Spiritualité Chrétienne

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Les Apparitions de la Vierge Marie à Pellevoisin

 Les Apparitions de la Vierge Marie à Pellevoisin


1ère apparition, le 14 février 1876

Apparition du diable puis de la Sainte Vierge


Depuis des mois, Estelle lutte contre une maladie incurable, entourée d'affection et de bons soins. Elle est reconnaissante envers la comtesse «à qui je dois un peu de ma résignation .» Elle qui disait souvent: «Ma pauvre Estelle, pour souffrir comme cela si longtemps, il vaudrait mieux que le bon Dieu vous prenne, car tout porte à croire que vous ne vous remettrez jamais » Ce qui lui donne la sérénité complète, c'est le sacrement de l' Extrême-Onction: «Ce jour-là je devins plus calme et dis souvent: mon Dieu, vous savez mieux que moi ce qu'il me faut, faites ce qu'il vous plaira, seulement faites-moi faire mon sacrifice généreusement».


Apparition de Satan


Le soir du 14 février 1876, Estelle est épuisée; il est près de minuit. Un sinistre personnage «cherchant dans la nuit son butin» se présente au pied du lit de la mourante; il veut profiter de son extrême fatigue. Elle-même raconte:« Tout à coup, le diable apparut au pied de mon lit. Oh! que j'avais peur. Il était horrible, il me faisait des grimaces quand la Vierge apparut de l'autre côté de mon lit». "Marie porte sur la tête un châle de laine bien blanc. Elle dit à Satan :que fais-tu là? Ne vois -tu pas qu' Estelle est revêtue de ma livrée (scapulaire). Et toi Estelle ne crains rien, tu sais bien que tu es ma fille!"


La Maladie d'Estelle


Les parents d' Estelle viennent s'intaller à Pellevoisin en 1866. Ils seront plus près de leur fille qui accompagne toujours la famille de La Rochefoucauld à Poiriers-Montbel pendant la belle saison; il en coûtera moins cher pour vivre à Pellevoisin que dans Paris. Lorsque la maladie d' Estelle s'aggrave, à l'automne 1875, la comtesse retarde son retour en ville. En février 1876, des affaires importantes l'attendent à Paris; elle ne peut plus retarder. Elle aménage une maison tout près de l'église et du cimetière de Pellevoisin où elle installe confortablement Estelle. Les parents Faguette, qui demeurent à Pellevoisin depuis dix ans, viennent habiter avec leur fille; ils pourront ainsi prodiguer plus facilement les soins dont elle a besoin. Sa condition physique est si désespérée, que le comte et la comtesse achètent avant leur départ pour Paris, un lot au cimetière de Pellevoisin, pour la sépulture de leur "bonne" si appréciée. Le 14 février 1876, le docteur Hubert confirme toutes les apparences:" Elle n'a plus que pour 4 à 5 heures de vie". Estelle a au moins la consolation de voir ses parents installés dans la même maison qu'elle, pour ses derniers moments.


Estelle Faguette ne jouit donc pas d'une bonne santé. Cette faiblesse physique n'est pas étrangère à sa sortie de communauté à l'âge de 20 ans. Les bons soins prodigués par la comtesse de La Rochefoucault et la force de volonté d'Estelle triomphent temporairement : pendant onze ans, son dévouement ne se dément pas. Mais voici que le 29 août 1875, le docteur Bucquoy confirme qu' Estelle est gravement atteinte: elle souffre de "phtisie pulmonaire, d'une péritonite aiguë et d'une tumeur abdominale." Les atteintes aux poumons ont tellement progressé qu'elle est maintenant contagieuse. Son état est si grave qu'il n'est plus question pour elle de continuer à travailler. Estelle a 32 ans, et n'entend pas capituler si facilement. Elle décide de prendre les grands moyens. Elle écrit directement à la Sainte Vierge . Elle confie sa lettre à Mademoiselle Reiter qui va la déposer dans le parc du château, entre les pierres de la grotte dédiée à Notre-Dame de Lourdes. La réponse à cette lettre parviendra à Pellevoisin dans la nuit du 14 au 15 février 1876. Il aura fallu environ six mois pour que la Vierge réponde à la lettre d'Estelle, datée de septembre 1875.


