Saint Alexis
Saint Alexis
« L'homme de Dieu »
+ en 410
Fête le 17 mars
Les parents du juste Alexis
Alexis naquit à Rome au temps du règne des rois pieux, Aréade et Onorius (4e siècle). Ces deux empereurs étaient les enfants du grand Théodose et régnèrent, le premier en Orient et le second en Occident. Le père d'Alexis se nommait Ephimien et était un haut dignitaire. Aux yeux de tous il était non seulement riche, mais il se distinguait par sa prestance et encore plus par sa sagesse, ses dons psychiques et sa vie vertueuse. Il était bon chrétien. Ephimien était un ouvrier parfait de la vigne du Sauveur Jésus Christ. Il était appliqué, attentif et consciencieux à l'application de l'enseignement du Seigneur, observant avec soin ses instructions. Les grandes richesses d'Ephimien n'engourdissaient pas son coeur et n'asservissaient pas son âme. Au contraire, il en usait de façon chrétienne, pour soulager les souffrances humaines et les malheurs. Les portes de sa demeure étaient ouvertes aux pauvres et aux affamés. Son hospitalité était inégalable et sa charité inimitable. Sa femme, Aglaée, l'aidait également dans son oeuvre divine et philanthropique. Les parents d'Alexis étaient de véritables chrétiens; philanthropes, compatissants, charitables. Il ne leur semblait pas suffisant de donner seulement aux malheureux, mais ils éprouvaient aussi le besoin de les servir. Ils étaient heureux de s'occuper des pauvres, de les entourer, et de partager avec eux leur repas à la même table. Leur demeure resplendissait et brillait chaque soir d'amour et d'humanité, de bonté et d'hospitalité. Personne ne demeurait sans abri ou affamé. Tous trouvaient là tendresse, amour, consolation et espoir. Mais les gens égoïstes et méchants, les esclaves des richesses et des mondanités commencèrent à les accuser et à les ridiculiser, leur disant : "Ce que vous faites ce n'est pas de la philanthropie. C'est de la démesure et du mépris. Que vous deveniez les serviteurs de ces insignifiantes guenilles ne s'accorde pas avec vous ! Ce n'est pas normal que vous serviez les mendiants ! Avez-vous songé à votre rang ? Pourquoi donc souillez-vous votre renom avec cette besogne sans personnalité ? L'oeuvre que vous accomplissez doit être celle de vos serviteurs ". Ces paroles de leurs parents, connaissances et amis insensés de l'aristocratie ne parvinrent pas à verser dans les coeurs d'Ephimien et d'Aglaée le poison de l'égoïsme satanique, au contraire, Ephimien poursuivit son oeuvre, disant à ceux qui lui parlaient de son comportement envers les pauvres : - "Ceux-ci sont les frères du Seigneur. Ils sont frères du Christ. Le Seigneur Jésus Christ nous a commandé dans son évangile de les aimer et de les se-courir. Nous serons récompensés de notre amour avec prodigalité. Qu'est-ce donc qui vous semble anormal ? Ne savez-vous pas que le Christ s'est fait serviteur pour notre salut ? Pourquoi donc nous, devrions-nous avoir honte de servir notre prochain, notre frère ?" Et le couple uni, sans se laisser entraîner par l'ironie des parents et connaissances, continuait à secourir, encourager, faire la charité, et à offrir son aide aux souffrances humaines.
La naissance d'Alexis
Toutefois, ce couple charitable était torturé par une tristesse silencieuse. Leur chagrin caché et leur grande peine étaient de ne pas avoir d'enfant. Toujours avec espérance et foi, ils priaient Dieu de satisfaire leur désir. Dieu entendit leurs prières et Aglaée donna naissance à un garçon qu'ils nommèrent Alexis. Le bonheur après cet événement s'étendit davantage sur la maison d'Ephimien. Le petit Alexis grandissait dans un entourage qui débordait d'amour, de vertu chrétienne et d'humanité. Il n'apprenait pas seulement les lettres mais grandissait dans l'accomplissement des vertus. Il n'entendait pas seulement des conseils sur la bonté et les bonnes oeuvres mais en même temps il voyait les aumônes et les bienfaits dans sa maison. Il commença avec sa jeune main, lui aussi, à distribuer les biens matériels aux pauvres et aux orphelins. Aux grandes fêtes chrétiennes, ses parents réunissaient les orphelins dans leur maison et le petit Alexis les servait avec le secours des serviteurs leur montrant son amour. L'éducation d'Alexis était très soignée. Cette diligence à l'éduquer chrétiennement lui avait façonné un caractère supérieur. Doux, simple, bon, patient, intelligent, réservé, il était un modèle pour les jeunes. Il avait un esprit brillant et étudia non seulement l'Écriture sainte mais encore l'enseignement en général. Après toutes ses études, il en vint à la conclusion que toutes les choses du monde sont vaines. Tous les biens de ce monde provisoire se fanent facilement et deviennent inutiles. L'homme ne doit penser qu'à une seule chose et ne doit lutter que pour elle : comment hériter des biens éternels et incorruptibles du paradis.
