Un don pour les consacrés, suite
Un don pour les consacrés, suite
Quatrième apparition
Ta maman ne peut pas tromper
8 mai 1953
"C'est moi, en chair et en os, touche mes mains"
C'était la nuit et tandis que je priais devant le Saint Tabernacle, davantage avec le cœur qu'avec les lèvres, toujours tourmentée par le doute d'avoir été abusée, je vis devant moi, comme les autres fois, la douce Maman Marie toute nimbée de lumière. Elle s'approchait de moi et me disait en souriant:
« Ma petite, courage, n'aie pas peur! Ta Maman ne peut pas tromper: c'est moi, en chair et en os. Touche mes mains! Je suis une créature humaine comme toi, même si je viens du Ciel! C'est le Seigneur qui m'a donné cette mission, pour le bien de tous mes enfants qui habitent la terre. Tu peux parler avec ce Père que tu veux demander comme confesseur: je te le permets! Tu verras, il comprendra que c'est bien moi qui te parle. Mon adversaire veut te tourmenter et veut empêcher que moi, votre Maman, je fasse ce don pour le bien et le salut des âmes. Parle sans crainte et crois à la parole de ton confesseur.
-Pardonne mes doutes, Maman! Je sais que tu es très bonne mais, connaissant ma pauvreté et ma petitesse, je crains toujours de faillir.
-Je te répète, ne crains rien! Sois sereine. Je te bénis.
Quelle joie et quelle paix laissa encore une fois dans mon cœur la douce Maman!
Je crois que c'est vraiment Elle, la Madone!
20 juin 1953
En juin je décidai de demander, par charité, de pouvoir me confesser à ce Père dont j'ai parlé. Quelques jours après il vint. Je lui exposai tout simplement ce que m'avait dit l'ange du Seigneur, la première fois et aussi la deuxième. Le confesseur réfléchit un instant, puis me demanda:« En quoi avez-vous menti? » Alors je me donnai du courage et lui confiai tout ce que la Maman du Ciel m'avait dit, ce qu'elle attendait de moi, et la lutte que j'avais en moi depuis trois ans, dans la crainte d'être la proie d'une illusion. Il réfléchit un bon moment. Il me posa quelques questions puis il me dit: « Je crois que c'est vraiment Elle, la Madone, qui vous est apparue, et qui veut porter à son accomplissement ce que Jésus a demandé à Sœur Consolata Betrone. Soyez tranquille, je le dis au nom de Dieu. » Alors, me donnant du courage je lui demandai: « Ce jeune garçon qui me dit être l'ange du Seigneur, a dit qu'il reviendra encore. Il me fait très peur! Comment dos-je me comporter? » Il répondit: « Ecoute ce qu'il te dit, si tu vois qu'il insiste à vouloir te faire admettre que tu a menti, prends l'eau bénite et en l'aspergeant dis-lui: "Au nom de --Dieu et de la Sainte Vierge va-t-en d'ici". Après tu me diras quelle a été sa réaction, afin de comprendre si c'est Satan ou l'ange du Seigneur. » Les paroles du Père me rendirent sereine et tranquille. Mais cette sérenité fut bientôt troublée par celui qui se disait l'ange du Seigneur.
Pour la troisième fois, l'ange des ténèbres
août 1953
Un soir je m'étais couchée depuis peu et je priais. A un moment donné j'entendis un petit bruit dans la cellule, mais je n'y prêtai pas attention. Après je sentis comme une main posée sur ma tête. J'en fus impressionnée. J'allongeai le bras pour allumer la lampe mais je ne trouvai pas l'interrupteur. J'en fus effrayée. Tandis que j'étais1à, hésitante sur ce qu'il fallait faire, j'entendis la voix du jeune garçon que j'avais vu les deux fois précédentes et qui me disait:
Ne crains rien, c'est moi, l'ange du Seigneur. Alors je regardai: c'était vraiment lui! Il poursuivit: N'aie pas peur, je viens pour ton bien. Pourquoi ne m'as-tu pas écouté? Sois sage, écoute mon conseil, sinon tu t'en repentiras quand il sera trop tard. Si tu continues de la sorte tu ne feras que tromper! Avoue que cette histoire n'a été qu'une illusion et ne pense plus à ces choses.
