Bienheureux José Sanchez del Rio
Bienheureux José Sanchez del Rio
Un jeune Martyr Mexicain
1913-1928
José Luis naît le 28 mars 1913 à Sahuayo dans l’État de Michoacan, (Mexique). Très tôt, il participe activement à la vie paroissiale. Il nourrit une dévotion spéciale à la Sainte Vierge. Un témoin privilégié de cette époque est le Père Marcial Maciel qui avait 6 ans de moins. Il se souvient que José Luis était très bon, faisait jouer les enfants, leur parlait de Jésus. Plusieurs fois, le jeune apôtre a emmené le petit Marcial faire des visites au Saint-Sacrement.
Dès son plus jeune âge, José Luis avait exprimé le vœu d’être martyr. Or comme ses deux frères aînés se sont engagés dans le mouvement cristeros, il voudrait suivre leur exemple, mais sa mère refuse à plusieurs reprises parce qu’il est trop jeune. José insiste en disant : « Ne me laissez pas perdre l'occasion de gagner le Ciel si facilement et si tôt. » Sa mère se rend à ses raisons. Il est finalement accepté dans le mouvement. Mais quelle fonction donner à un engagé si jeune? Eh bien, il sera clairon de la troupe et porte-drapeau, le drapeau du Christ Roi. Quels furent ses faits d’armes (…sans armes) ? On aimerait le savoir.
Nous avons un témoignage encore plus précieux, parce que spirituel. C’est celui du Père Enrique Amezcua Medina qui n’a que 9 ans lorsqu’il a la grâce de rencontrer José Luis parmi les cristeros. Il le voit en train de remonter le moral d’un jeune cristero découragé. Il lui parle avec ferveur de la sainte Vierge. Enrique s’approche, et lui dit qu’il voulait être comme lui soldat du Christ Roi. José lui sourit du haut de ses 14 ans et répond qu’il est encore très jeune mais qu’il doit beaucoup prier pour lui et pour tous les cristeros. Avec un regard intense il ajoute : « Dieu va peut-être vouloir que tu sois prêtre. Et si tu le deviens un jour, tu pourras faire beaucoup de choses que ni moi ni les autres ne pouvons réaliser. N’aie donc pas peur… » Luis conclut l’entretien par une chaleureuse poignée de mains et les deux font le pacte de toujours prier l’un pour l’autre. Puis José lui dit: « Nous nous reverrons quand Dieu le voudra : bientôt, ou au Ciel… »
Le 6 février 1928, dans un accrochage des cristeros avec les forces gouvernementales, José Luis est fait prisonnier. En guise de prison, on l’enferme d’abord dans une dépendance de l’église Santiago (Saint Jacques) de Sahuayo. José exprime son indignation en voyant que le chef a installé dans le périmètre de l’église son cheval et un poulailler. Profanation. Le petit Marcial Maciel n’habite pas loin de là et lorsqu’il passe sous la fenêtre du prisonnier, il l’entend chanter: « Au ciel, au ciel, au ciel, je veux aller. » On essaye de le terroriser en exécutant sous ses yeux un cristero. Peine perdue. Avant que l'homme soit pendu, José Luis l’encourage en disant : "Vous serez dans Ciel avant moi. Préparez une place pour moi. Dites au Christ Roi que je serai bientôt avec lui."
Le chef se propose de le libérer sous rançon, mais le père de José n’arrive pas à rassembler la somme exigée. D’ailleurs, le chef donnait comme condition qu’il renie sa foi. C’était mal connaître José Luis. On ne lui épargne pas la torture. Le 10 février, on lui coupe la plante des pieds et on le contraint à marcher longuement pieds nus autour du cimetière. Son ami Marcial l’entend gémir. On lui demande encore de renier sa foi et de dire que le Christ Roi est mort ; mais à chaque fois, il répond en criant et chantant : “Vive le Christ Roi !” Ses amis et sa famille prient avec larmes et ferveur pour que Dieu lui épargne un excès de souffrance et aussi pour qu’il tienne bon dans la foi.
Pas de problème de ce côté-là pour José Luis, car il trouve sa force dans la prière et il a pu recevoir le viatique. On lui intente un procès factice et il est condamné à mort. Le jour même, il est emmené vers le cimetière. Les soldats veulent le tuer en silence pour que les gens n’entendent pas; mais tandis qu’on le frappe, il continue à chanter en louant le Christ Roi et la Vierge Marie. Impossible de le faire taire. Finalement le chef excédé lui tire une balle dans la tempe. Le jeune Marcial entend de loin le coup de feu.
Lors d’un interview au moment de la béatification le Père Maciel, alors âgé de 85 ans, commente en disant qu’apparemment, le mouvement des cristeros a échoué, mais que leur sacrifice a porté des fruits. Il est convaincu qu’il doit sa vocation à José Luis et c’est en pensant à lui qu’il a fondé la “Congrégation des légionnaires du Christ” et le mouvement d’apostolat “Regnum Christi”. La Légion du Christ compte en 1988 environ 650 prêtres et 2’500 séminaristes. Le mouvement Regnum Christi compte 65’000 membres laïcs (hommes et femmes), diacres et prêtres, répartis à travers le monde.
De même, le Père Enrique Amazcua a fondé la “Confrérie sacerdotale des Ouvriers du Christ Roi” qui a des maisons de formation aussi bien au Mexique qu’en Espagne et est présent dans divers pays du monde. Et le Mexique est encore un pays où règne une forte religiosité qui doit certainement beaucoup au sang des martyrs. On l’a vu notamment lors de l’accueil extraordinaire que les fidèles de ce pays ont réservé à Jean-Paul II, lors de son premier voyage pastoral qui eut lieu justement au Mexique, en 1978.
Le bienheureux José Luis Sanchez del Rio mérite une mention spéciale. C’est le plus jeune martyr des 13 qui ont été béatifiés à Guadalajara lors de la cérémonie du 20 novembre 2005. Il meurt à 14 ans, après avoir servi un an dans les cristeros. On est touché par cette trajectoire limpide, souriante et héroïque dans sa simplicité.
« Luis a été arrêté par les forces gouvernementales qui ont voulu montrer à la population qui soutenait les cristeros un châtiment exemplaire. Ils lui ont demandé de renier sa foi au Christ, sous peine de mort. José a refusé d’apostasier. Sa mère était transpercée par la peine et l’angoisse, mais elle encourageait son fils - comme la mère des sept fils dont nous parle le Livre des Macchabées - à être fier de sa foi. Alors ils lui ont coupé la peau de la plante des pieds et l’ont obligé à marcher dans le village, tout autour du cimetière. Il pleurait et gémissait de douleur. Mais il ne céda pas. De temps en temps ils s’approchaient et disaient : « Si tu cries : “Mort au Christ Roi !”, on te laissera en vie. » « Dis : “Mort au Christ Roi !” » Mais lui répondait : « Vive le Christ Roi ! » Au cimetière, avant de l’abattre, ils lui ont demandé une dernière fois s’il voulait renier sa foi. Il refusa, et ils le tuèrent sur place. Il mourut en criant, comme beaucoup d’autres martyrs mexicains : « Vive le Christ Roi ! » Ce sont des images indélébiles de ma mémoire et de la mémoire du peuple mexicain, même si on n’en parle pas très souvent dans l’histoire officielle. » (Ma Vie c’est le Christ N°4)
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