Spiritualité Chrétienne

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Le Vénérable Charles Dominique Albini

Le Vénérable Charles Dominique Albini

« L'Apôtre de la Corse »

1790-1839

Fête le 20 mai


C'est à la fin de l'année 1807 que, grâce à son éducation chrétienne et en dépit de la période de la Révolution française et de la mort de ses parents en moins de deux ans (1804 et 1806), commença à se manifester la vocation sacerdotale de Charles Dominique Albini. En octobre 1810, il entrait au grand séminaire de Nice où il devait se distinguer par son amour de l'étude et sa croissance en maturité spirituelle.


Une fois prêtre, c'est dans sa paroisse de Menton qu'il exerça son premier ministère. Il s'occupa, pendant au moins cinq ans, de la pastorale ordinaire
catéchisme, confessions, prédication pastorale devenue indispensable en cette période de crise religieuse. Ce ministère, il devait l'exercer en particulier dans les zones les plus isolées de la paroisse.


À partir d'octobre 1820, il fut chapelain des Sœurs Hospitalières de Saint-Augustin de Dieppe (Moniales Augustines Hospitalières de la Miséricorde de Jésus), chargées du soin des malades de l'hôpital de Carnolès à Nice. C'est avec sérieux que l'abbé Albini s'appliqua à ce ministère malgré son jeune âge, les difficultés suscitées par la supérieure et aussi son caractère sensible et réservé. Au début de l'année 1823, à cause du départ forcé des religieuses de l'hôpital, l'abbé Albini dut retourner à Menton, mais pas pour longtemps. En effet, en juillet de la même année, il se voyait confier la charge de professeur de théologie morale au grand séminaire de Nice.


Son activité ne se limita pas à l'enseignement. Il prêtait volontiers ses services à la cathédrale et c'est justement en aidant le curé au cours d'une retraite pour les ex-prisonniers et les inadaptés, en juillet 1824, qu'il rencontra les pères Eugène de Mazenod et Marius Suzanne, appelés à donner les exercices de la retraite.


Frappé par leur zèle apostolique, l'idéal missionnaire qui les animait et leurs rapports fraternels, l'abbé Albini envisagea aussitôt la possibilité de vivre dans une communauté religieuse. C'est ainsi que, à la fin de la retraite, il décida de faire partie de la congrégation naissante.


Au début, l'évêque de Nice, ne voulant pas se priver d'un de ses meilleurs prêtres, s'opposa, à son départ. Ce n'est qu'après la promesse formelle d'une fondation oblate dans son diocèse qu'il laissa partir l'abbé Albini. Le 14 juillet, celui-ci gagnait Marseille avec les deux missionnaires.


Religieux, éducateur et missionnaire


Le 17 suivant, il commençait à Aix son bref noviciat. À la joie de sa nouvelle orientation vinrent se mêler quelques scrupules que le Fondateur l'aida à résoudre avec fermeté. Le 21 novembre 1824, vingt jours seulement après son oblation perpétuelle, qui eut lieu le 1
er novembre, le père Albini prêchait sa première mission à Allauch. Il fut bientôt nommé professeur au scolasticat des Oblats à Aix. En février 1825, il s'occupa de la traduction en latin de parties des Constitutions et Règles à soumettre à l'approbation pontificale. C'est lui qui fit pression sur le Fondateur et le persuada de partir pour Rome en vue d'y obtenir la reconnaissance officielle de la Congrégation.


Le père Albini prêcha plusieurs missions populaires. C'est justement au cours de l'une d'elles, celle d'Aubagne, du 19 février au 20 mars 1826, que le père Henry Tempier vint communiquer aux missionnaires la nouvelle de l'approbation définitive de l'Institut et de ses Constitutions et Règles. Le père Albini fut parmi les Oblats qui, le 13 juillet 1826, durant le Chapitre général, prononcèrent de nouveau leurs vœux de religion qui, à partir de ce moment-là, devenaient pleinement valides.


Son travail missionnaire assidu et sa constitution physique plutôt délicate furent à l'origine de sa maladie de juin 1827, à la fin de la mission de Valiguières et de Pouzilhac, la dernière qu'il a prêchée sur le continent. En octobre 1827, les pères Tempier et Jean-Baptiste Honorat s'établirent au grand séminaire de Marseille, confié aux Oblats. Le père Albini fut appelé à y enseigner la théologie morale. À la fin de juillet 1828, il fut chargé de l'assistance spirituelle de l'Œuvre des Italiens à Marseille: une mission auprès des immigrants italiens qu'il accomplit avec passion et vif intérêt.


Entre 1829 et 1831, période particulièrement difficile pour la vie interne de la Congrégation, le père Albini s'appliqua sérieusement à en réformer la vie religieuse, n'épargnant pas ses remarques devant certains confrères qui, à son avis, se montraient infidèles à leur vocation oblate.


