Bienheureux Ange Paoli
Le Bienheureux Ange Paoli
Carme et Apôtre de la Charité
1642-1720
Fête le 20 janvier
Les premières années
Ange Paoli naquit en 1642 dans un agréable village de Toscane, Argigliano, dans la province de Massa Carrara. Il est originaire d'une famille nombreuse. Ses parents avaient sept fils et tous travaillaient pour subvenir à leurs besoins vitaux. A dix-huit ans il senti l'appel au Carmel et entra au Couvent de Sienne. A partir de là il partit successivement à Pise, puis à Florence. Le 7 janvier 1994, il est ordonné Prêtre. Sa petite santé ne lui permit guère de continuer ses études, mais il se dédia, avec une ardente passion, à atténuer la souffrance physique et spirituelle de tous ceux qui le côtoyaient. Chargé de la formation des jeunes à Florence, il proposa aux novices de se priver d'une partie de leur petit déjeuner pour l'offrir aux pauvres. Dans son programme de formation des jeunes Carmes, il avait introduit la visite fréquente des malades de l'hôpital Sainte Marie Neuve. C'est seulement à travers de pareilles expériences que les futurs religieux et Prêtres auraient pu toucher du doigt les misères des hommes, cherchant à contempler en eux le Visage de Jésus souffrant. Ces quelques signes dessinent les caractéristiques de toute sa vie de Carme. Le 22 août 1683, le registre de la Communauté de Fivizzano révèle sa présence, comme membre stable chargé de la sacristie et comme organiste. Il y restera pendant quatre ans, se distinguant pour son amour envers les pauvres et pour son intense et profonde vie de prière.
La prière et le Colisée
En 1687, il fut envoyé par le Prieur Général à Rome, près du Couvent de Saint Martin des Monts, pour y assurer la fonction de Maître des Novices. L'amour envers l'Eucharistie fut le centre de sa journée et l'occupation primaire de son cœur. En effet, il ne manquait guère de consacrer plusieurs heures de prière, de nuit comme de jour, devant le Saint Sacrement. Il présidait la Célébration Eucharistique avec une grande dévotion et recommandait d'en faire autant. Des fois, il n'hésitait pas à reprendre fermement un fidèle négligeant d'adopter une attitude recueillie et pieuse, comme s'agenouiller par exemple, pour qu'il comprenne que l'Eucharistie est un signe de l'Amour du Christ et la réalité la plus importante de la vie de l'Eglise. Après la Célébration Eucharistique, il restait un bon moment dans le silence et l'action de grâce et dans ces circonstances, comme lorsqu'il s'occupe des malades, il ne voulait être dérangé par personne. Parmi ses occupations habituelles, il faut compter le soin des meubles de l'église et les vases sacrés près de l'autel : les calices, le linge d'autel, etc. Il se dédiait à cette fonction avec un très grand soin, car ces ustensiles n'étaient guère comme les autres, car ils étaient en contact avec l'Eucharistie. La plus préférée de ses oraisons jaculatoires fut une strophe de l'ancienne hymne d'action de grâce Te Deum : « Daignez secourir vos serviteurs, rachetés par Votre Sang ».
Résidant sur la colline d'Oppio et allant souvent vers l'Hôpital Saint Jean, il passait ptès du Colisée. Il était envahi d'une grande tristesse à cause de l'état d'abandon dans lequel se trouvait cette zone. Il voyait en effet les roues des calèches qui traversaient les grandes arcades pour tracer un raccourci. Les chevaux foulaient aux pieds la terre qui a recueillie le sang des premiers Martyrs pour leur Foi au Christ. Il savait que, la nuit, ce monument historique servait de lieu de rendez-vous à des personnes de mauvaises mœurs. Désireux de restituer à ce site sa dignité sacrée et aussi pour empêcher la corruption des valeurs morales, le Père Ange demanda aux Pape Clément XI de pouvoir fermer les voies d'accès. Se transformant en maçon, il ferma les arcs par des murs de pierre avec l'aide de quelques volontaires. Ses efforts furent récompensés, ce lieu redevint zone de prière avec l'installation d'une croix en son centre. Aussi, à partir de ce jour, il invitait souvent ses novices à considérer le Colisée comme un lieu par excellence de l'itinéraire spirituel, surtout durant le Carême, pour méditer sur la souffrance et la Foi de tant d'hommes et de femmes qui ont donné leur vie par amour pour le Christ.