Texte intégral de la lettre d' Estelle Faguette adressée à la Vierge Marie

septembre 1875


Ô ma bonne Mère, me voici de nouveau prosternée à vos pieds. Vous ne pouvez pas refuser de m'entendre. Vous n'avez pas oublié que je suis votre fille et que je vous aime. Accordez-moi donc de votre divin Fils la santé de mon pauvre corps pour sa gloire. Regardez donc la douleur de mes parents, vous savez bien qu'ils n'ont que moi pour ressources. Ne pourrai-je pas achever l'oeuvre que j'ai commencée? Si vous ne pouvez, à cause de mes péchés, m'obtenir une entière guérison, vous pourrez du moins m'obtenir un peu de force pour pouvoir gagner ma vie et celle de mes parents. Vous voyez, ma bonne Mère, ils sont à la veille de falloir mendier leur pain; je ne puis penser à cela sans être profondément affligée. Rappelez-vous donc les souffrances que vous avez endurées, la nuit de la naissance du Sauveur, lorsque vous fûtes obligée d'aller de porte en porte demander asile! Rappelez-vous aussi ce que vous avez souffert quand Jésus fut étendu sur la Croix. J'ai confiance en vous, ma bonne Mère; si vous voulez, votre Fils peut me guérir. Il sait que j'ai désiré vivement être du nombre de ses épouses, et que c'est en vue de lui être agréable que j'ai sacrifié mon existence pour ma famille qui a tant besoin de moi. Daignez écouter mes supplications, ma bonne Mère, et les redire à votre divin Fils. Qu'il me rende la santé si tel est son bon plaisir, mais que sa volonté soit faite et non la mienne. Qu' Il m'accorde au moins la résignation entière à ses desseins et que cela serve pour mon salut et celui de mes parents. Vous possédez mon coeur, Vierge Sainte, gardez-le toujours et qu'il soit le gage de mon amour et de ma reconnaissance pour vos maternelles bontés. Je vous promets, ma bonne Mère, si vous m'accordez les grâces que je vous demande, de faire tout ce qui dépendra de moi pour votre gloire et celle de votre divin Fils. Prenez sous votre protection ma chère petite nièce, et mettez-la à l'abri des mauvais exemples. Faites, ô Vierge Sainte, que je vous imite dans votre obéissance et qu'un jour je possède avec vous Jésus dans l'éternité."


Estelle Faguette


La nièce d'Estelle Faguette


À la fin de cette lettre, Estelle place sous la protection de Marie sa petite nièce. Estelle avait deux soeurs; une plus âgée qu'elle de 3 ans, Geneviève, et l'autre plus jeune qu'elle, Augustine. Geneviève Faguette Petitot décède le 24 novembre 1864 à l'âge de 24 ans, laissant deux enfants: Eugène meurt le 20 février 1865, à l'âge de 13 mois. La petite fille, Estelle Petitot, a 5 ans à la mort de sa mère Geneviève Faguette Petitot. C'est à ce moment qu' Estelle Faguette prend charge de sa nièce qui demeure chez ses parents. Estelle avec son salaire fait vivre son père, sa mère et sa nièce "la petite Estelle" qui demeurent tous à Pellevoisin. Au moment des apparitions, "Estelle Petitot" a 17 ans et Estelle Faguette l'a mise en apprentissage à Paris pour 18 mois. Après cet apprentissage, la petite Estelle revient à Pellevoisin chez les parents Faguette et y restera jusqu'à l'âge de 22 ans. À 22 ans, elle quitte la maison pour ne jamais y revenir. Le foyer Petitot malheureux et désuni fut pour Estelle Faguette cause de beaucoup d'inquiétude et de déception. Elle qui s'était donné tant de mal pour sa chère petite nièce.


Deuxième apparition


Marie annonce trois évènements importants. Le premier: pendant cinq jours consécutifs, je reviendrai te voir; Le second: samedi tu seras morte ou guérie; Le troisième:si mon Fils te rend la vie, tu publieras ma gloire.


En l'honneur des cinq plaies de mon Fils


Estelle Faguette va recevoir la visite de Marie quinze fois au cours de l'année 1876. Les cinq premières apparitions surviennent cinq jours consécutifs, et d'après la Vierge elle-même: «Tu souffriras encore cinq jours, en l'honneur des cinq plaies de mon Fils».