Hésitante et toute épouvantée, je me rappelai ce que le Père m'avait dit. Je voulais prendre l'eau bénite que j'avais près du lit sur ma table de chevet, mais j'avais peur. Alors je saisis le Crucifix que j'avais toujours sur la poitrine et en le levant je dis: « Au nom du Christ et de la Vierge Immaculée va-t-en d'ici! »Il fit une grimace et avec une voix sévère il dit: -Sois maudite toi et qui t'a suggéré cela: Tu vas me le payer ! Si "Elle" n'était pas là je t'étranglerais! Il devint comme un charbon ardent et s'enfuit en laissant derrière lui comme une traînée de feu, qui dura quelques minutes.Vous pouvez imaginer, Père de mon âme, la terreur que j'éprouvai. La crainte que tout ce qu'il y avait eu entre la chère Maman et moi n'était qu'illusion de ma part, m'étreignit encore plus fort.Quel tourment! De frayeur, je ne parvenais plus à dormir. Alors je décidai d'appeler à nouveau ce Père et je lui racontai tout. Après m'avoir écoutée, il me dit:
-Voilà la rage du démon! Maintenant je suis encore plus convaincu que vraiment la Sainte Vierge t'a parlé pour faire ce don à l'humanité comme gage de son amour de Mère pour le salut des âmes. Ne crains rien!
-Mon Père, j'ai tellement peur!
-Non, sois calme! Je t'assure que la Vierge ne permettra pas que Satan te fasse du mal. N'es t-tu pas dans son Cœur?
-Oui, mon Père, venez à mon aide car je me sens tellement petite et pauvre. Et lui:
-Aie confiance et vis ton abandon total en Elle qui t'aime avec le cœur et la tendresse d'une mère.
L'ange des ténèbres jette le masque
Me voici: maintenant tu va payer
novembre 1953
A cette epoque un des dortoirs menaçait de s'écrouler à cause d'un déplacement des poutres, et nous fûmes donc obligées de nous regrouper dans l'autre. Nous avions convenu de dormir à deux dans chaque cellule, avec un petit paravent pour séparer les lits. Ici se produisit la scène la plus forte. Ce soir là j'étais déjà couchée, ainsi que ma consœur voisine, et il me semblait qu'elle s'était déjà endormie. Je ne sais pas pourquoi, mais je ne parvenais pas à prendre le sommeil. Au bout d'une heure je m'entendis appeler par une voix qui m'effraya et qui disait:
-Me voici; maintenant tu vas payer! J'ouvris les yeux et je vis devant moi ce jeune garçon qui disait être l'ange du Seigneur. Dieu seul sait quelle fut mon épouvante, seul Dieu le sait... Je voyais qu'il voulait approcher de mon lit …Je ne sais pas, mon cher Père, si vous pouvez imaginer ce que j'éprouvai! Je ne pouvais pas m'enfuir Quelle grande angoisse il y avait en moi….Je me vis perdue et, sans le vouloir, j'appelai au secours. Ma sœur voisine se réveilla et me demanda si je me trouvais mal. Elle vint immédiatement à mon chevet, et en me voyant trembler de peur elle me demanda: « Qu'est-ce que tu as? » Je lui répondis: « Je t'en prie, jette de l'eau bénite, parce qu'il y a le démon! Prie la SainteVierge afin qu'elle éloigne de moi ce monstre, je me sens mourir! » La pauvrette se mit à faire des signes de croix avec l'eau bénite et à réciter le Je vous salue Marie. Je ne sais pas expliquer ce qui arriva. Je sais que ce jeune garçon se transforma en un monstre répugnant et s'enfuit en hurlant, en faisant trembler la pièce. Ayant demandé à la sœur qui partageait ma cellule si elle avait vu quelque chose, elle me répondit: -Non, mais je sentais qu'il se passait quelque chose que je ne pouvais pas m'expliquer. Excusez-moi, Père de mon âme, si je vous ai raconté tout ceci. Je ne me suis fait violence que pour obéir (...).
