Bienheureuse Louise d'Albertone
Bienheureuse Louise d'Albertone
1474-1534
Fête le 31 janvier
L'an de notre Rédemption 1474, Louise naquit à Rome d'Etienne d'Albertone et de Lucrèce de Thébalde, personnes des plus illustres par la noblesse du sang, mais plus illustres encore par leur piété chrétienne. Saintement élevée par ses parents, et prévenue des bénédictions de Dieu, à mesure qu'elle croissait en âge, on voyait briller en elle la pureté du coeur, la paix intérieure, des mœurs candides, la modestie, l'innocence, l'humilité, la piété, une grande compassion pour les pauvres, une inclination étonnante aux choses spirituelles et divines; ornée de tontes ces vertus, elle était le modèle accompli des vierges. Ses parents la donnèrent en mariage à Jacques de Cithara, jeune homme aussi noble que riche. Son désir eût été de garder la virginité, mais elle se résigna a ce mariage pour ne pas contrarier la volonté de ses parents. Dans l'état conjugal, elle ne fit que croitre en vertus, attentif en tout a plaire a Jésus, son bien-aimé. Foulant aux pieds la vaine pompe et le luxe du siècle, vêtue modestement, elle recherchait volontiers tout ce que le faste du monde rejette comme choses viles et méprisables.
Elle mit tout son soin à élever, dans l'amour et la crainte de Dieu, trois filles que la bénédiction de Dieu lui donna à l'âge de trente-trois ans, elle eût à supporter, ce qu'elle fit avec une admirable patience, la perte de Jacques, son époux, à qui l'unissaient les plus solides liens d'un chaste amour. Devenue, par cet événement doloureux, maîtresse d'elle-même à la fleur de l'âge, elle n'usa de sa liberté que pour s'occuper plus assidument du service de Dieu, et pour choisir un genre de vie
plus étroit, plus rigoureux et plus humble. C'est pourquoi elle reçut, avec de grands sentiments de dévotion l'habit du Tiers Ordre de Saint-François, dans l'église des Frères Mineurs a ce grand Saint. Une fois entrée dans cet état de pénitence, il est difficile de rapporter ce qu'elle souffrit de douleurs pour la gloire de Dieu, combien de marques gloire et de sainteté elle fit paraitre. Elle déclara à sa chair une guerre acharnée, et, à force de flagellation, de cilices et d'autres moyens de pénitence, elle se fit l'esclave parfaitement soumise de l'Esprit. Elle retenait ses sens dans les bornes de la modestie chrétienne, sans en jamais les laisser sortir. Elle avait pour habitude de se tenir attachée au Christ suspendu à la Croix. Elle méditait assidument les cruelles amertumes de la Passion, et la douleur qu'elle y puisait était si grande et les larmes qu'elle versait si abondantes, que peu s'en fallut qu'elle ne perde la vue dans la quantité de ses pleurs.
Elle quittait avant le jour le sac qui lui servait de lit et, peine levée, elle commençait sa méditation. Elle était très assidue dans la visite des sept basiliques de Rome, ainsi qu'a la consolation des affligés. Dans sa sollicitude pour le salut du prochain, elle n'omettait rien pour être utile à tous. Parmi toutes les excellentes qualités de Louise, il n'y en avait pas de plus éclatante que sa Charité envers les pauvres. Tous les grands revenus de son riche patrimoine, elle les distribuait généreusement et les répandait parmi les pauvres. Dans la pratique de la charité, elle oubliait si peu l'humilité qu'elle s'étudiait à tenir cachée la main qui disait tant d'aumônes. Dans les pains qu'elle donnait pour être distribués par le sort aux pauvres, elle cachait des pièces d'or et d'argent, et elle priait Dieu de faire arriver les plus grosses sommes aux mains des plus nécessiteux. On dit que jamais aucun pauvre ne s'éloigna d'elle emportant un refus. Lorsqu'elle eut tout dépensé ses biens a nourrir les pauvres de Jésus-Christ, et a marier les filles des pauvres, Louise ne conserva plus que pour elle-même la pauvreté. Réduite à là dernière indigence, devenue l'imitatrice véritable du Christ, c'est alors qu'elle reçut le don des miracles et des extases mais elle tomba bientôt gravement malade, souffrit assez longtemps, et le jour de sa mort, qu'elle avait annoncé, étant arrivé, elle se munit des sacrements de l'Eglise, et, les lèvres collées sur un crucifix, elle expira en disant: « Entre vos mains, Seigneur, je remets mon esprit », à l'âge de soixante ans, le 31 de janvier. Son corps repose dans l'église de-Saint-Francois des Rives du Tibre, et sa fête se célèbre tous les ans en grande solennité au milieu d'un grand concours de peuple.
Texte extrait des Petits Bollandistes, volume II
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