Spiritualité Chrétienne

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Notre Dame de Verdelais 2

Notre Dame de Verdelais

Sur les chemins du millénaire

1112-2012, les 900 ans du Sanctuaire

 

En 1112, Géraud de Graves, chevalier d’Aquitaine, revient de la première Croisade en Terre Sainte et se retire dans la vallée du Luc, à l’emplacement actuel de Verdelais, pour y mener une vie d’ermite. Il construit une chapelle dédiée à Marie et y installe une statue venant, dit-on, de Bethléem… Il meurt en 1159, après une longue existence de prière et d’austérité.

 

 

les Grandmontains aux origines

 

 

En 1160, après la mort de Géraud, le seigneur de Saint-Macaire, Vicomte de Benauge, fait don du lieu-dit le Luc aux religieux grandmontains. L’Ordre est né en 1076 à Grandmont, près de Limoges, dans le sillage de Saint Etienne de Muret, ermite. La règle de ces moines est l’Évangile; ils le vivent dans la pauvreté, la prière et le travail. Ils ont pour mission de perpétuer, à « Verdelaye », le culte marial implanté ici par Géraud. Les moines défrichent, assainissent le terrain, construisent ponts et chemins pour que l’on puisse venir prier à Verdelais et y vénérer la Vierge Marie. En 1185, un premier miracle se produit : un jeune homme né aveugle, est guéri. D’autres guérisons se produisent et les pèlerins affluent. Pour les accueillir, les moines construisent une église à nef unique, avec une voûte romane en berceau ; c’est une construction massive, aux murs épais et plutôt sombre. Ils construisent également un monastère au Nord de l’église.

 

Guerres et vicissitudes

 

Vers 1295 l’église est pillée, incendiée. La statue de Marie est alors cachée sous terre. Après la tempête, le sanctuaire reprend vie. Il en sera ainsi plusieurs fois au fil des siècles. La guerre de Cent Ans (1337-1453), entre les rois de France et d’Angleterre, est une période très difficile. En 1357, le monastère étant dévasté, le Père prieur se retire à Grandmont. La paix revenue, les moines reviennent. Vers 1390, selon la tradition locale, la statue de la Vierge est retrouvée par la Comtesse Isabelle de Foix, au « Pas de la mule ». Vers 1558, pendant les Guerres de religion entre catholique et protestants, église et monastère sont à nouveau pillés ; ornements et livres liturgiques sont brûlés… On raconte que la statue, jetée dans les flammes, n’est pas endommagée… Des villageois la cachent dans un tronc d’arbre… Un boeuf, dit-on, la fait retrouver 40 ans plus tard, par ses beuglements en direction de l’arbre-cachette. Les derniers moines grandmontains quittent Verdelais en 1604, après 444 ans de présence. Au cours des dernières décennies, le sanctuaire et le cloître se délabrent. Pour revivre, Verdelais a besoin de restauration.

 

L’heure des Célestins

 

Au début du 17e s., le Cardinal François de Sourdis, jeune archevêque de Bordeaux, après avoir visité la paroisse d’Aubiac et le sanctuaire voisin de Verdelais, averti des miracles qui s’y produisent, le confie aux moines Célestins, en 1627. Cet Ordre a été fondé en 1263 par Pierre de Morrone, un ermite des Abruzzes, devenu pape en 1294 sous le nom de Célestin V. Les Célestins restaurent et agrandissent l’église : transept, retable baroque à la gloire de Marie élevée au ciel, médiatrice et reine. Les travaux s’achèvent en 1666. Ils construisent aussi un nouveau couvent (aujourd’hui mairie, école…). Le “Sacré désert de Verdelais” devient peu à peu le sanctuaire marial le plus populaire de la Guyenne. Les récits de “miracles” remplissent des livres et des ex-voto couvrent les murs de la basilique. En 1779, le Roi Louis XV supprime l’Ordre des Célestins en France. Leurs biens sont vendus. En février 1790, la vie monastique est officiellement interdite en France.

 

Des missionnaires diocésains

 

En 1792, les spoliations continuent. Les biens mobiliers et immobiliers du premier couvent sont mis aux enchères à Cadillac. Tout est vendu, sauf l’église. En 1794, le maire de Verdelais est mystérieusement empêché de faire disparaître la statue de Marie. Après la Terreur, l’église de Verdelais devient paroissiale. Cependant, l’ensemble du sanctuaire se dégrade. Mgr de Cheverus, successeur de Mgr d’Aviau, installe à Verdelais des missionnaires diocésains, dispersés à leur tour, par la Révolution de juillet 1830.

 

Le rayonnement de Verdelais

 

Mgr Donnet, successeur de Mgr de Cheverus, fait venir à Verdelais, en 1838, des Pères Maristes, dont il a connu le fondateur à Lyon, Jean-Claude Colin. Avec eux, il relève, agrandit, embellit le sanctuaire, qui connaît alors son plus large rayonnement. A la basilique s’ajoutent les nefs latérales et le clocher, et sur la colline de Cussol est construit un monumental chemin de croix, culminant au Calvaire.