Le 14 février 1876


Marie se présente cinq fois au milieu de la nuit, juste avant minuit, les 14-15-16-17-18 février 1876. La présence de Satan qui avait été importante le 14, se fait plus discrète les jours suivants, de sorte que le 18, il est complètement absent. À l'inverse, pendant ce temps, la Vierge se fait de plus en plus maternelle: «Elle s'approche au milieu de mon lit». Estelle : «je suis encore toute confuse des fautes que j'ai commises dans le passé, et qui à mes yeux étaient des fautes légères», Vierge Marie : «ces quelques bonnes actions et quelques prières ferventes que tu m'as adressées, ont touché mon coeur de mère, je suis toute miséricordieuse.» Estelle est stupéfaite de voir que le peu de bien que l'on fait, compense l'ingratitude de nos fautes, à cause de la bonté de Dieu et de sa Mère miséricordieuse. J'ai reçu ta lettre, tu seras guérie.


Dès le mardi 15 février 1876, Estelle apprend qu'elle sera guérie. Elle est si prête à mourir qu'elle est déçue de cette nouvelle: «Mais ma bonne Mère, si j'avais le choix, j'aimerais mourir pendant que je suis bien préparée». «ingrate, répond Marie, si mon Fils te rend la santé, c'est que tu en as besoin. Si mon Fils s'est laissé toucher, c'est par ta grande résignation et ta patience. N' en perds pas le fruit par ton choix».


Le soir du 16 février 1876, «Ces quelques bonnes actions et quelques prières ferventes que tu m'as adressées ont touché mon coeur de Mère; entre autres cette petite lettre que tu m'as écrite, au mois de septembre 1875. Ce qui m'a le plus touchée, c'est cette phrase: voyez la douleur de mes parents, si je venais à leur manquer; ils sont à la veille de mendier leur pain. Rappelez-vous aussi ce que vous avez souffert quand Jésus votre Fils fut étendue sur la croix. J'ai montré cette lettre à mon Fils.»

Le 14 février 1876 , Estelle s'entend dire:«si mon Fils te rend la vie, je veux que tu publies ma gloire». Elle écrit dans ses mémoires:« J'étais si surprise, alors que je répondis vivement : mais comment faire? Moi, je ne suis pas grand-chose, je ne sais pas ce que je pourrais faire ».


Le 17 février 1876, Marie intervient : «Je n'ai pas eu le temps de dire comment faire? (...)Fais tous les efforts ».


À la cinquième apparition, le 18 février 1876, elle ajouta:«Si tu veux me servir, sois simple et que tes actions répondent à tes paroles. On peut se sauver dans toutes les conditions; où tu es, tu peux faire beaucoup de bien et tu peux publier ma gloire. Ce qui m'afflige le plus, c'est le manque de respect qu'on a pour mon Fils dans la Sainte Communion, et l'attitude de prière que l'on prend, quand l'esprit est occupé à d'autres choses; je dis ceci pour les personnes qui prétendent être pieuses». « publie ma gloire; mais avant d'en parler, tu attendras l'avis de ton confesseur et directeur; tu auras des embûches, on te traitera de visionnaire, d'exaltée, de folle; ne fais pas attention à tout ceci; sois fidèle, je t'aiderai». À la fin de l'apparition du 18 février 1876: je souffrais horriblement; mon coeur battait si fort que je croyais qu'il voulait sortir de ma poitrine. Mon estomac et mon ventre me faisaient aussi beaucoup souffrir; il m'était impossible de soulever la main droite. Après un moment de repos, je me sentais bien. J'ai demandé l'heure, il était minuit et demi. Je me sentais guérie, excepté mon bras droit».


Sixième apparition, le 1er juillet 1876


«Du calme, mon enfant, patience, tu auras des peines mais je suis-là».


Septième apparition, le 2 juillet 1876

«Ne crains rien, sois calme».


Huitième apparition, le 3 juillet 1876


«Je voudrais que tu sois encore plus calme».


Le 9 septembre 1876


«Tu t'es privée de ma visite le 15 août ; tu n'avais pas assez de calme». «Tu as bien le caractère du Français; il veut tout savoir avant d'apprendre et tout comprendre avant de savoir».


