Spiritualité Chrétienne

Spiritualité Chrétienne

Le Bienheureux Jacques Haddad de Ghazir

 Le Bienheureux Jacques Haddad

Fondateur des Soeurs Franciscaines de la Croix

1875-1954

Fête le 26 juin


Khalil est né à Ghazir (Kesrwan-Mont Liban) le premier février 1875. Vers l'âge de 7 ans, Kahlil fut envoyé à l'école St. François tenue par les Capucins italiens. Ensuite, pour le cycle primaire, il fut envoyé au collège St Louis. Il a ensuite passé un an au collège de la Sagesse. Intelligent, travailleur, consciencieux, Khalil ne trouvait aucune difficulté dans ses études.

Après avoir achevé ses études au collège de la Sagesse en 1892, il voyagea en Egypte en quête de travail. Il a été engagé comme professeur d'arabe au collège saint Marc et il donnait des cours particuliers dans les riches familles égyptiennes.

« Je me ferai prêtre, je serai à Dieu et rien ne m'arrêtera. »

Un jour il entra dans l'église des Franciscains où une grande foule se pressait à y entrer. Il s'approcha de l'autel. Un jeune prêtre de 42 ans gisait inerte, les yeux clos, le corps figé. Entre les mains, il tenait un chapelet et un crucifix et sa tête reposait sur un dur fagot de sarments : ainsi le voulait la coutume franciscaine. A ce spectacle, le jeune Khalil est bouleversé. Il voit le néant de la vie, il est exalté par le beauté de ce détachement total, de cette austérité virile choisie par les fils de St. François. Devant le cercueil de ce prêtre, Khalil changea la direction de sa vie. Il prit une décision irrévocable : « Je me ferai prêtre, je serai à Dieu et rien ne m'arrêtera. »

« Eh bien, je me ferai prêtre,
et je vous ferai voir comment sont les bons prêtres. »

Khalil retourna au Liban. Son papa refusait catégoriquement l'idée de son fils et sa colère augmenta quand il sut que son fils n'avait trouvé rien d'autre que les Frères Capucins : « Quoi ! Khalil parmi ces va-nu-pieds, ces pauvres aux coutumes bizarres, ces exilés arrivés de France il y a à peine trois ans. Non ! Non ! » Khalil essaya par tous les moyens de convaincre son père.

Le 25 août 1893, Khalil ne se tenait plus de joie. Ses prières, ses jeûnes, ses supplications avaient porté leur fruit. Il allait se donner tout entier à Dieu dans l'Ordre des Frères Mineurs Capucins, l'ordre qu'il aimait. Il allait se consacrer à cette vie de pénitence qu'il avait choisie. Selon la coutume du temps, son nom fut changé. Khalil Haddad sera désormais le Fr. Jacques de Ghazir.

Fondateur des Franciscaines de la Croix du Liban


Le père Jacques fait lui-même l'historique des débuts de son Oeuvre

Depuis mon entrée chez les Capucins, 1983, j'ai toujours eu l'idée d'ériger dans mon pays natal le Liban, une croix monumentale sur une cime des ses montagnes. Le Bon Dieu exauça ma prière le 25 août 1919 et avec la permission de mon supérieur alors le très révérend père Jérome de Lyon, j'ai pu acquérir le monticule de Jal el Dib, près Beyrouth, grâce à une petite somme, recueillie surtout auprès des tertiaires du Liban.

L'oeuvre, sa préparation

La fête, je dirai même nationale des Chrétiens Libanais, est le 14 septembre, jour de l'exaltation de la Sainte Croix, les illuminations disséminées partout la veille de cette solennité le prouvent assez. Le feu symbolise l'amour, mais l'objet aimé, je veux dire la Croix, n'a paru sur la colline de Jal el Dib qu'en 1925. La première pierre du piédestal avait été déjà bénie par le réverendissime Père Général de notre Ordre, Joseph Antoine, qui a daigné venir à pied de Beyrouth pour visiter cet endroit en 1921, septième centenaire de la fondation du Tiers-Ordre par notre Séraphique Père Saint François. Depuis lors, les Tertiaires venaient chaque année faire leurs dévotions religieuses en l'honneur de la Ste Croix, les hommes le 14 septembre et les femmes le 17 du même mois, le jour des Sacrées Stigmates.