Le mariage d'Alexis
Alors que le coeur d'Alexis brûlait du désir de vivre en accord avec la Volonté de Dieu et avec une ascèse sévère, ses parents formaient d'autres projets pour lui. Ils voulaient, eux, voir leur fils marié et heureux dans une union bénie. Ils rêvaient d'avoir des petits-enfants qu'ils chériraient. Ainsi donc, lorsqu'Alexis parvint à un âge convenable, ses parents insistèrent pour le marier. Le juste vécut alors un moment difficile car il ne voulait pas leur opposer un refus énergique. Dieu arrangea les choses et le fit sortir de cette impasse. Alexis savait qu'une jeune fille voulait demeurer elle aussi célibataire pour servir les pauvres. Il savait encore que ses parents la pressaient comme lui à se marier. Il s'entendit alors avec elle et ils se mirent d'accord pour se marier tout en conservant leur virginité pour accomplir leur désir envers Dieu. Après leur accord, le jour de leurs noces arriva. Le Mystère eut lieu en l'église de saint Boniface à Rome. Ce fut un grand et joyeux événement. Personne toutefois n'avait connaissance de ce saint accord décidé en secret entre les deux jeunes nouveaux mariés. La nuit de leurs noces, les deux jeunes époux demeurés seuls prièrent longuement ensemble. Ensuite, avec l'accord de la pieuse jeune fille, avec son assentiment et son autorisation, le juste se prépara à quitter Rome pour l'étranger. Il enveloppa son anneau et sa ceinture et les donna à la jeune mariée lui disant : "Prends cela, ma chère, et garde-les. Que Dieu demeure près de nous et qu'Il prenne soin de nous."
Vers la Syrie
Après avoir salué ainsi la jeune fille, Alexis se rendit dans la pièce voisine, se vêtit le plus pauvrement possible, prit avec lui de l'or et des pierres précieuses et descendit au port. Là, il trouva un bateau qui partait pour la Syrie. Il y entra sans hésitation et fit ce grand voyage. Lorsque le bateau fut arrivé à Laodicée, le juste descendit à la ville pour continuer de là son voyage à pieds vers Edesse (Syrie). Là-bas se trouvait l'église du Seigneur dans laquelle était conservée l'icône du Seigneur Jésus, non faite de main d'homme.