Le 15 septembre 1876


«Je tiendrai compte des efforts que tu as faits pour avoir le calme; ce n'est pas seulement pour toi que je le demande, mais aussi pour l'Eglise et pour la France; dans l'Eglise, il n'y a pas ce calme que je désire».


Neuvième apparition 9 septembre 1876


«J'avais toujours vu cette petite pièce, sans savoir ce que c'était, car jusqu'alors je l'avais vue toute blanche. En soulevant cette petite pièce, j'aperçus un coeur rouge qui ressortait très bien. J'ai pensé tout de suite que c'était un scapulaire du Sacré-Coeur. Elle dit en le soulevant: "J'aime cette dévotion"


Douzième apparition 1er novembre 1876


la Vierge portait encore le scapulaire.


Le 8 décembre 1876


« Tu iras toi-même trouver le Prélat, et tu lui présenteras le modèle que tu as fait. Dis-lui qu'il t'aide de tout son pouvoir, et que rien de me sera plus agréable que de voir cette livrée sur chacun de ses enfants; ils s'appliqueront à réparer les outrages que mon Fils reçoit dans le sacrement de son amour. Vois les grâces que je répands sur ceux qui le porteront avec confiance et qui t'aideront à le propager.» Effectivement l'archevêque de Bourges, Mgr de la Tour d'Auvergne, reconnut, le premier, le scapulaire le 12 décembre 1876. Par la suite Léon XIII fit de même. Estelle est reçue en audience par Léon XIII le 30 janvier 1900. Ce pape qui, entre le 1er septembre 1883 et le 8 septembre 1901 a publié 15 encycliques sur le Rosaire, est bien informé sur les évènements de Pellevoisin. Il en profite pour demander des précisions sur les allusions de Marie concernant l'Eglise et la France. Le 4 avril 1900, trois mois après l'audience d'Estelle, la Congrégation des rites, à la demande du pape, autorise officiellement pour l'Eglise entière, le scapulaire du Sacré-Coeur, tel que la Vierge le portait à Pellevoisin; Benoît XV ajoute: «Je crois que les origines sont bonnes et l'on peut et dire que Pellevoisin est un lieu spécialement choisi par la Sainte Vierge pour y répandre ses grâces».(17 octobre 1915)


3 juillet 1876, à la toute fin de la journée, Estelle voit à nouveau la Sainte Vierge. Cette dernière arrive très tard et ne «reste que quelques minutes»; «je ne t'ai pas fixé l'heure à laquelle je devais revenir, ni le jour, je ne resterai que quelques minutes». Marie semble arriver d'une réception importante et veut partager sa joie avec Estelle: «Je suis venue terminer la fête. Je ne savais pas quelle fête c'était. Je le demandai le lendemain à Monsieur le curé qui me répondit que c'était à Lourdes, le couronnement de Notre-Dame de Lourdes.»


Un ex-voto


Dès la première apparition, le 14 février 1876, la Vierge signale qu'il faudra garder le souvenir de ces apparitions. En voyant la plaque de marbre blanc déposée devant elle, Estelle Faguette l'identifie comme étant un ex-voto, c'est-à-dire un témoignage de reconnaissance pour faveur obtenue.La première préoccupation d'Estelle, est de savoir où on placera cet ex-voto. «Mais ma bonne Mère où faudra-t-il le faire poser? Est-ce à Notre-Dame des Victoires à Paris, ou à Pellevoi...? Elle ne me donna pas le temps d'achever le mot Pellevoisin, qu'elle me répondit: "À Notre-Dame des Victoires, ils ont bien assez de marques de ma puissance, au lieu qu'à Pellevoisin , il n'y a rien. Ils ont besoin de stimulants». Il y avait aux quatre coins, des boutons de rose d'or; dans le haut, il y avait un coeur d'or enflammé avec une couronne de roses, transpercé d'un glaive. Voici ce qu'il y avait d'écrit: J'ai invoqué Marie au plus fort de ma misère. Elle m'a obtenu de son Fils ma guérison entière. L'humble Estelle Faguette est décédée à l'âge de 86 ans, elle repose dans le cimetière de Pellevoisin, non loin de la tombe du grand romancier Georges Bernanos. Sur sa tombe, deux mots:«Sois Simple».


Site du sanctuaire Notre Dame de Pellevoisin

www.pellevoisin.net

 



09/02/2009
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