Le 19 septembre 1834, le Fondateur répondait affirmativement à l'évêque d'Ajaccio, M
gr Casanelli d'Istria, qui désirait une communauté oblate pour diriger le grand séminaire et assurer la prédication des missions populaires sur toute l'île. Il lui promit deux de ses meilleurs missionnaires, les pères Hippolyte Guibert et Albini. Le père Guibert partit avec Mgr Casanelli d'Istria pour la Corse, première mission oblate en dehors du continent, le 9 mars 1835. Le père Adrien Telmon et le frère Jean Bernard Ferrand ne devaient les rejoindre que le 25 avril.


Le père Albini dut attendre octobre 1835 pour rejoindre le groupe de missionnaires. Le Fondateur avait, en effet, beaucoup hésité avant de le laisser partir; il le considérait presque indispensable en raison du service apostolique qu'il rendait à l'Œuvre des Italiens. Ce n'est qu'après l'intervention et les arguments convaincants du père Guibert, venu sur le continent, que le Fondateur laissa partir le père Albini. Celui-ci put donc se consacrer à sa nouvelle mission.


La nouvelle communauté s'établit à Ajaccio: le père Guibert comme directeur du séminaire, le père Albini comme un des professeurs et, au besoin, remplaçant du père Guibert à l'occasion des voyages de celui-ci sur le continent.


En mai 1836, M
gr Casanelli d'Istria fit don aux Oblats du couvent franciscain de Vico, une localité de l'arrière-pays. C'est là que le père Albini vint, à la fin de l'année scolaire, passer ses vacances et se préparer à la prédication des premières missions populaires.


À partir du 30 août, il prêcha la mission de Moïta: la première en Corse depuis la dernière mission de saint Léonard de Port-Maurice sur l'île (Moïta, le 18 octobre 1774) et, pour le père Albini, sa première depuis près de dix ans.


Son activité missionnaire se distinguait par la solidité de sa doctrine et la préoccupation de se faire comprendre des gens par une parole simple et convaincante. Grâce à sa personnalité, il connut un succès remarquable dans le règlement des discordes entre familles et entre clans dans les régions qu'il évangélisait et qui connaissaient une situation sociale et religieuse pour le moins difficile.


En novembre 1837, il était à Ajaccio pour y prêcher les exercices spirituels au clergé du diocèse. C'est à ce moment-là que l'on songea à le nommer responsable de la formation et du perfectionnement d'un groupe de prêtres. Ceux-ci auraient occupé le couvent de Vico, de sorte que la physionomie de la communauté en aurait été radicalement changée. La question préoccupa le père Albini. Tout en reconnaissant l'importance vitale du projet, il craignait que sa réalisation ne se fasse au détriment des missions populaires si importantes pour la population et pour lesquelles il sentait un attrait particulier. Le projet ne se réalisa pas et le père Albini reprit sa prédication des missions, interrompue seulement par un séjour prolongée à Ajaccio, au printemps de 1838, à la direction du séminaire.


En octobre de la même année, il prêcha à Ota sa dernière mission. En novembre, il tomba gravement malade au point qu'on pensa sa mort imminente. En février 1839, il se remit un peu et commença déjà à s'inquiéter du moment où il pourrait de nouveau prêcher des missions. Mais sa santé se détériora de nouveau. Il faiblit peu à peu jusqu'à sa mort qui survint le 20 mai 1839.


La disparition du père Albini fut considérée comme une grave perte pour toute la Congrégation, en particulier pour le Fondateur qui le considérait comme un exemple à suivre par tous les Oblats en raison de son zèle apostolique et de sa vie religieuse. La population aussi le pleura. On commençait déjà alors à le considérer comme un saint.


Angelo Capuano, o.m.i.


En quelques dates


Naissance à Menton, Italie, le 26 novembre 1790
Ordination à Nice, le 17 décembre 1814
Prise d’habit à Aix, le 17 juillet 1824
Oblation à Aix, le 1
er novembre 1824 (no 19)
Décès à Vico, le 20 mai 1839
Vénérable, le 4 juillet 1968.


Prière pour neuvaine


Adorable Trinité, qui avez appelé votre serviteur Charles Dominique Albini à cette vie intérieure qui est l'âme de tout apostolat, daignez, nous vous en supplions, inspirer à nos âmes les mêmes sentiments de zèle et de piété qui enflammaient son coeur d'apôtre, et, pour glorifier sa mémoire, nous accorder par son intercession, la grâce particulière que nous sollicitons de votre infinie bonté. Ainsi soit-il.


Pater, Ave, Gloria.

 



30/09/2008
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