L'icône (non faite de main d'homme)
Mais voyons ce que dit la tradition pour cette merveilleuse icône ? Lorsque notre Seigneur Jésus Christ se trouvait encore sur terre et faisait ses grands et extraordinaires miracles, à Edesse de Syrie vivait un gouverneur nommé Abgar, qui avait entendu grand nombre de choses concernant le nom du Seigneur. Les miracles du Christ avaient été connus de tous en ce lieu. Abgar avait de la sympathie pour le Seigneur qu'il admirait et il était rigoureusement contre ceux qui guettaient l'occasion de le mal-mener et qui voulaient sa perte. Mais Abgar était gravement malade et ne pouvait pas aller à Jérusalem pour voir le Seigneur de près. Une terrible lèpre dévorait et tyrannisait son corps, alors que d'épouvantables douleurs des articulations ne le laissaient pas en paix. Poussé par son amour de connaître le saint Visage du Christ, Abgar envoya un ami peintre, Ananias, à Jérusalem, le priant de faire le portrait du Seigneur avec précision. Il lui donna également une lettre à remettre au Seigneur. Arrivé aux Lieux saints, Ananias remit la lettre du gouverneur au Seigneur et parallèlement, il s'efforçait à dessiner son visage. Mais en aucune façon il ne parvenait à faire son portrait car le Christ changeait sans cesse Š Alors, le Seigneur qui connait les coeurs lava son visage et demanda un linge pour s'essuyer. On lui donna un mouchoir bien plié. Le Seigneur le prit et épongea son visage puis il le donna à Ananias lui disant : "Donne-le à celui qui t'a envoyé !" Mais que s'était-il passé ? Quel admirable événement ! Sur le linge s'était imprimé le visage du Seigneur- la sainte image du Christ. Ananias, plein d'enthousiasme porta cette sainte icône, le saint voile à Abgar. Le gouverneur l'ayant vénéré fut guéri. Après cela, il se fit baptiser et devint un ardent chrétien. C'est donc cette icône non faite de main d'homme dont il est question ici. Lorsque le vertueux Alexis fut arrivé à Edesse de Syrie et qu'il vit en face de lui la célèbre église avec l'icône, il fut inondé par la joie. Ainsi rempli de joie céleste il demeura là longtemps. Il distribua aux pauvres ses nombreux objets de valeur et son argent et vivait à présent dans une dure ascèse. Il demeurait là dans l'église, vêtu de vieux vêtements comme un mendiant et il se sentait heureux en voyant la représentation de notre Seigneur Jésus Christ sur son icône. De nombreux chrétiens lui faisaient l'aumône mais lui ne gardait que l'argent nécessaire pour s'acheter du pain, et il distribuait le reste aux pauvres. Ainsi, plus le temps passait et plus Alexis progressait dans la vertu et l'ascèse. Il priait avec une foi ardente, jeûnait et veillait. Il passait ses journées dans une sévère maîtrise de lui-même. Son austère vie ascétique traça sur son visage ses marques. Il perdit sa beauté. Son teint s'assombrit. Ses yeux s'en-foncèrent dans leurs orbites. Il devint comme une ombre décharnée. Mais la sainteté émanait de tout son être. Son visage était à présent austère mais doux. Chaque dimanche il communiait aux saints et purs Mystères.
Les lamentations de ses parents
Depuis le jour où le juste Alexis disparut de sa maison, ses parents se lamentaient, inconsolables. Ils ne savaient pas où il était parti et n'apprenaient rien à son sujet. Ils pleuraient sans cesse amèrement. Pour essayer de le trouver, ils envoyèrent leurs gens partout. Les envoyés d'Ephimien et d'Aglaée allaient jusqu'à Edesse et demandaient après lui. Ils passèrent même près de lui et lui firent l'aumône; mais ils ne purent le reconnaître ainsi vêtu, amaigri, ascétique et pauvre. Sans se troubler, le vertueux Alexis les reconnut et prit de leurs mains l'aumône remerciant Dieu en disant : - Je te remercie mon Dieu pour m'avoir rendu digne de recevoir l'aumône de mes serviteurs d'autrefois. Ainsi, après que les envoyés d'Ephimien allèrent dans de nombreuses villes et visitèrent un grand nombre de monastères demandant après le juste Alexis, ils s'en retournèrent sans succès à Rome. Alors, des plaintes, des pleurs et des lamentations se firent entendre dans la demeure du juste par ses parents, sa famille, ses amis et connaissances. La peine s'étendit sur toute la ville et sur toutes les couches sociales de ce temps-là. Pendant ce temps le juste, serein, calme et heureux se réjouissait de ne pas avoir été reconnu par les envoyés de son père et pouvait ainsi goûter à la joie inexprimable de la vie ascétique. Le juste Alexis est demeuré 17 années entières dans le narthex de l'église de la Très-Sainte-Enfantrice-et-Mère-de-Dieu, à Edesse en Syrie. Il y vécut dans une ascèse austère, dans la vertu et la sainteté. Sa vie sainte suscitait l'intérêt des chrétiens et ils accouraient nombreux près de lui pour admirer sa sainteté et sa dure vie ascétique. Le juste craignit alors que ces manifestations du monde ne lui soient nuisibles, qu'il en éprouve de l'orgueil et soit privé ainsi de la gloire céleste. C'est pourquoi il décida de partir ail-leurs, en un lieu étranger et inconnu. Il se mit en marche vers les contrées de la Cilicie. Il voulait connaître la patrie de l'apôtre Paul : Tarse. Comme le bateau avançait, une violente tempête s'abattit sur la mer. Des vents contraires éloignaient avec force le capitaine de son itinéraire. Ce mauvais temps dura de nombreux jours. Le capitaine du bateau changea alors sa destination et prit la direction de Rome. Ainsi donc, Alexis, sans y avoir pensé ni l'avoir cherché, se trouva sur la terre paternelle. Il pensa que c'était la volonté de Dieu qu'il revoie les siens.