L'oeuvre, ses développements

En 1926, année du jubilé du septième centenaire de la mort du séraphique Père Saint François, un prètre pénitent, ex moine de l'ordre maronite, Antoin nommé (Père Spiridon Sfair) a demandé avec insistance pour être hospitalisé à l'Asile de la Croix alors occupé par une religieuse franciscaine de Lons-le-Saulnier et quelques filles libanaises à titre de gardiennes, ce fut le commencement de l'oeuvre des prêtres infirmes et de la Congrégations des Filles de la Sainte Croix du Liban. Avec le temps la maison devenait de plus en plus grande et la charité aussi. Des malheureux infirmes des deux sexes abandonnés de tout le monde ont trouvé un refuge à l'ombre de la Croix dans des compartiments séparés des prêtres. Un officier français, le capitaine Thémoy, étant venu par hasard demander place pour une personne malheureuse mise à la porte de tous les asiles, fut touché du service et du dévouement des Soeurs de la Croix pour leurs malades. Par l'intermédiaire du Commandant Lauzéral, employé au service de l'Hygiène et de l'Assistance publique, il mit le gouvernement Libanais au courant de cette oeuvre si intéressante. En 1937, un contrat notarié a été fait et on a vu arriver de suite à cet asile de la part du Gouvernement et des Municipalités: des fous, des aveugles, des vieux, des infirmes, etc.

Formation des Soeurs Franciscaines de la Croix du Liban

Nous avons déjà mentionné plus haut qu'une Soeur Franciscaine de Lons-le-Saulnier, gardait le Sanctuaire de la Croix accompagnée de quelques filles libanaises. Ces dernières, poussées par un désir ardent de devenir plus parfaites, ont demandé à porter extérieurement le grand habit tertiaire. Le Supérieur de la Mission leur a accordé ce privilège à condition de le porter à l'intérieur et non en dehors de l'Asile. Ce ne fut que le 8 décembre 1930 que Son Excellence Mgr Gianni, Délégué Apostolique à Beyrouth, à autoriser à cette petite Congrégation de sortir avec l'habit et cela à titre d'essai. Cet essai a duré dix ans pendant lesquels les Soeurs croissaient en sagesse, en âge et en grâce devant Dieu et devant les hommes. En 1940, leurs Constitutions ont été présentées à Mgr le délégué, Rémy Leprêtre.

Le père Jacques rédige en 1934 les prémières Constitutions

Voici 4 ans, nous avons décidé de fonder une congrégation religieuse pour regrouper de pieuses tertiaires qui veulent se séparer du monde et, unies en un seul coeur et un seul esprit, marcher en présence de Dieu, selon la parole de David, le roi prophète: "Qu'il est bon, qu'il est beau d'habiter en frères, tous ensemble." Nous avons donc établi cette congrégation et l'avons placée sous lma protection de la Vierge, Notre Dame de la Mer. Nous lui avons donné comme fondateur le nom de la Sainte Croix glorieuse, qui triomphe du démon et rachète l'homme. Par ce signe de salut, par cette bannière des chrétiens, nous remporterons la victoire définitive dans les luttes de cette vie.

Maintenant, après avoir prié et invoqué le Très-Haut et notre bien-aimé Père Saint François, soutien de l'Eglise, nous avons rassemblé quelques ordonnances brèves mais caractéristiques, appuyées sur les textes sacrés et les livres saints. Nous avons rédigé cette lettre et l'avons donnée à toutes nos filles, les religieuses enrolées sous l'étendard de cet Institut béni: qu'elles s'y attachent et qu'au long des jours et des années, elles progressent en sagesse, en grâce et en âge, devant Dieu et devant les hommes. C'est pourquoi nous leur ordonnons en Dieu de s'aimer mutuellement de cette charité fraternelle qui a sa source dans la Gloire de Dieuet qui veut le bien du prochain. Qu'un zèle spirituel les anime dans l'observance de la règle et de leurs voeux. Elles seront alors, dans cette maison comme à l'abri d'une tour inexpugnable, face à l'ennemi. Que chacune sache qu'en observant cette règle de vie, en suivant les conseils de son père spirituel et de son directeur dans ce cheminement de sainteté, elle obtiendra certainement la précieuse récompense promise par le Seigneur miséricordieux.

Que la protection de la Sainte Croix, de la Vierge très pure et notre bien-aimé Père Saint François et de tous les saints, leur obtienne cette grâce!

Pour garder à sa Congrégation, l'Esprit de Saint François, le Père Jacques obtint du Père Général des Capucins une affiliation à l'Ordre en 1946.