Conclusion
Pendant presque quarante ans j'ai souffert et lutté entre la joie que m'avait donnée la chère et douce Maman du Ciel et l'immense chagrin qu'à cause de moi ce qu'Elle avait demandé ne s'était pas réalisé, bien qu'Elle, la chère Maman, ait assuré qu'elle m'aurait envoyé un instrument pour réaliser tout ce qu'elle souhaitait donner à ses chers enfants. J'étais fortement assaillie par la crainte d'être dans l'illusion, et cette pensée me tourmente encore souvent. Après avoir beaucoup prié et sur les exhortations de Maman, je me suis présentée à vous, mon Père. Je ne sais pas si vous vous souvenez encore de cette première rencontre! Je me sentis tout de suite accueillie et me rendis compte que vous m'auriez comprise. Mais je vous avoue que lorsque je voulais parler de la Vierge Marie, dès que je me sentais devant vous je sentais une force qui m'empêchait de parler, je ne parvenais pas à dire un mot. Ainsi la crainte d'être le jouet d'une illusion était toujours plus forte.Un jour Maman me dit: Parle ma petite! C'est lui l'instrument que Jésus t'a envoyé pour réaliser ce que je t'avais demandé.
- »Pardonne-moi, Maman, pardonne mon audace! Si c'est vraiment toi qui veux cela, toi qui le peux, fais en sorte que ce soit lui qui m'interroge: alors il me sera plus facile d'exposer en toute simplicité ce que tu m'as demandé.Confiante dans l'aide de Maman, je me tins tranquille et sereine, dans la certitude qu'Elle serait intervenue afin que ce fût vous, mon Père, à m'interroger. Quand, après avoir lu mes cahiers, vous m'avez demandé quel était mon secret, je ne sais pas si vous vous en êtes aperçu, je fus émue, je sentis une force qui ne m'appartenait pas et je pus parler facilement.Merci, ma chère Maman, que tu es bonne et condescendante! "
Une crédibilité fondée
Les faits de nature mystique demandent à être examinés avec sens de responsabilité, sans attitudes préconçues ni en sens positif ni en sens négatif. Avant tout il faut garder à l'esprit, la liberté et le caractère imprévisible de l'action divine, qui sont les caractéristiques bien mise en évidence dans les pages de la Bible. Nous ne pouvons présumer que l'action divine entre dans nos schémas mentaux. Dans notre cas, de précieux éléments pour évaluer la véracité de l'expérience ici rapportée nous sont offerts par la personne même qui l'a vécue. Tout d'abord le récit, attentivement examiné, nous offre de sérieux éléments de crédibilité Surtout la vie de cette sœur clarisse fut d'une telle élévation spirituelle que tout soupçon de tromperie est à exclure de la manière la plus absolue, et cela en tenant bien compte des exigences de prudence requises, spécialement en cette matière. Le fait que cet évènement ait été révélé quarante ans après qu'il s'est produit n'est pas négligeable.
Mise sous silence dès sa naissance de manière aussi dramatique, la voyante attendit avec foi le moment que la Vierge lui avait annoncé, sans prendre aucune initiative. Elle aurait pu profiter de l'époque où elle remplit les fonctions d'Abbesse; période qui lui aurait permis une certaine liberté d'action, et de se prévaloir également de la coopération d'un très compétent Religieux prêtre qui l'estimait beaucoup et auquel elle-même s'adressa plusieurs fois pour en demander conseil. Même le prêtre qui se chargea de faire frapper cette médaille, bien que l'ayant suivie dans sa voie spirituelle depuis quelques années et ayant reçu d'elle de nombreuses confidences concernant ses expériences mystiques, ne soupçonna jamais qu'en .'Sœur Claire se cachait un tel secret. Seulement après une intervention qui tient du prodige, il lui posa la question qu'elle attendait; ainsi se fit la lumière sur un évènement de grâce et de souffrance difficilement concevable.
Seconde partie, la consécration
En quoi consiste-t-elle?
La consécration consiste en une relation filiale d'appartenance particulière à Marie. Ses origines coïncident, quoique sous forme embryonnaire, avec le début du culte Marial dans l'Eglise. Déjà la très ancienne prière:"sous ta protection" (sub tuum praesidium), exprime de la part du fidèle l'abandon confiant de sa personne à la Vierge Marie. A toutes les époques, les fidèles amoureux de Marie ont exprimé cette singulière offrande suivant des modalités et formes diverses. Saint Louis Grignion de Montfort est considéré le prince de ceux qui ont promu la pratique de la Consécration à Marie, fondée sur des principes doctrinaux très sérieux. Aux côtes de Montfort, il serait opportun de rappeler une multitude innombrable d'autres théologiens et saints qui ont donné leur contribution doctrinale pour illustrer le singulier rapport du fidèle qui se consacre à la Vierge Marie. Les Pasteurs sont incités à promouvoir la Consécration au Cœur Immaculé de Marie avec un engagement et un zèle pastoral particulier pour le bien spirituel des fidèles, en s'inspirant de l'enseignement de l'Eglise concernant ce thème, ainsi que de l'action des derniers Souverains Pontifes qui ont plusieurs fois pratiquées la Consécration aussi bien de tout le genre humain que de différentes nations à titre individuel.