 

Avec les Passionistes

 

En 1990, Mgr Eyt confie l’animation du sanctuaire de Verdelais aux Pères passionistes, dont l’ordre, fondé en Italie par Saint Paul de la Croix en 1758, met l’accent sur le mystère pascal, mort et résurrection du Christ , fondement de sa spiritualité. La grande fête mariale de cette congrégation est celle de Notre-Dame des Douleurs, le 15 septembre, au lendemain de la fête de la Croix Glorieuse. Au pied de la croix de Jésus, Marie se révèle pleinement comme Consolatrice des affligés, vocable sous lequel on l’invoque à Verdelais.

 

Aujourd’hui, les Marianistes

 

En septembre 2007, le cardinal Jean-Pierre Ricard confie le Sanctuaire de Verdelais aux religieux marianistes. Leur congrégation a été fondée par le Bienheureux G.-J. Chaminade (1761-1850) en 1817, essentiellement pour l’éducation de la foi des chrétiens, jeunes en âge scolaire et adultes. Ils oeuvrent dans des écoles (Grand-Lebrun à Bordeaux), à l’animation de sanctuaires (Chapelle de la Madeleine Bordeaux, Verdelais), de paroisses, de maisons d’accueil, et, toujours, de communautés laïques marianistes… Leur Règle les pousse à suivre et à annoncer « Jésus-Christ, Fils de Dieu devenu fils de Marie pour le salut des hommes ». Chaque jour ils disent leur « Prière de Trois-Heures », à l’heure où Marie fut déclarée mère des chrétiens par Jésus mourant… Elève de Mussidan, le jeune Chaminade a été guéri par ND de Verdelais d’une grave blessure à la cheville. Un ex-voto en témoigne.

 

Ouverture de l’année du 9e centenaire

 

La célébration de l'ouverture de l'année du 9e Centenaire a été ouverte le 2 février 2012 et durera jusqu’au 2 février 2013, jour de la fête liturgique de la Présentation de Jésus au Temple. « Mes yeux ont vu le salut », chante Syméon, tout en élevant dans ses bras l’enfant Jésus, né de Marie, « lumière pour éclairer les nations païennes, et gloire d’Israël, le peuple de Dieu ». L’évangéliste présente Syméon comme « un homme juste et religieux, qui attendait la Consolation d’Israël, et l’Esprit Saint était sur lui. » Libre aux paroisses, communautés chrétiennes diverses, écoles, mouvements… de choisir dans le calendrier la fête ou le temps liturgique qui leur convient le mieux. – Vous aussi, choisissez et informez moi… Sur notre agenda, déjà bien garni, continuent à s’inscrire de nouveaux événements…

La grâce de Verdelais, qui a inspiré à Géraut d’établir en ce lieu son ermitage pour y prier Marie continue à toucher pèlerins, randonneurs, touristes, visiteurs aux attentes les plus diverses. « Il y a quelque chose », disent-ils, qui les retient dans la pénombre de la Basilique mais aussi aux alentours, sur la prairie du « parc des pères », sur les sentiers du Chemin de Croix, du moulin, de Malagar, la maison de Mauriac, ou des vignobles environnants … Marie a fondé son domaine chez nous, à Verdelais. Elle nous y accueille, elle nous y écoute, elle nous réapprend à prier : « Père, que ta volonté soit faite » ; elle nous pousse dans la voie des disciples de son Fils : « tout ce qu’Il vous dira, faites-le ! » Et Jésus à son tour nous presse d’accueillir Marie dans notre vie : « voici ta mère ! ». Ces quelques mots expriment l’enjeu essentiel du pèlerinage au Sanctuaire de Verdelais. Puissent-ils être nombreux, les pèlerins de 2012, à accueillir la grâce de ce lieu et de ce temps et repartir dans la foulée de « la première en chemin », dans l’espérance et le Magnificat.

 

D'après un texte du Père Witwicki, Recteur du Sanctuaire de Verdelais

 

 

Souvenez-vous à Notre Dame de Verdelais

 

 

O ma bonne Mère, douce Vierge de Verdelais, souvenez-Vous de moi ! Lorsque je prie au pied de Votre image miraculeuse, ou que, par la pensée, je me transporte dans votre sanctuaire béni, ô Notre Dame de Verdelais, souvenez-Vous de moi ! Vous qui n'abandonnez jamais ceux qui Vous invoquent, Consolatrice des affligés, Protectrice des âmes délaissées, ô Notre Dame de Verdelais, souvenez-vous de moi ! Source toujours ouverte à ceux qui sont altérés de l'Amour Divin, afin que j'aime d'avantage Dieu, souvenez-Vous de moi ! Lorsque je Vous prie pour l'Eglise et pour la France, pour les pauvres pécheurs, et pour ceux qui me sont chers, ô Mère si aimante de Verdelais, souvenez-Vous de moi ! Lorsque je viens Vous dore mes douleurs, Vous confier mes chagrins et mes larmes au souvenir des miens qui souffrent, de ceux que j'aime et que ma mort m'a remis, ô Mère si bonne et si compatissante de Verdelais, souvenez-Vous de moi ! Dans ma dermière agonie, dans ce redoutable passage du temps à l'éternité, ô Vous qui êtes mon espérance, douce Reine de Verdelais, alors surtout, souvenez-Vous de moi ! Faites qu'au Ciel, un jour, ô ma Bonne Mère de Verdelais, je Vous bénisse et Vous remercie éternellement de Vous être si bien souvenue de moi. Ainsi soit-il.

 

 

Pour approfondir

Site du Sanctuaire de Verdelais

www.sanctuaireverdelais.fr




17/03/2012
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