Spiritualité Chrétienne

Spiritualité Chrétienne

Saint Jean-Baptiste de la Conception

 Saint Jean Baptiste de la Conception

Prêtre, Réformateur de l’Ordre de la Très sainte Trinité

1561-1613

Fête le 14 février



Il naquit à Almodovar del Campo, en Espagne, en 1561. Entré dans l’Ordre de la Très Sainte Trinité à Tolède, il remplit avec grand succès les fonctions de prédicateur. Poussé par l’Esprit Saint, il n’entreprit la réforme de l’Ordre qu’avec l’approbation du Pape Clément VIII; il l’acheva en 1599. Il mourut à Cordoue en 1613. il écrit plusieurs ouvrages spirituels, pleins de sagesse et de doctrine.

 

Extraits des Ecrits de Saint Jean Baptiste de la Conception

 

Au service de la charité par amour pour les frères

Le Christ nous enseigne que nous devons quitter nos parents, nous renoncer nous-même et le suivre en prenant notre croix. Moi, je voudrais ajouter ce que disait l’Épouse: « Entraîne-moi sur tes pas, courons à l’odeur de tes parfums ! » Conduis-moi, attache-moi à toi, et moi je conduirai d’autres avec moi; fais tienne cette Congrégation, et tellement tienne qu’elle puisse être appelée Ordre de la sainte Trinité; ainsi elle ne se contentera pas du renoncement aux choses de ce monde, mais elle entraînera les pauvres et les captifs qui semblent être empêchés d’entrer dans cette voie. Car les uns se trouvent dans les fers, les autres alités, malades ou boiteux. Mais si pesante que paraisse cette charge, les forces que tu lui procures, Seigneur, soutenues par la charité, seront telles que cette Congrégation pourra courir à l’odeur de tes parfums, répandus par le Christ, étant les œuvres de charité qu’il opérait lorsqu’il parcourait le monde non sans fatigue pour soulager les pauvres et rachetait les captifs sur la croix. Cette Congrégation dit en effet: « Attire-moi Seigneur, et à l’odeur des œuvres qui émanent de ton ardente charité je prendrai sur moi les pauvres et les captifs et je courrai après toi ».

Cette Congrégation peut être comparée à Rébecca. En effet, celle-ci avait une telle charité qu’elle à Eliézer, qui ne lui demandait qu’un peu d’eau, toute sa cruche et même elle abreuva ses chameaux. Les chameaux signifient les œuvres de charité que cette Congrégation est tenue d’accomplir et accomplit en effet; aussi ne sera-t-il pas hors de propos de rappeler ce que fit cette fidèle épouse pour son fils Jacob. Désirant de tout son cœur procurer à ce fils bien-aimé l’héritage de la bénédiction paternelle, à savoir de froment et de vin, réservée au fils aîné, elle employa ce singulier stratagème: elle revêtit ses mains de petites peaux pour stimuler leur rugosité; elle lui confia le régal qu’elle avait préparé, pris d’entre les chevreaux du troupeau, pour qu’il le portât à son père. De cette façon, à l’arrivée d’Isaac, lorsque le bon vieillard, ayant reconnu les mains velues de son fils, eut goûté le très délicieux régal qu’on lui apportait, Jacob reçut l’abondante bénédiction de son père.

De manière semblable, cette sainte Religion désirant pour ses membres la bénédiction de son époux bien-aimé et de la trinité toute entière, lui prépare les aliments qu’elles sait lui plaire et les lui apporte, je veux parler des pauvres et des captifs. En même temps, elle ajoute à la vie et aux œuvres de ses membres la rigueur, l’austérité, les épreuves, les cilices et les jeûnes. Tout cela aux yeux de l’indivisible Trinité qui l’a pour agréable lui obtient et lui garde le droit du titre et du nom de la Très Sainte Trinité pour le rachat des captifs.

La Sainte Trinité , qui habite en nous, nous pousse à la perfection de la sainteté

Le Seigneur ordonna à Moïse de construire une arche de bois incorruptible, qui durerait toujours, revêtue d’or très pur extérieurement et intérieurement, parce qu’elle était destinée à contenir les tables de la Loi , la manne et la verge d’Aaron. Alors, les confrères, revêtus du saint habit de l’Ordre, ne seront-ils pas purs et saints quand Dieu leur a donné le nom de la Très Sainte Trinité, de loin plus illustre que les Tables de la Loi , la manne et la verge ? Le Père est le législateur qui donne les commandements, comme lui-même dit en manifestant le Fils lors de la Transfiguration : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui promulgue la loi donnée par moi; écoutez-le ».

Et le Fils ne figure-t-il pas la manne ? Et le Saint-Esprit n’est-il pas figuré par la verge conservée dans l’arche, par laquelle Moïse opérait des miracles, et rendait la justice, l’utilisant ainsi pour la miséricorde et la justice ? Pour la miséricorde, parce qu’il délivrait les Hébreux, divisait les eaux, éteignait la soif et accomplissait maint autre miracle. Pour la justice aussi, parce qu’il enveloppait les méchants dans les flots, et envoyait aux fils d’Israël une multitude de licteurs, même s’ils n’étaient que des moustiques et des grenouilles. Tout cela a pour auteur l’Esprit Saint qui subvient aux nécessités, guérit les malades, distribue les dons et exerce la justice comme l’enseigne le Christ: « Lorsqu’il viendra, il convaincra le monde du péché, de la justice et du jugement ». Il sera le licteur qui châtiera ceux qui n’auront pas cru au Fils de Dieu.