Actualité de la consécration au Coeur Immaculé de Marie
La médaille donnée par la Vierge à Sœur Claire Scarabelli est liée à la Consécration faite par l'Eglise à son Cœur Immaculé, comme elle-même l'avait demandé à Fatima. La Consécration au Cœur Immaculé de Marie représente un extraordinaire évènement de grâce du XXème siècle. Le Vénérable Pie XII, le 31 octobre 1942, consacra au Cœur Immaculé de Marie toute l'humanité. Paul VI, au terme du Concile Vatican II la répéta et la renouvela en 1967. Jean Paul II voulut la renouveler, en communion avec tous les Pasteurs de l'Eglise, le 25 mars 1984. Ceci a eu lieu, il faut le dire franchement, en réponse à la demande explicite de Marie, faite au cours des apparitions de Fatima. La Consécration ne peut pas se limiter à une formule. Par sa nature, elle engage toute la vie. Ce n'est donc pas une pratique, mais un choix de vie. La consécration au Cœur Immaculé de Marie correspond à un dessin de Dieu:il n'est donc pas étonnant que la Vierge l'ait demandée et veuille la porter à son plein accomplissement.
Une vérité pleinement lumineuse pour notre temps
La Maternité de Marie fondement de la Consécration.
Bien que la consécration à Marie s'enracine dès le début du culte marial et que les fidèles l'aient exprimée au cours des différentes époques par des formules et des modalités diverses, elle a été toutefois considérée une pratique née d'une surabondance d'affection de la part âmes particulièrement amoureuses de Marie. La même tentative que la théologie a fait pour justifier ce particulier rapport du fidèle à Marie, se borne à en démontrer la légitimité théologique et la convenance spirituelle.La raison qui justifie et postule la Consécration de toute l'humanité à Marie, est fondée sur sa maternité universelle -véritable maternité -comme il est affirmé par le Concile Vatican II.
La maternité de Marie qui embrasse l'Eglise universelle, proclamée par Paul VI en c1ôture de la troisième période du Concile Vatican II, bien que pressentie et témoignée au cours de l'histoire par tant d'illustres Pères et Docteurs de l'Eglise, n'est apparue pleinement lumineuse que de nos jours. La Consécration n'est autre que la maternité de Marie, sciemment accueillie et vécue par le croyant. Consécration signifie appartenance exclusive! le terme de "consécration" utilisé pour indiquer l'appartenance à Dieu, reste toujours unique et exclusif et ne peut, avec la même signification, se rapporter à aucun autre être créé.
Quelques précisions
La problématique si c'est licite de se consacrer à quelqu'un qui ne soit pas Dieu, ne doit pas être prise en compte dans notre cas si l'on considère que la nature de l'appartenance à Marie se trouve dans la relation spécifique qui existe entre la mère et le fils. Que Marie soit notre mère par la grâce, fait partie du projet salvateur de Dieu et nous avons donc le devoir de le respecter! En définitive nous pouvons dire que c'est Dieu qui nous a consacrés à Marie en faisant de nous ses enfants. Une autre objection est celle qui l'estime superflue par rapport au caractère absolu de la consécration baptismale.
La Consécration à Marie est justement en fonction de cette consécration baptismale: c'est la reconnaissance et l'accueil de son rôle maternel dans le cadre de la vie de grâce qui naît par le baptisme. Donc, loin de se superposer ou d'amoindrir la consécration baptismale, la consécration Mariale en fait ressortir la nécessité de l'action maternelle dans la naissance et le développement de cette vie de grâce.
