l'exception des articulations de ses deux mains avec lesquelles elle tricotait des bas, et des vêtements se servant de deux aiguilles à tricoter ; elle élevait des sentiments d'action de grâce au Seigneur pour lui avoir épargné la souffrance de l'oisiveté. Sa langue louait le Seigneur et lui adressait de ferventes actions de grâce pour l'avoir associée à sa Passion salvatrice.



Rafka s'endormit en odeur de sainteté le 23 mars 1914, après une vie passée dans la prière, le service et le portement de la croix, comptant sur l'intercession de Marie, la Mère de Dieu et de Saint Joseph. Elle fut enterrée au cimetière du monastère. Le 10 juillet 1927, sa dépouille mortelle a été transférée dans un tombeau neuf situé dans un coin de l'église du monastère et ce à la suite de l'introduction de sa cause de béatification, le 23 décembre 1925 et le début de l'enquête sur la renommée de sa sainteté, le 16 mai 1926. Sa Sainteté le Pape Jean-Paul II l'a déclarée Vénérable, le 11 février 1982. Elle fut béatifiée le 17 novembre 1985 et déclarée exemple à imiter dans sa dévotion au Saint-Sacrement pour l'année du Jubilé 2000.Elle a été canonisée Sainte pour l'Eglise universelle le 10.6.2001.



Prière



O Jésus Christ, notre Dieu et Seigneur, vous avez imprimé votre image de salut dans la vie de Sainte Rafka, et fait d'elle maîtresse et ouvrière, en priant et partageant avec vous le Mystère de Rédemption. Nous nous humilions devant vous, avec ses prières et intercession, afin que vous bénissez les enfants, éclairiez la jeunesse, et transformiez la fatigue des gens en saisons de grâce et de bonté, et donniez aux malades et à ceux qui souffrent, les grâces de guérison, la joie et le bonheur, et accordiez ceux qui prient pour vous dans les églises et les monastères, ce qu'ils demandent. Et comme vous avez honoré Rafka pour voir vos lumières célestes, permettez-nous de vivre comme elle dans la foi et l'espoir, et d'aimer durant toute notre vie, pour vous glorifier et vous remercier avec elle, et avec la Vierge Marie et tous les Saints jusqu'à la fin des temps, Amen .

 

Texte extrait du site www.ayletmarcharbel.org

 

Galeries de photos de Sainte Rafqa,

cliquer sur le lien suivant:

http://imagessaintes.canalblog.com/archives/2007/11/12/6861179.html

 

Neuvaine à Sainte Rafqa,

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http://spiritualitechretienne.blog4ever.com/blog/lirarticle-83937-699753.html

 

Pour approfondir

www.strafqa.org

 

Dernière mise à jour de la page: le 19 mars 2008

 



14/11/2007
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