Texte tiré des Archives des Capucins-Métayleb

Un Futur saint du Liban

Mort en odeur de sainteté le 26 juin 1954. Enseveli à Notre Dame de la Mer "Deir Al Salib". Sa cause de béatification terminée par un décret romain du 22 janvier 1992 le déclarant Vénérable. Un cas sérieux de guérison inexplicable médicalement est à l'étude à Rome. Si l'enquête se termine positivement, il sera déclaré bienheureux.

Base de sa spiritualité

L'évangile, la Croix, l'Eucharistie, Marie, aide aux prêtres, priorités aux déshérités sont la base de sa spiritualité. C'est le St Vincent de Paul du Liban. 

 

Bibliographie: « L'Apôtre de la Croix, P. Jacques Capucin », Par le Père Salim Rizkallah, Collection du Patrimoine Franciscain, 2004

 

textes extraits du site: http://capucinsorient.org

 

Prier et méditer avec le Père Jacques Haddad, capucin libanais

 

« Faites tout, endurez tout pour l'amour de Dieu. Voici ce que ma mère m'avait enseigné depuis l'enfance ».


« Notre pays signifie la terre de nos pères, l'air qu'ils ont respiré, le ciel vers lequel ils élevèrent les yeux, les idéaux selon lesquels ils vécurent, la foi dont ils ont fait profession, qu'ils ont défendue et pour laquelle ils sont parfois morts. Comment pouvons-nous contribuer à l'aimer ? »


« La mère est le sacrement du foyer, une vie qui donne la vie »
« Le mariage est un arbre planté dans le champ du Seigneur. Ses fruits : des enfants vertueux ».


« L'homme a besoin de trois tables : l'une, au foyer, contient le pain et la nourriture ; le père la prépare. La deuxième, à l'école, contient les livres, le papier et l'encre ; le maître la prépare. La troisième, à l'église, contient le Saint Sacrement ; le prêtre la prépare ».


« Semez de saintes hosties… vous récolterez des saints ».


« Au Liban, dont le nom signifie la blancheur, une tache noire est en pleine extension. La foi d'un grand nombre a été ébranlée. Le remède : protégez les enfants, multipliez les écoles catholiques, catéchisez en arabe, prêchez des retraites ».


« (Le confesseur) parle à Dieu en faveur des pécheurs et il parle de Dieu aux pécheurs ».


« Vous voulez le bonheur ? Pour un jour, revêtez un nouvel habit. Pour une année, mariez-vous. Pour toute la vie, soyez honnête. Pour l'éternité, soyez un véritable chrétien ».


« Le présent nous effraie ; le futur nous terrorise. Alors, perdre espoir ? Non ! Agrippons-nous à Dieu ! »


« Que les pauvres, les affligés et les infirmes soient pour nous des fils dont nous ressentons la souffrance dans les profondeurs de notre être. Accourons à leur aide lorsqu'ils sont dans le besoin et dans la douleur, en leur donnant ce qui nous est propre, et pas seulement ce que nous collectons en frappant aux portes d'autres bienfaiteurs ».


« Le plaisir le plus grand est de dépasser le plaisir ; la croix la plus lourde est d'avoir peur de la croix. Au lieu de vous tordre le cœur, amarrez votre cœur à la croix ».


« La pauvreté est la richesse de la vie religieuse ; la chasteté, sa gloire ; la charité, sa joie. Mais l'obéissance est sa force, son succès et sa vie ».


« Ces (vieux) prêtres, en raison de leurs infirmités, sont devenus incapables de célébrer le Service divin. Cependant, ils demeurent les représentants de Dieu sur terre. Celui qui leur rend service sert Dieu ; celui qui les honore rend honneur à Dieu ». 


« Imitez la source : elle ne dit pas à celui qui vient boire :'Dis-moi de quel pays tu viens et quelle est ta religion', mais plutôt : 'Tu as soif… bois donc ! »
« Dispense dix bonnes actions et sois heureux d'en recevoir un seul merci. Tu seras alors comme le Christ ».


« L'amour est le baiser de notre cœur sur le cœur de Dieu ».
« Je ne comprends pas comment un religieux peut perdre courage s'il a la Sainte Croix devant les yeux ».


« Vous savez que je suis seul et que je n'ai que Dieu seul ! Et Dieu a béni mes œuvres et les a adoptées ».


« Quiconque renie une seule vérité a perdu la foi. C'est encore pareil pour quiconque hait une seule personne : il a perdu la charité ».


« Ne me demandez pas comment je l'ai fait. Quand j'y pense, je suis effrayé. C'est Dieu ! ».