Accueil conscient
Le fondement biblique de la maternité de Marie se trouve dans l'Evangile de Jean 19.26-27: "Jésus alors voyant sa mère et près d'elle le disciple qu'il aimait, il dit à sa mère: "Femme, voici ton fils". Puis il dit au disciple: "Voici ta mère". A partir de cette heure le disciple la prit chez lui". Que Marie ait accueilli consciemment sa maternité vis-à-vis du "disciple" il est tout à fait clair, mais il est également clair que le disciple, lui aussi, accueillit consciemment son nouveau rapport avec la Mère de Jésus. C'est désormais la conviction générale que le "Disciple" auquel Jésus mourant confie Marie comme mère est le prototype de tous les disciples de Jésus, et même de tous les humains, parce que tous 8ont appelés au salut dans le Christ. On demande donc que, comme Jean accueillit Marie comme sa mère, chaque chrétien 8'ouvre à cet accueil et accepte Marie comme sa Mère. La Consécration au Cœur Immaculé de Marie n'est autre, en définitive, que l'accueil concret et conscient de sa maternité dans notre vie en conformité avec le dessein salvateur de Dieu.
Comment vit-on la consécration?
Nombreux sont ceux qui ont écrit comment vivre notre relation filiale ( de consécration) avec Marie. En nous remettant à Elle comme des enfants docile nous lui permettons de nous faire participer au mystère de son " pur et inconditionnel accueil de Dieu, grâce à la foi. l'espérance et la charité" En effet, le salut consiste à accueillir le Christ dans notre vie. La vie de Marie est au plus haut degré pur accueil du Christ, bien plus de ce que fit l'apôtre Paul qui disait: "j'ai été crucifié avec le Christ et ce n'est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi. Cette vie de la chair, je la vis dans la foi du 'Fils de Dieu" (Galates 2.20).
Marie désire allumer dans les cœurs de ses enfants sa foi, son espérance, sa charité...indispensables pour un véritable et fructueux accueil du Christ en nous. Sous cet aspect nous pouvons parler de ministère - ainsi que de mystère propre à Marie, ceux de faire partager à ses enfants la capacité d'accueillir le Christ, notre salut.
Quelle signification peut avoir une médaille?
Une médaille ne peut avoir d'autre signification que celle d'être un "Signe". Même celle qui est connue comme la "médaille miraculeuse" n'est qu'un "Signe" dont la valeur découle de ce qu'elle signifie. Elle ne peut en effet avoir, en soi, des prérogatives miraculeuses ou magiques. Le langage du signe, et davantage encore celui du symbole, est le plus approprié pour exprimer les réalités appartenant au monde du sacré.
La médaille qui rappelle tout spécialement la consécration du fidèle à Marie, doit être considérée comme un signe distinctif d'appartenance à Elle et non pas uniquement une simple marque de dévotion, comme peut l'être toute image la représentant. En plus d'être un signe d'appartenance elle devient aussi témoignage.
Un don de la Mère
La médaille que la Vierge a demandée de faire frapper est un don: "Je désire donner un signe, un don d'amour à tous mes enfants, les chéris de mon Cœur, que j'aime et dont je suis aimée, pour leur montrer la reconnaissance de mon Cœur de ~ Maman". Un don qui s'identifie à son Cœur:"Je viens (...) pour leur faire don de mon Cœur, afin qu'ils comprennent combien je les aime...". Marie nous donne son Cœur, non seulement comme expression de son amour, mais également comme capacité de notre part, d' aimer Jésus avec son même amour.
C'est en outre un rappel à vivre avec cohérence et fidélité les valeurs de la Consécration: "Il sera également un rappel pour nombre de mes enfants que j'aime avec tendresse, mais qui ne répondent pas à mon amour". Il serait impossible de porter cette médaille, qui a valeur de signe, en conduisant une vie contraire à ce qu'elle signifie, sans en prouver malaise et conflit intérieur. Il semble que ce soit dans le style de la Vierge de confirmer, par des signes particuliers, les évènements ecclésiaux la concernant. Les apparitions de l'Immaculée à LourdeS en1858 suivent justement la proclamation de cette vérité de foi de la part de l'Eglise (Pie IX 1854).
L'apparition à Sainte Catherine Labouré (27 Novembre 1830) à qui la Vierge demanda de faire frapper la médaille au rayons (dite miraculeuse), n'a-t-elle pas été une contribution venue d'en Haut pour encourager la proclamation de l'Immaculée Conception? Est-il alors surprenant qu'elle ait voulu donner un signe d'agrément spécial après que l'Eglise, en accueillant son insistante demande, consacra le monde entier à son Cœur Immaculé?