Le Visage du Christ dans les souffrants
Un jour, alors qu'il sortait du Sanctuaire de la Scala Sancta, il s'arrêta un moment près de l'Hôpital Saint Jean et il lui vient subitement en tête la grande souffrance qui y régnait. Depuis de longues dates, et à travers ses expériences à Florence, Sienne et Fivizanno, il était devenu un expert dans le soin des malades. De plus, il savait quel stratagème employer pour arriver à se mettre à leur service avec amour. Il préférait toujours les heures durant lesquelles les personnes avaient le plus besoin des services les plus humbles. Aussi, il s'arrêtait devant les les patients les plus solitaires et ceux qui étaient atteints d'une grave maladie. Il usait de ses talents pour distraire et apporter un peu de gaieté à ceux qui étaient tristes ou déprimés. Il avait donc un bon nombre d'anecdotes qu'il inventait pour faire rire. Mais il ne s'arrêtait guère en si bon chemin, il offrait volontiers des fruits, des gâteaux, des tartelettes qu'il réalisait lui-même. Il lui arrivait même de se faire accompagner à l'hôpital par une troupe de musiciens et de chanteurs pour rehausser le moral des malades. Il avait remarqué durant ses visites à l'hôpital que les malades, spécialement les plus pauvres, demeuraient autour de la Porte Saint Jean dès qu'ils recevaient la permission de sortir, parce qu'ils étaient encore faibles ou qu'ils ne se sentaient pas encore complètement guéris. Alors, il leur arrivait d'avoir une rechute, et pour le plus souvent, hélas, de mourir. Aussi le Père Ange, qui connaissait bon nombre de familles nobles, aidait les convalescents en les logeant dans certaines familles. Cependant, cette situation ne pouvait résoudre les problèmes car les malades étaient très nombreux. Ainsi, à partir de cette expérience, naquit l'idée de construire un hospice pour les convalescents. Ils seraient ainsi accueillis et assistés jusqu'à la fin de leur rétablissement complet.
Son premier biographe, Cacciari, raconte : « Le désir d'ériger un hospice dans lequel ces convalescents pourraient être accueillis pendant dix jours, quinze ou d'avantage, lorsqu'à Rome ils n'avaient aucune demeure, ni connaissance, et furent tellement privés de subsistance, qu'ils étaient obligés d'errer à travers les voies publiques et à se nourrir d'aliments insalubres ». C'est ainsi qu'il édifia, malgré d'énormes difficultés, un asile dans la grande rue entre le Colisée et la Basilique Saint Jean, dans lequel furent accueillis tous ceux qui en faisaient la demande. Cacciari rapporte « qu'on ne pourrait jamais traduire la grande joie qui l'habitait en recevant à l'intérieur de ce lieu les convalescents. Il pensait qu'il était mieux d'aller les chercher au cas ou ils n'auraient guère les forces nécessaires pour rejoindre l'hospice, aussi il les attendait à la porte de l'asile. Lorsqu'ils étaient au seuil de la porte, il courait les embrasser et leur disait avec joie : « Venez frères, cette maison est la vôtre, de laquelle vous ne quitterez que complètement rétablis ». A l'intérieur de l'hospice, il y avait une chapelle avec un petit orgue. A l'entrée de chaque nouvel hôte, le Père Ange s'asseyait et jouait en signe de fête.
La Basilique de Saint Martin des Monts
Le vrai centre de toute la vie du Père Ange a toujours été la Basilique de Saint Martin des Monts. Dans l'église, face au Saint Sacrement, il retrouvait la force nécessaire pour son apostolat auprès des malades. C'est dans ce lieu de prédilection que plusieurs bienfaiteurs venaient le trouver pour soutenir son œuvre. Les pauvres frappaient à la porte du couvent chaque jour pour recevoir nourriture, vêtements, paroles de réconfort, un sourire, une accolade. C'est dans ce même lieu qu'il se prépara à conclure son existence terrestre en prière, rendant l'âme dans sa cellule le 20 janvier 1720. C'est ici que repose sa dépouille mortelle, dans l'attente du jour glorieux de la venue du Rédempteur, pendant qu'il jouit déjà de la récompense éternelle dans la Gloire Céleste. Suivant les normes demandées par le Saint Père, le Pape Benoît XVI, à savoir que désormais, les béatifications soient célébrées dans le diocèse dont sont originaires les candidats, le Père Ange a été déclaré Bienheureux, en la Basilique Saint Jean de Latran, à Rome, le 25 avril 2010.
Prière pour obtenir des grâces par l'intercession du Bienheureux Ange Paoli
O Dieu, Père, Fils et Saint Esprit, qui avez accordé au Bienheureux Ange Paoli de Vous suivre généreusement dans la vie de la Charité et de la Justice sociale ; faites que nous sachions, nous aussi, répondre avec fidélité aux exigences de la vocation Chrétienne, pour faire de toute ma vie un chant de louange Vous étant dédié dans le service de nos frères. Daignez élever au rang des Saints de votre Eglise le Bienheureux Ange Paoli, et accordez-nous par son intercession les grâces... que nous Vous demandons. Amen.
Si vous recevez des grâces ou des miracles par l'intercession du Bienheureux Ange Paoli, vous êtes prié de bien vouloir les communiquer à la Postulation Générale des Carmes, Via Giovanni Lanza 138, I-00184 Roma (Italie) Mail : postulazione@ocarm.org
Pour plus d'informations
visitez les sites suivants
www.beatificazioneangelopaoli.it
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