Dieu très bon ! Tu exiges une arche d’une beauté remarquable pour conserver les tables de pierre avec un peu de la manne que pleuvaient les nuages et la verge, admirable à vrai dire, mais de bois. Quel doit être le confrère d’un Ordre religieux dans lequel habite la Très Sainte Trinité toute entière, non seulement comme dans les autres religieux, mais encore d’une présence spéciale, puisque Dieu nous a faits des vases d’élection avant tous les autres pour porter dans le monde entier le nom admirable de la Très Sainte Trinité. Ce nom renferme en lui les trois personnes divines: le Père qui écrit sur la pierre qui est le Christ; le Fils, vraie Manne que pleut, non plus la nuée mais la nouvelle Vierge pure; et l’Esprit Saint, la verge qui fleurit, parce qu’il fait fleurir l’âme dans laquelle il entre de la grâce de ses sept dons.

En plus du renoncement à soi-même, la discipline du Christ doit porter sa croix

Selon l’enseignement du Christ, deux choses sont requises pour le suivre: l’abnégation de soi et le portement de sa propre croix. Cependant, à celui qui considère attentivement la chose, les deux semblent être une seule et même chose; la plus lourde croix que chacun expérimente sur terre consiste dans le renoncement à soi-même, dans le renoncement absolu à sa volonté propre et dans le combat contre soi-même en clouant ses propres désirs comme sur le bois de la croix.

Maintenant donc, si le renoncement à soi-même constitue la propre croix dans laquelle on doit placer la perfection chrétienne, pourquoi le Christ, après avoir enseigné que chacun se renonce à soi-même, ajoute-t-il encore qu’il doit prendre sa croix ?

Il faut d’abord noter qu’aux parfaits, après le plein renoncement, Dieu attribue une autre croix intérieure, secrète, cachée à tous, sauf à Dieu, qui l’a faite si bien adaptée à eux qu’elle semble former avec eux une seule et même chose: une telle croix sans le crucifié sur elle ne saurait se trouver, ni le crucifié sans la croix.

De plus, le renoncement propre consiste dans la croix intérieure que l’homme lui-même porte à sa perfection chaque jour. Outre celle-là chacun en a une autre, préparée pas Dieu, qu’il ne peut pas porter sans que le renoncement à soi-même ne soit vraiment accompli. Il est, en effet, nécessaire pour que quelqu’un travaille pour le Christ, qu’il désire souffrir et qu’il se conforme par les épreuves permises par Dieu, s’il doit être crucifié sur elle par les mains et les pieds, c’est-à-dire par les œuvres et les affections. Car l’homme ne peut par être attaché à la croix, s’il adhère à sa propre volonté en négligeant le renoncement.

En outre, l’homme doit savoir que la perfection consiste non seulement dans une croix qu’il aurait fabriquée et acceptée, mais même dans une autre extérieure à lui-même, donnée par Dieu et infligée par les hommes. Il arrive que c’est une grande miséricorde pour l’homme crucifié avec le parfait renoncement à lui-même, si Dieu lui accorde une autre croix qui l’aide à porter la première comme un clou est chassé par un autre clou.

Et comme la croix intérieure est celle qui me fait le plus souffrir, c’est un soulagement particulier qu’on en trouve une autre extérieure dont on éprouve de la délectation; car, bien que toutes deux soient vraiment des croix, c’est un soulagement de varier les aliments, même si tous sont insipides. En effet, si quelqu’un tient la main étendue, il est certain qu’il ne pourra persister plus d’un quart d’heure; cependant, avec le secours de ses propres bras, il tiendra pendant des heures. De même Dieu, à celui qui porte sa croix intérieure a coutume d’ôter la croix extérieure, qui le soutiendrait dans les épreuves ? C’est pourquoi il a plu d’enseigner à ceux qui se proposent d’imiter le Christ qu’il ne suffit pas de se renoncer en portant une croix intime, mais qu’ils doivent en plus prendre une croix extérieure, par laquelle ils seront consolés dans les efforts et les combats intérieurs.

 

Hymne en l'honneur de Saint Jean Baptiste de la Conception

 

O Jean, toi qui vis dans la béatitude de la divine Trinité, recevant le fruit de tant de travaux, reçois la louange que nous t’adressons en répétant nos chants joyeux.

Brûlant du zèle du semeur, tu prêches la foi aux Maures, tu adoucis la rudesse des mœurs, et fais couler l’eau du baptême.

Sans cesse tu fais des merveilles: brisant les chaînes et les liens, tu rachètes les chrétiens captifs, tu portes aux pestiférés aide, douceur et bonté.

Par ta voix, c’est Jésus qui parle; tu étudies avec grand soin ce que les Pères ont enseigné; on voit la piété de ton âme rayonner dans tous tes écrits.

Revenu enfin à Cordoue, Tu t’envoles vers les cieux en y laissant ton corps fragile. Heureuse cité qui possède tes os: sa joie est de les honorer !

Père bien-aimé, visite les tiens que tu réformais, vivant parmi eux. Sois-nous favorable, écarte le mal. Avec la paix qui n’a pas de fin.

À Dieu notre Père louange éternelle ! Qu’en tout lieu les peuples acclament toujours son Fils Jésus Christ avec l’Esprit Saint, jusqu’à la fin des temps. Amen.

 

Prière

 

Dieu, qui as favorisé saint Jean-Baptiste de la Conception, ton prêtre, d’une connaissance profonde des choses du ciel et d’un zèle pour répandre la foi, fais qu’à son intercession, nous grandissions dans la connaissance de ton Fils et que, portant des fruits par nos bonnes actions, nous marchions fidèlement selon la vérité de l’Évangile.

 

Gallerie de photos de Saint Jean-Baptiste de la Conception,

cliquer sur le lien suivant:

 



03/02/2008
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 752 autres membres