Spiritualité Chrétienne

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Vénérables Louis et Zélie Martin 02

 Louis et Zélie Martin

Parents de Sainte – Thérèse

(1823-1894) et (1831-1877)

Fête le 13 juillet


Ils se rencontrèrent à Alençon, se marièrent et eurent beaucoup d'enfants … Ceci n'est pas un conte de fée ! Louis et Zélie perdirent quatre enfants en bas âge. Leur restèrent cinq filles. La dernière, Thérèse, sera la « Plus grande Sainte des temps modernes », canonisée en 1925 par Pie XI. S'ils sont béatifiés, ce n'est parce que Louis et Zélie ont eus une fille sainte. Sinon les parents des saints seraient tous des saints ! Ils le seront parce qu'ils ont vécu l'Evangile d'une manière exemplaire. Même si ce couple de chrétiens nous paraît lointain historiquement, il reste que leur vie, quand elle est bien connue, touche aujourd'hui les foyers qui vivent la grande aventure des familles chrétiennes.


Ecoutons le témoignage de leur fille Thérèse. Dans une lettre à sa sœur Léonie , du 13 août 1893 : « Je sais que la terre est le lieu de notre exil , nous sommes des voyageuses qui cheminons vers notre patrie , qu'importe si la route que nous suivons n'est pas la même puisque le terme unique sera le ciel …C'est là que nous goûterons éternellement les joies de la famille , nous retrouverons notre père chéri qui sera environné de gloire et d'honneur pour sa fidélité parfaite et surtout pour les humiliations dont il a été abreuvé , nous verrons notre bonne mère qui se réjouira des épreuves qui furent notre partage pendant l'exil de la vie , nous jouirons de son bonheur en contemplant ses cinq filles religieuses et nous formerons avec les quatre petits anges qui nous attendent là – haut une couronne qui ceindra pour toujours le front de nos parents chéris ». (LT 148)


Dans une lettre à son frère spirituel , l'abbé Maurice Bellière , le 26 juillet 1897 , alors qu'elle souffre à l'infirmerie du Carmel de Lisieux , elle écrit une sorte de testament sur sa famille : « Le Bon Dieu m'a donné un père et une mère plus dignes du ciel que de la terre , il demandèrent au Seigneur de leur donner beaucoup d'enfants et de les prendre pour Lui … Ce désir fut exaucé , quatre petits anges s'envolèrent aux cieux , et les cinq enfants restées… prirent Jésus pour époux . Ce fut avec un courage héroïque que mon père, comme un nouvel Abraham, gravit trois fois la montagne du Carmel pour immoler à Dieu ce qu'il ait de plus cher. D'abord ce fut ses deux aînées, puis la troisième de ses filles … Il ne restait plus qu'à l'Elu de Dieu que deux enfants, l'une âgée de 16 ans, l'autre de 14. Celle – ci, « la Petite Thérèse » lui demanda de voler au Carmel, ce qu'elle obtint sans difficulté de son bon père qui poussa la condescendance jusqu'à la conduire d'abord à Bayeux, ensuite à Rome afin de lever les obstacles qui retardaient l'immolation de celle qu'il appelait sa « petite reine ». Lorsqu'il l'eut conduite au port, il dit à l'unique enfant qui lui restait : « Si tu veux suivre l'exemple de tes sœurs, j'y consens, ne t'inquiète pas de moi. »… Mais une si belle vie devait être couronnée par une épreuve digne d'elle. Peu de temps après mon départ, le père que nous chérissions à si juste titre fut pris d'une attaque de paralysie dans les jambes ; elle se renouvela plusieurs fois mais elle ne pouvait se fixer là. L'épreuve aurait été trop douce, car l'héroïque patriarche s'était offert à Dieu en victime ; aussi la paralysie changeant son cours se fixa dans la tête vénérable de la victime que le Seigneur avait accepté … »