« Les sœurs et les malades, nous escaladons ensemble vers le ciel. Si le Malin réussit à nous arracher une âme, ce sera seulement par exception ».


« La santé est une couronne sur les têtes des bien portants. Seuls les malades la voient ».


« Tu es bon si tu ne fais pas de mal à celui qui t'a injurié. Tu es meilleur si tu lui pardonnes. Mais tu es encore meilleur si tu lui fais du bien ».


« Souffre et prie. Nous souffrons en priant, et nous prions pour ceux qui ne savent pas comment souffrir ».


« Un oiseau a besoin de deux ailes pour voler. Les deux ailes de notre Congrégation sont la charité et la fidélité ».


« La perfection de la création est l'homme. La perfection de l'homme est la raison. La perfection de la raison est l'amour. La perfection de l'amour est Dieu ».


« Pour connaître Dieu, nous avons deux livres. Le premier est composé de lettres : l'Ecriture Sainte. Le second est sans lettres : la nature ».


« Les sculpteurs ne sont pas concernés par le cœur et l'intérieur de leurs statues, mais seulement par les yeux, les pieds, les mains… par tout ce qui apparaît. Il en est ainsi avec la fausse vertu ».


« La langue est l'encensoir de Dieu. La prière est comme le courrier entre nous et le ciel. Dans nos âmes il y a deux forces : la force de la prière et la force de la passion. Quand l'une prend feu, l'autre s'enfuit ».


« Une bougie éclaire quand elle est mise à l'abri. Mise à l'extérieur, le vent l'éteint. Il en est ainsi de la lumière de l'Esprit Saint en nous ».


« Pour répandre la connaissance, Platon suffisait. Pour conquérir le monde, Alexandre suffisait. Pour restaurer l'univers et lui donner la paix, nous devons avoir Jésus-Christ ».


« J'ai beaucoup aimé la Croix. J'aimerais avoir été capable de consacrer tout le Liban à la Croix. La Croix est mon guide et le phare de ma vie ».


Pour le Centenaire de la naissance du Père Jacques en 1975 : «Sans la sainteté, rien n'est utile. Vous ne pouvez conquérir le monde qu'avec une arme que le monde ne possède pas. Le monde est instruit, riche, actif, etc… mais n'est pas saint. Quand nos missionnaires sont saints, ils convertiront le monde entier ».

 

Texte extrait du site http://pagesperso-orange.fr/notredameduliban

 

« Abouna Yaacoub », le saint Vincent de Paul libanais, en voie de béatification


Le sujet de la sainteté est toujours émouvant. Derrière ce mot si beau, il y a le mystère du don de soi d'une personne à quelque chose d'invisible et pourtant plus réel que la réalité sensible. Le don de soi, c'est-à-dire le don d'une vie, d'une volonté. L'Église est en voie de proclamer « bienheureux », en attendant de le proclamer « saint », le père capucin Jacques Haddad (1875-1954), ce géant fondateur de la première partie du XXe siècle, auquel nous devons tant d'institutions comme « Deir el-Salib », le Couvent de la Croix, l'Hospice du Christ-Roi, le couvent Notre-Dame du Puits, l'hôpital Saint-Joseph, à Dora, l'école Val Saint-Jacques, pour ne citer que les plus connus, ainsi que la fondation de la Congrégation des Sœurs franciscaines de la Croix du Liban (1930), dont les religieuses semblent être dotées du don d'ubiquité, puisqu'on les voit partout.


La béatification de père Jacques fait suite à la reconnaissance de l'authenticité d'une guérison miraculeuse attribuée à son intercession. La reconnaissance du miracle est toute récente. Elle date du 22 mars dernier. Il s'agit de la guérison « stupéfiante et durable », après une neuvaine de prière au père Jacques faite par son neveu installé au Canada, de Mariam Kattan, une femme de Maghdouché, atteinte d'un cancer parvenu en phase terminale. Une dizaine de rapports médicaux attestent de son surprenant rétablissement.


La reconnaissance du miracle ouvre la voie à la béatification de père Jacques, dernière étape avant la canonisation, pour laquelle l'Église exige l'authentification d'un second miracle. Le premier degré de cette échelle de gloire spirituelle commence par la proclamation de « l'héroïcité des vertus » du fidèle, ou de la fidèle, qui lui vaut le titre de « vénérable ».

Selon le père Salim Rizkallah, postulateur par intérim de la demande de béatification, celle-ci doit être décidée par un consistoire de 18 cardinaux relevant de la Congrégation des saints, au Vatican. Le consistoire se réunit trois fois par an, précise-t-il, à la fête des saints Pierre et Paul (29 juin), au début de la période de l'Avent et au début du Carême. Normalement, il approuve les dossiers qui lui paraissent répondre aux critères posés, et fixe une date pour la cérémonie religieuse de béatification.

