Spiritualité Chrétienne

Spiritualité Chrétienne

Bienheureux Matthieu de Girgenti

Bienheureux Matthieu de Girgenti

Evêque de Girgenti

Franciscain

+ en 1451

Fête le 30 janvier

 

La renommée de Saint Bernardin de Sienne était répandue au loin, lorsque notre Bienheureux devint son disciple et son compagnon intime dans ses prédications. Ce fut à l'école de ce grand maître que Matthieu apprit à annoncer avec fruit la parole de Dieu, et surtout à devenir un parfait Frère Mineur.

Matthieu suivait donc son maître à travers l'Italie, lorsqu'il apprit qu'en Sicile règnaient les désordres les plus terribles parmi le clergé et le peuple: d'un côté la simonie, de l'autre l'impiété : tristes résultats du grand schisme d'Occident. La Sicile était la patrie de Matthieu. Doublement ému des malheurs qui l'accablent, il entreprend de les réparer et ne se laisse arrêter par aucun obstacle. L'étendard du Saint Nom de Jésus à la main, comme Saint Bernardin en Italie, il annonce partout les grandes vérités, rappelle à tous leurs devoirs, convertit des milliers de pécheurs et ranime la piété des fidèles. Comme gage de leur conversion, les Siciliens font peindre ou graver sur la façade de leurs maisons le monogramme du .Saint Nom de Jésus. Son zèle brillant pour la conversion des pécheurs et sa parole enflammée allumaient partout une sainte ardeur pour la perfection. Une foule de jeunes gens vinrent lui demander l'habit des Frères Mineurs. Il fut le grand propagateur de la vie franciscaine à cette époque et dut recourir à Martin V et à Eugène IV pour obtenir la permission de multiplier les couvents de l'Observance, en Espagne et en Italie. Au cours d'un de ses voyages, il arriva un jour sur le bord d'une rivière : il n'y avait pas de pont et il fallait traverser. Quelques voyageurs essaient de placer des pièces de bois pour servir de pont, mais elles sont trouvées trop courtes. Le Saint leur dit d'essayer de nouveau, on refuse d'abord, on se moque de lui ; enfin, sur ses instances, on fait une nouvelle tentative. Or, les pièces de bois se trouvèrent tellement allongées qu'il fallait y reconnaître un véritable prodige ; les spectateurs en furent tellement émerveillés qu'ils arrachèrent les lambeaux de l'habit de l'humble Franciscain comme de précieuses reliques, ce lieu a conservé le nom de « Passage du Frère Matthieu ». Les compatriotes du Frère Matthieu, fiers de la réputation de leur concitoyen, le demandèrent pour leur Evêque ; Eugène IV, à la prière d'Alphonse 1er, roi d'Aragon, lui ordonna de se soumettre à l'ordre de Dieu. Notre Bienheureux fut donc sacré évêque de Girgenti en l'année 1442. Dès ce moment, sa vie ne fut plus qu'une longue suite d'épreuves. Ayant entrepris de réformer les abus, et de rétablir le bon ordre dans son diocèse, les coupables ne craignirent pas de le calomnier odieusement auprès du Pape. Obligé d'aller à Rome pour se justifier, le saint évêque n'eut pas de peine à faire reconnaître son innocence. Cependant, comme ses ennemis ne cessaient pas pour cela de mettre des obstacles à son zèle, il se persuada dans son humilité qu'il était incapable de gouverner son Eglise. Il demanda donc à rentrer dans l'obscurité de sa première vie ; après beaucoup d'instances, le Pape consentit enfin à sa retraite. Matthieu avait été évêque trois ans. Avec quelle ardeur l'humble Frère aspirait vers le jour de sa délivrance, et avec quelle allégresse il prit le chemin de son cher couvent !

Une cruelle épreuve, la plus dure de sa vie, l'y attendait. En le voyant venir, le Supérieur, prévenu contre lui, lui dit : « Après avoir accepté par ambition un évêché que vous n'avez pas su gouverner, vous venez maintenant troubler notre tranquillité, allez ailleurs ». Le cœur meurtri, l'humble Prélat se retire alors chez les Pères Conventuels : c'est là qu'il avait débuté dans la vie religieuse. Mais, quelques mois après, le Provincial de l'Observance, instruit de ce qui s'était passé, vint le chercher et lui offrir les excuses de tous les religieux. On peut juger de la belle âme du Bienheureux par le fait qu'il accepta avec joie l'offre de revenir dans le couvent, dont on lui avait si indignement refusé l'entrée.

Notre Bienheureux vécut encore quelques années, qu'il passa dans la solitude et la prière, donnant à ses Frères d'admirables exemples de vertus. Enfin, une maladie grave se déclara, et malgré tous les soins qui lui furent donnés, le Saint expira le 7 février 1451. Après sa mort, un prodige éclatant manifesta son grand amour pour l'Eucharistie : comme on transportait son corps à l'église pour l'ensevelir, on le vit se relever, joindre les mains et incliner la tête, comme pour adorer le Très Saint Sacrement. Son culte fut approuvé par Benoît XIII.




10/04/2013
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 752 autres membres