Histoire d'une cause


Histoire d'une âme (1898) avait attiré l'attention sur les parents de Thérèse. N'avait elle pas écrit : « Le Bon Dieu m'a donné un père et une mère plus digne du ciel que de la terre. »(Lettre du 26/7/1894). Parlant de Thérèse, les Papes Pie X, Benoît XV, Pie XI avaient rendu hommage à ses parents. En 1941 , la publication des « Lettres de Mme Martin » , puis la publication du livre du P. Piat « L'histoire d'une famille » , firent découvrir davantage ce que fut ce couple . C'est en 1956, que sous diverses pressions, les causes vont être ouvertes. Mgr Jacquemin, évêque de Bayeux et Lisieux, annonce l'ouverture d'un procès informatif pour Louis Martin qui va commencer à Lisieux le 22 mars 1957. 23 témoins seront interrogés. Le 12 février 1960, le procès fut porté à Rome. Parallèlement le procès de Zélie Guérin fut mené à Sées (dans l'Orne) de 1957 à 1959. Après diverses péripéties historiques on aboutit à un dossier considérable. La Congrégation pour la Cause des Saints opéra la conjonction des deux causes en celle du couple qui, désormais cheminerait ensemble, pour la joie des foyers chrétiens. Après de nombreux examens, le pape Jean Paul II, le 26 mars 1994, les déclara « Vénérables », ayant reconnu leur pratique héroïque des vertus. Ils pouvaient donc être vénérés comme laïcs, père et mère de famille. Il fallait un miracle pour qu'ils accèdent à la béatification. Or ce miracle a eu lieu en juin 2002.


La guérison de Pietro


Né le 25 mai 2002, à Monza, Pietro Schiliro, cinquième d'une famille, souffrait d'insuffisance respiratoire grave. Le 3 juin, les médecins le déclarent en danger de mort. Le P. Sangalli, carme de Monza, propose à la famille Schiliro de faire une neuvaine aux Parents Martin ! Avec eux des volontaires de la paroisse se mettent aussi à prier. Une seconde neuvaine est commencée. Le 29 juin, une amélioration est constatée. Le 2 juillet, l'enfant n'a plus besoin d'assistance respiratoire et le 27, il quitte l'hôpital. Le Cardinal Archevêque de Milan, Mgr Dionigni Tettamanzi a ouvert un procès pour examiner cette guérison. Le 10 juin 2003, il clôtura le procès. Le 7 juillet, le Pape en était informé. La Positio ayant examiné ce miracle a été publiée à Rome le 6 décembre 2003. Elle comporte 967 pages.


Quelques dates de la vie de Louis et Zélie Martin


Louis


22 août 1823, naissance à Bordeaux et baptême peu après en l'Eglise Ste Eulalie.

1830, études chez les Frères des Ecoles Chrétiennes à Alençon.

1842-1843, initiation à l'horlogerie.

Automne 1845, non admission au Monastère du Grand St Bernard,

1847-1850, apprentissages à Paris.

1850 achète une horlogerie à Alençon.

13 juillet 1858, épouse Zélie Guérin.


Zélie


23 décembre 1831, naissance à St Denis sur Sarthon.

1843, installation à Alençon 36, rue St Blaise. Etudes chez les Religieuses des Sacrés Cœurs de Jésus et Marie.

1850, n'est pas acceptée au noviciat des Sœurs de St Vincent de Paul.

1853, installe un atelier pour faire du point d'Alençon à son domicile.

13 juillet 1858, mariage avec Louis Martin.


Louis et Zélie


Entre 1860 et 1873, naissances de neuf enfants. Deux filles et deux garçons moururent. Restèrent Marie, Pauline, Léonie, Céline et Thérèse.

1865, premiers symptômes de la maladie de Zélie. Travail intense. 1876, Cancer du sein qui va se généraliser.

28 août 1877, mort de Zélie à 45 ans et 8 mois.


La vie à Lisieux


15 novembre 1877, déménagement de la famille à Lisieux. Installation aux Buissonnets. 1885, voyage de Louis à Constantinople.

1ER mai 1887, première attaque. Hémiplégie partielle.

29 mai 1887, autorise Thérèse à entrer au Carmel.

4 novembre – 2 décembre 1887, Pèlerinage à Rome. Rencontre avec Léon XIII.

23-27 juin 1888 : disparition de Louis Martin, retrouvé au Havre.

