Spiritualité Chrétienne

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Bienheureux Vasyl Velyckovskyi

 Le bienheureux Vasyl Velychkovskyi

Evêque rédemptoriste, Martyr d'Ukraine

1903-1973

Fête le 27 juin

 

Vasyl Vsevolod Velychkovskyi est né le 1er juin 1903 à Stanislaviv (aujourd'hui Ivano-Frankivsk) des familles Velyschkovskyi et Teodorovych, toutes deux héritières d'une longue tradition de prêtres. Les parents de Vasyl, Volodymyr et Anna, élevèrent leurs enfants dans un esprit de la piété chrétienne. Voilà pourquoi Vasyl eut un grand désir de travailler au salut des âmes depuis sa tendre enfance.

Vasyl Velychkovskyi reçut sa formation de lycée dans la ville de Horodentsi. Comme il était un ardent patriote, l'étudiant, âgé de quinze ans, joignit l'armée galicienne d'Ukraine afin combattre pour l'indépendance de sa mère patrie durant la première guerre mondiale. Après être revenu sain et sauf de l'armée, en 1920, Vasyl Velychkovskyi entra au Séminaire de Lviv. En 1924, il fut ordonné diacre par le Métropolite Andrey Sheptytskyi. Ce fut à cette époque que Velychkovskyi découvrit sa vocation religieuse. Avec l'aide de sa tante Monica, il entra au noviciat des Rédemptoristes et un an plus tard, le 29 août 1925, il fit les vœux de pauvreté, de chasteté et d'obéissance. Comme Velychkovskyi avait déjà terminé sa théologie, il fut ordonné prêtre par Monseigneur Y. Botsian après avoir terminé son noviciat, le 9 octobre de la même année.


Dès le début de la vie religieuse du père Velychkovskyi, ses supérieurs remarquèrent ses aptitudes comme missionnaire. Afin de développer ce talent, le père Velychkovskyi passa ensuite deux ans à enseigner au juvénat rédemptoriste (gymnasium). Il fut aussi envoyé à Stanislaviv afin de donner des missions en compagnie de ses confrères plus expérimentés. Ce fut le commencement du travail apostolique du père Velychkovskyi; il dura 20 ans, jusqu'au début de la persécution dirigée contre l'Église grecque catholique d'Ukraine.


Le 16 novembre 1928, le père Velychkovskyi arriva au monastère rédemptoriste de Kovel. Là, il fut immédiatement impliqué dans le travail missionnaire auprès des immigrants de Galicie, dispersés à travers les régions de Volhyn, de Pidliashshia, de Kholm et de Polissia, qui s'étaient détachées de l'Église grecque catholique et avaient joint l'Église russe orthodoxe. En plus de son travail auprès des immigrants de Galicie, le père Velychkovskyi organisa également des missions pour la population locale de Volhyn, de Polissia et de Belarus. Grâce au support financier du Métropolite Sheptytskyi et d'autres répondants, il fonda plusieurs églises et chapelles. En 1935, le père Velychkovskyi retourna au monastère de Stanislaviv et y devint supérieur.


Le père Velychkovskyi poursuivit son activité apostolique sur une large échelle, même si l'Église grecque catholique subissait la persécution de la main des Soviets après leur occupation de l'Ukraine Occidentale en 1939. En 1940, il organisa une procession à laquelle 20,0000 fidèles participèrent, en portant des croix à travers les rues de Stanislaviv. En dépit des menaces venant de la police secrète soviétique, le père Velychkovskyi n'abandonna pas la partie. En 1941, à la demande du Métropolite Spheptytskyi, il quitta l'Ukraine Centrale afin de travailler avec les Ukrainiens orthodoxes de Kamianets-Podilsky. Cependant, les activités pro-ukrainiennes du nouveau prêtre éveillèrent des soupçons chez les Allemands qui venaient d'occuper la ville. Trois jours à peine après son arrivée, le père Velychkovskyi fut accusé de coopérer avec les organisations de résistance nationale ukrainienne et reçu l'ordre de quitter la ville dans les vingt-quatre heures. Il se rendit à Ternopil et devint supérieur de l'église de la Dormition attenante au monastère de cette ville.

Après avoir occupé la Galicie pour la deuxième fois en 1945, le régime soviétique, dans la seule nuit du 10 au 11 avril, arrêta les représentants de toute la hiérarchie de l'Église grecque catholique. Le 26 juillet 1945, le père Vasyl Velychkovskyi fut arrêté à Ternopil "pour propagande anti-soviétique". Au cours de l'interrogatoire, on lui offrit de joindre l'Église russe orthodoxe en échange de sa liberté. La réponse fut: "Jamais!". Ensuite, le père Velychkovskyi fut transféré à la prison de Kiev, où l'enquête sur son cas dura au moins deux ans. Finalement, la cour régionale de Kiev le condamna à mort, pour avoir prononcé deux mots: "Horde rouge!" et "Gang rouge!", qui apparaissaient dans un calendrier de poche publié par le père Velychkovskyi à Stanislaviv en 1939.

Durant les trois mois qu'il passa dans une cellule qui devait le mener à la mort, le père Velychkovskyi continua d'accomplir ses devoirs sacerdotaux. Il enseignait aux prisonniers comment prier; il les instruisait sur les vérités de la foi chrétienne et les préparait à recevoir les saints Sacrements. Il les conduisait jusqu'à la porte du paradis. Finalement, la nuit vint où les gardiens tirèrent le père Velychkovskyi de sa cellule. Toutefois, ils ne lui firent pas descendre les escaliers vers le lieu de l'exécution, mais vers le haut, au bureau de l'administration de la prison. Là, le père Velychkovskyi apprit que sa peine de mort avait été commuée en terme de dix ans d'emprisonnement.