A sa maison paternelle
Avant de se mettre en marche vers la maison paternelle, il alla d'abord prier à l'église. Ensuite il se rendit à sa mai-son tel un inconnu, un étranger, qui aurait besoin de se-cours. Il y trouva un accueil chaleureux, sans que personne ne le reconnut. Depuis, il allait fréquemment chez lui mais demeurait toujours un moine inconnu. Ses parents lui montraient une grande sympathie et le priaient de demeurer chez eux se consacrant uniquement à ses occupations religieuses. Son coeur alors battait peut-être très fort et sans doute lui venait-il l'envie de leur crier qu'il était leur fils. Il éprouvait sûrement le besoin de courir à eux, de se jeter dans leurs bras et de les embrasser. Mais il demeurait cependant ferme. Il s'était donné entièrement à Dieu. Son amour était sans partage. Indifférent également, il était resté à la vue de la pieuse fille qu'il avait épousée bien des années auparavant et qu'il voyait à présent s'occuper des pauvres dans la maison de ses parents. Le juste s'installa dans un coin simple et ascétique près de la maison de son père. Son séjour ici ne fut pas infructueux. A tous ceux qui arrivaient à la maison pour s'y restaurer, il enseignait la parole de Dieu. Son enseignement était admirable et chaleureux. Tous avaient les yeux suspendus à ses lèvres et l'écoutaient avec émotion. Ainsi la maison d'Ephimien ne donnait pas seulement une nourriture terrestre et des vêtements pour le corps mais, en même temps, une nourriture pour l'âme. Cette maison brillait à "l'image d'une église."
Le démon jaloux le tente
L'ennemi du bien, le jaloux démon voit l'oeuvre d'Alexis s'étendre, prendre racine et s'amplifier. Cela lui déchire les entrailles. Ces progrès l'ébranlent. Il projette alors de chasser le juste, mais comment y réussir : il grince des dents et sème une guerre redoutable contre le juste. Il pousse les serviteurs d'Ephimien à le mépriser, le taquiner, l'importuner et le déranger continuellement. Le juste comprend qu'il est éprouvé et il supporte avec une admirable patience. Il endure tout en silence sans le moindre murmure, sans la moindre parole. La tentation se faisait plus aiguë lorsqu'il voyait pleurer son père sur la disparition de son enfant, et lorsqu'il voyait sa mère et la digne fille son épouse, se lamenter de sa perte. Une lutte avait lieu alors à l'intérieur de lui. L'amour envers ses parents et l'amour envers Dieu le travaillaient. Mais l'amour pour Dieu finissait toujours par vaincre. En de tels moments, le juste priait et se répétait tout bas les paroles du Seigneur : "Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi, n'est pas digne d'être mon serviteur." Et pourtant la douleur de ses parents l'ébranlait bien des fois. Le saint demandait alors à Dieu de satisfaire ce désir : Que ses parents ne meurent pas avant lui à la suite de leur peine.
Le rôle de l'honorable fille
A l'intérieur de l' entourage chrétien de sa maison, le juste voyait avec une joie secrète son épouse dévouée vivre vertueusement et saintement près de ses parents et près de Dieu. Il la voyait agir charitablement avec bienfaisance,bonté, vertu et, il glorifiait Dieu qui la gardait dans cette voie sainte. Il proposa à ses parents qu'ils remettent également à leur belle-fille l'éducation des orphelins et des jeunes filles sans protection. La mère d'Alexis, Aglaée avec sa belle-fille travaillaient harmonieusement à cette oeuvre. Elles donnèrent du travail, de l'affection et une éducation chrétienne à ces faibles créatures. La respectueuse belle-fille conseillait les jeunes, fortifiant leur foi et les aidant à conserver vivant l'enthousiasme de leur vie.