10 janvier 1889, assiste au Carmel, à la prise d'habits de Thérèse.

12 janvier 1889, interné au Bon, Pasteur de Caen où il restera trois ans.

10 mai 1892, il revient à Lisieux.

12 mai 1892, dernière visite au carmel.

5 juin 1894, grave crise cardiaque.

29 juillet 1894, décès au château de la Musse, près d'Evreux, chez les Guérin.


Ce que nous enseignent les Bienheureux Louis et Zélie Martin ? Une grande fidélité à l'Evangile, a travers les deuils, la maladie, et une acceptation totale à la Volonté de Dieu, n'oublions jamais, qu'ils ont donné toutes leurs filles à Dieu… Elle sont toutes devenues religieuses ! Leur plus grand souhait était d'avoir un fils qui deviendrait prêtre, mais cela n'était pas dans les décrets du Seigneur, le seul fils qu'ils ont eu mourut en bas âge, et sans résigner, ils ont accepté ce que le Seigneur voulait. Louis et Zélie Martin, dans une époque où les familles sont en danger, ou les forces du mal mettent tout en œuvre afin de détruire la première église, c'est à dire la famille, nous donne un exemple. Prophète en notre époque, ils nous montrent la voie royale : d'une famille liée, épanouie. Leur secret ? Il est très simple : La prière, l'amour conjugal, la fidélité à toute épreuve. Leur exemple dans une époque où l'on parle de divorce et d'avortement, et d'euthanasie ne peut qu'être d'actualité… Pour citer une anecdote : Louis et Zélie , voulaient devenir tous les deux religieux, après avoir discernés sur chacun entre eux, supérieurs des communautés ou ils se trouvaient comprirent que le Seigneur les appelaient au mariage, car c'est aussi une vocation , et une vocation royale, que de former une famille. Ils se rencontrèrent, et timidement, se marièrent en la Cathédrale Notre Dame d'Alençon, après s'être mis en ménage, ils convenaient de vivre et frère sœur, de manière à garder la chasteté. Mais c'est en confession, qu'ils comprirent que ce n'était pas la voie d'un couple que de vivre en un tel état. Il leur était fait comprendre qu'il leur fallait procréer afin de donner la vie et de faire vivre leur enfants dans la voie chrétienne, ils eurent une famille nombreuse, avec ses joies, et ses tristesses, ses naissances, et ses deuils, mais unis dans la prière, qui les a tous rassemblés jusqu'au derniers instants de l'existence de la famille Martin. Louis Martin, nous semble être plus encore un modèle, dans cette société ou l'on parle plus que jamais de « maladie mentales », puisqu'il a fini ses jours dans un asile que l'on nommerait psychiatrique, après que sa petite reine, comme il surnommait Thérèse, fut entrée au Carmel, il eut accepté le départ de Thérèse pour le Carmel, mais le vécut très mal. Ce fut une déchirure énorme. De plus les ragots allaient de bon train. Il pourrait être le Saint Patron des personnes jugées déficientes mentalement. Combien de choses les parents Martin, ont à nous enseigner à l'heure actuelle… L'on dit souvent que le comportement des enfants reflète celui des parents, regardons parmi les filles : l'une est canonisée et reconnue comme la plus grande sainte de tous les temps, et docteur de l'Eglise, degré ultime dans la sainteté, l'autre, dont on commence à parler et qui se fraie à l'ombre de sa Sœur, un chemin de passage, est Léonie, qui fut souvent nommée l'Enfant Terrible de la famille, qui devint Visitandine, et fut très certainement la première disciple de sa sœur Thérèse, à sa cause de béatification en cours ! Quelle extraordinaire fécondité qu'on laissé les Bienheureux Louis et Zélie Martin ! J'invite à lire le livre « Histoire d'une Famille » aux Editions Téqui, pour juger de la sainteté de ce couple… Que les Bienheureux Louis et Zélie Martin, nous entraînent à leur suite, sur les cimes hautes de la sainteté… Marchons avec eux vers le Seigneur Jésus, Lumière du Monde.



15/10/2007
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