Durant les deux premières années de sa sentence, le père Velychkovskyi demeura dans un camp de détention situé dans la région de Kirovsk. Plus tard, il fut transféré aux mines de Vorkuta. Malgré le travail accablant, le père Velychkovskyi célébra la liturgie presque tous les jours, en se servant de boîtes de fer-blanc comme accessoires liturgiques. "Cette boîte de fer-blanc, dit le Métropolite Hermaniuk, c'était son calice, sa patène, son autel, son église et rien n'était capable de détruire son église, car elle était basée sur sa ferme conviction et sur la grâce de Dieu". Plusieurs mois avant sa libération, les amis et compagnons de détention du père Velychkovskyi s'arrangèrent pour lui trouver du travail dans l'hôpital de la prison plutôt que dans les mines. Cette mutation lui sauva la vie; car sa santé avait été minée par dix années d'emprisonnement et par un travail épuisant. Le 9 juillet 1955, le père Velychkovskyi fut remis en liberté.


Après son retour à Lviv, le père Velychkovskyi ne trouva aucune église, ni aucune chapelle où il pouvait rendre service; mais cela ne le découragea pas. Il occupa une modeste chambre portant le numéro 11 de la rue Vozzyednannia. Là, il construisit un autel au moyen de boîtes de carton vides. Les fidèles visitèrent le père Velychkovskyi par groupes de cinq ou six, afin de participer aux liturgies. Durant la période de la survivance de l'Église souterraine grecque catholique, il ne craignit pas de célébrer la liturgie chaque jour, de diriger des exercices spirituels et de fournir une direction spirituelle aux nombreux chrétiens restés fidèles. En 1959, le Siège Apostolique désigna le père Vasyl Velychkovskyi comme évêque de "l'Église silencieuse"; à cause de la situation complexe de l'Union Soviétique, son ordination épiscopale devint possible seulement quatre ans plus tard.

Le long emprisonnement qui dura dix ans ne "corrigea" ni ne changea Monseigneur Velychkovskyi. Il continua de "répandre de la propagande anti-communiste parmi le peuple; il ne participait pas aux travaux communautaires, n'accomplissait pas les devoirs d'un bon citoyen soviétique. Il écrivit un livre sur l'icône de Notre Dame du Perpétuel Secours, dans lequel il essayait de prouver, par des exemples typiques, que les athées ne peuvent pas être de bons citoyens; il écoutait les émissions de Radio-Vatican". Cette liste fut suffisamment exhaustive pour justifier une nouvelle arrestation de Monseigneur Vasyl Velychkovskyi le 2 janvier 1969. Cette fois, l'emprisonnement s'étendit sur trois ans; le terme fut servi à Mommunarsk près de Donbass et donna lieu à une sévère maladie de cœur pour Monseigneur Velychkovskyi.


Le 27 janvier 1972, le second terme d'emprisonnement était accompli. Cette fois, Monseigneur Velychkovskyi ne fut pas autorisé à retourner à Lviv; on l'envoya plutôt en Yougoslavie à titre de "récréation". Il profita de cette occasion pour visiter sa sœur à Zagreb. Puis, Monseigneur Velychkovski se rendit à Rome, où il rencontra le Patriarche Yosyf Slipyi. Il fut aussi reçu en audience privée par le pape Paul VI. Peu après, pour faire suite à une invitation du Métropolite Maksym Hermaniuk, Monseigneur Velychkovskyi visita le Canada. Malheureusement, sa visite de la diaspora ukrainienne du Canada ne dura pas longtemps. Le 30 juin 1973, Monseigneur Velychkovskyi mourut à l'âge de 70 ans après avoir exercé le service de l'épiscopat pendant 10 ans. Même si son cœur s'est tu dans son corps, il continue de battre dans nos âmes: "Ne crains pas les souffrances qui t'attendent: voici, le diable va jeter des vôtres en prison pour vous tenter, et vous aurez dix jours d'épreuve. Reste fidèle jusqu'à la mort, et je te donnerai la couronne de vie" (Apoc. 2, 10).


Tenant compte des témoignages concernant la vie édifiante de Monseigneur Vasyl Velychkovskyi, et particulièrement sa patience, son courage et sa fidélité envers l'Église du Christ durant la période de persécution, le procès de béatification fut enclenché à l'occasion de l'Année Jubilaire. Le 2 mars 2001, le procès fut terminé au niveau de l'éparchie, et le cas fut transféré au Siège Apostolique. Le 6 avril 2001, la commission théologique reconnut l'authenticité du martyre de Monseigneur Velychkovskyi. Le 23 avril, son martyre fut attesté par l'Assemblée des Cardinaux, et le 24 avril 2001, le Très Saint-Père Jean-Paul II signa le décret de béatification de Monseigneur Vasyl Velychkovskyi, un bienheureux martyr de notre foi chrétienne.

 

Texte extrait du site www.cssr.com

 

Gallerie de photos du Bienheureux Vasyl,

cliquer sur le lien suivant:

http://imagessaintes.canalblog.com/archives/2007/12/01/7082350.html

 

 

 

 



01/12/2007
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