Le père Salim estime que le père Jacques sera proclamé bienheureux au plus tard au printemps prochain. La cérémonie de béatification aura lieu au Liban même, à la différence de la canonisation, qui se fait toujours à Rome. Il souhaite que cette cérémonie se tienne durant l'année scolaire, pour permettre aux innombrables écoles tenues par les religieuses de la Croix, la congrégation fondée par le père Jacques, d'y participer.


On doit à « Abouna Yaacoub », né à Ghazir (Kesrouan), la fondation d'une trentaine d'écoles de villages gratuites, en plus des projets gigantesques qui font partie de notre paysage familier. Outre les écoles, les religieuses de la Croix s'occupent aussi d'églises, comme la cathédrale Saint-Louis, et de lieux de mission qui n'appartiennent pas à la congrégation. Il faut citer, sur ce plan, les nonciatures apostoliques au Liban et en Syrie, l'hôpital Notre-Dame à Zghorta, la Maison du prêtre âgé de Maadi, en Égypte, l'orphelinat des Franciscains, à Jérusalem, et le couvent Sainte-Lucie, à Alexandrie.


Cette extraordinaire présence, on la doit à n'en pas douter à l'élan de sainteté imprimé à la congrégation par le père Jacques, que ses contemporains ont décrit comme un homme infatigable, mélange subtil de bonté et d'énergie.Un saint des temps modernes.


Le père Jacques est un saint des temps modernes. On l'a comparé à saint Vincent de Paul. On peut le comparer à Mère Teresa de Calcutta. Comme eux, comme tout être humain, il a dû avoir, souligne le nonce apostolique, Mgr Luigi Gatti, dans un album qui lui a été consacré, « ses moments mystiques et ses difficultés ». Il les a dépassés tous deux par la foi qui, tel un feu, l'a consumé, ne laissant de lui que l'or de la charité.


Au mystère de la sainteté succède généralement l'utilitarisme spirituel. En apprenant qu'un homme va bientôt être déclaré saint, nous avons tous tendance à vouloir « essayer » son intercession. Faisons-le donc, mais comprenons que le père Jacques a vécu à l'ombre de la croix, par laquelle il a commencé toutes ses fondations. On ne s'en approchera qu'en comprenant la fécondité de cette croix, qui n'est pas triste, mais triomphante.


« Ce n'est pas seulement sa vie d'homme que le Seigneur nous a donnée, c'est aussi sa mort. Et cette mort était pour lui d'une importance telle qu'il en parlait toujours comme de l'heure décisive de son existence », écrit Adrienne von Speyr, dans son ouvrage Parole de la Croix et Sacrement.

Ce qui est vrai pour Jésus est vrai aussi pour beaucoup de saints. L'heure de la mort est pour eux décisive. Quasi aveugle et leucémique, on raconte que, pressentant la fin, le père Jacques a demandé à son supérieur, qui devait s'absenter, « la permission de mourir ». « Ne te donne plus de peine, ma fille. Tu m'as bien soigné. Laisse-moi aller à la rencontre du Seigneur », dit-il à mère Marie de la Croix, la supérieure de la congrégation, qui ne sait plus quoi faire pour alléger ses souffrances.


Le père Jacques cachait soigneusement les grâces particulières dont il était favorisé, mais il semble qu'il ait eu connaissance du jour et de l'heure de sa mort, « la neuvième » selon l'Evangile, c'est-à-dire 3 heures de l'après-midi, heure à laquelle le Christ en croix « a remis son esprit entre les mains du Père ». « Encore une heure et demie », a-t-il soufflé à la religieuse qui le veillait, après avoir demandé l'heure qu'il était.Le père Jacques pressentait aussi que le Liban connaîtrait après sa mort une période de « purification ». «Mon pauvre Liban », répétait-il, sans s'en expliquer. Les années lui ont donné raison. On l'imagine facilement recommandant aux religieuses de sa congrégation : « Mes filles, ne laissez personne vous détourner de l'essentiel : la personne de Jésus-Christ présente dans l'Église. »

Sources http://hilda-barhoum.blogspot.com

 

Photos du Père Jacques Haddad de Ghazir,

cliquer sur le lien suivant:

 

Dernière mise à jour de la page: le 23 mai 2008

 

 



18/12/2007
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