La dormition du juste
Mais la vaine vie terrestre passe vite. Ainsi vite s'est achevée la vie terrestre pleine de souffrances, d'efforts et de sacrifices du juste Alexis. Peu de jours avant qu'il ne s'endorme et se repose ainsi des peines et des tourments qu'il avait endurés sur terre, Dieu lui fit connaître qu'il allait quitter ce monde provisoire. Il demanda à un serviteur de son père de lui apporter du papier et de l'encre. Il écrivit ensuite en peu de mots son histoire et dévoila son nom. Afin qu'on le crut, il écrivit quelques détails sur sa vie personnelle. Il rappela les mots qu'il avait dits à la mariée, sa femme lorsqu'il lui remit son anneau le soir de son départ. S'adressant à ses parents et à sa femme il les pria de ne pas être fâchés ni lui garder rigueur de les avoir plongés dans les tourments et la tristesse. Tout ce qu'il avait fait, leur disait-il, c'était pour obéir à son Sauveur. Sa lettre terminée, il se mit à prier sans interruption.
Le miracle de Rome
Peu avant la dormition dans le Seigneur du juste, il y avait eut un merveilleux événement à Rome. Alors que le pape Innocent célébrait en l'église des Saints-Apôtres de Rome en présence de l'empereur Onorius, une voix céleste se fit en-tendre qui disait : - "Vendredi, l'homme de Dieu quitte son corps. Cherchez-le pour qu'il fasse une prière pour la ville afin que vous demeuriez sans dommage !" Le jeudi soir tous se réunirent en l'église des Saints-Apôtres pour y accomplir une veillée nocturne. Ils priaient Dieu de leur montrer où ils trouveraient son serviteur l'homme de Dieu comme l'avait nommé la voix céleste. A cette veillée étaient présents l'évêque de Rome, le pape Innocent, l'empereur, Ephimien, et une grande foule de croyants. Vers l'aube, une voix se fit entendre à nouveau du ciel, disant : "C'est dans la maison d'Ephimien que se trouve l'homme de Dieu ." Ephimien comprit qu'il s'agissait du doux et saint enseignant qui demeurait près de lui. Il se hâta d'aller avec le pape, l'empereur et les autres archontes vers la pauvre maisonnette où demeurait le juste. En y pénétrant, ils trouvèrent le saint le visage recouvert et tenant dans sa main droite un papier. Ephimien essaya de prendre ce papier mais n'y parvint pas. Ils découvrirent ensuite le visage de saint Alexis et virent tous avec étonnement qu'il resplendissait au point qu'il était difficile de pouvoir le regarder. Le pontife, l'empereur et le peuple s'agenouillèrent avec humilité et embrassèrent sa sainte dépouille. Après avoir prié ils prirent de sa main la lettre et la lurent. "C'était Alexis !" ce sont-ils tous écriés. Sans pouvoir retenir son émotion, Ephimien se jeta sur le corps de son enfant Alexis qu'il mouillait de ses larmes. Peu après vinrent s'ajouter les lamentations d'Aglaée et de sa pieuse belle-fille... Que devaient-ils faire devant cet extraordinaire événement ? Pleurer ou se réjouir ? Porter le deuil ou fêter les retrouvailles ? Ensuite le pape avec l'empereur emmenèrent presque de force la relique au centre de la ville pour que tous puissent la vénérer. Là se firent d'étonnants prodiges : des sourds-muets entendirent et parlèrent. Des démoniaques furent guéris. Des lépreux furent purifiés et d'autres nombreuses maladies disparurent à l'instant où les malades embrassaient la sainte relique. Il était impossible de transporter le corps du saint dans cette mare humaine des chrétiens qui s'étaient réunis pour le vénérer. L'évêque de Rome et l'empereur tenaient la couche mortuaire avec piété et demandaient à la foule de s'écarter pour leur livrer le passage afin qu'ils puissent porter le saint jusqu'à l'église et l'y déposer. Mais cela était impossible. Ils jetèrent même des pièces d'or à droite et à gauche pour éloigner le peuple et se frayer un chemin mais sans résultat. Finalement le pontife dit que le saint ne serait pas mis au tombeau avant que tous ne l'aient approché et vénéré. Ainsi seulement ils purent le déposer dans l'église où il demeura une semaine. Ensuite ils fut enterré dans l'église de Saint-Pierre. Du tombeau de saint Alexis jaillit de l'huile sainte parfumée, avec laquelle s'étant oints de nombreux malades furent guéris. Le juste Alexis s'est endormi le 17 mars de l'an 410.
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