Une interrogation
En accordant foi à cette histoire, ne risque-t-on pas de créer une certaine confusion en joignant à la médaille miraculeuse, tellement ancrée dans la dévotion de tous les chrétiens, une autre médaille voulue elle aussi expressément par la Vierge Marie? Cela ne pourrait-il pas prêter à confusion au détriment de la transparence que devraient avoir les signes de la piété chrétienne, qui sont valables et recommandables uniquement s'ils élèvent l'esprit à la réalité qu'ils expriment?
Ne risque-t-on pas, de surcroît de tomber dans le grotesque en faisant -par le biais de ces deux médailles -apparaître Marie en concurrence avec Elle-même? Ces hypothétiques difficultés ne sont qu'apparentes. De toute manière la valeur dela médaille miraculeuse et son importance pour la piété populaire ne sont absolument pas mises en doute. La médaille dont nous parlons, "don et rappel" à vivre la Consécration à Marie, a un sens uniquement pour ceux qui se sont consacres à son Cœur. La porter sans être consacrés à la Vierge, serait comme porter l'insigne d'appartenance à un mouvement donné sans en faire: partie. Une médaille ne remplace: pas l'autre!
On peut:porter un exemple avec l'analogie des bagues. Il y a des bagues qui ont des significations différentes car elles représentent le souvenir d'évènements :plus ou moins importants de la vie ( comme la bague de fiançailles, celle qui rappelle la naissance d'un enfant ou un moment spécial de la vie, etc.) et il y a l'alliance qui, tout en étant de facture très modeste, renferme la signification la plus riche: le :pacte nuptial. Cette médaille, nous: pourrions la considérer comme étant le signe de l'accueil réciproque et l'appartenance du disciple à la Mère qui s'exprime au moyen de la "Consécration".
Le symbolisme
Il n'est pas possible d'approfondir, dans cette:petite brochure, le symbolisme de cette médaille dont la synthèse et le centre est le cœur. Ce mot "cœur" - comme l'écrivit Jean Guitton -est un des plus synthétiques qui soient, parce qu'il recueille, dans le signe qu'il représente, un évangile:palpitant, l'essence du christianisme résumé :par Saint Jean dans l'axiome "Dieu est amour". Le symbole des deux Coeurs au revers de la médaille, étroitement unis, :presque enlacés :par une couronne d'épines, tous deux entourés de flammes, font allusion à une symbolique assez récurrante, après Saint Jean Eudes.La piété catholique associe souvent l'amour du Fils et l'amour de la Mère.
L' union de Jésus et de Marie en un seul Cœur avait déjà été enseignée par saint Jean Eudes. Il y a un seul sacrifice salvateur: celui du Christ accueilli pleinement dans le Cœur Immaculé de Marie. C'est pour cela que Marie a plusieurs fois répéter à sœur Claire que son sacrifice de fait n'est qu'un avec celui de Jésus.
Jésus, Marie, je Vous aime, sauvez toutes les âmes!
«Jésus, Marie je vous aime, sauvez toutes les âmes!» c'est l'invocation qui proclame l'unité d'un amour solidaire qui nous a sauvés dans la compassion. En outre cette invocation ne doit pas signifier -de la part du fidèle -seulement une expression d'amour qui embrasse deux personnes en même temps, mais encore davantage une insertion dans la relation d'amour de ces deux personnes, ce qui veut dire: Jésus, je t'aime avec l'amour de Marie; Marie, je t'aime avec l'amour de Jésus.
Ma Mère, confiance et espérance, à Toi je me confie et je m'abandonne!
L'inscription qui entourait comme en cercle sa personne "Ma Mère, ma confiance et espérance, à Toi je me confie et je m'abandonne" renferme les éléments essentiels de toute consécration mariale.En outre l'expression : "à Toi je me confie et je m'abandonne" signifie que notre enracinement en Marie rend possible, comme cela s'est produit pour Elle, la foi confiante, indéfectible et l'abandon total au Christ, unique Sauveur, ainsi qu'en Lui seul, par Lui et avec Lui est possible notre abandon au Père.
Récapitulation
1) La Consécration représente un extraordinaire évènement de grâce dans notre siècle. Elle consiste en un rapport d'appartenance à Marie ayant pour but le total accueil de la vie du Christ en nous.
2) Elle a son fondement dans la maternité universelle de Marie, accueillie consciemment et vécue de manière responsable dans la vie de chaque croyant. Elle est de nature filiale et a son ondement biblique en Jean 19, 26-27.
En ce qui concerne la médaille il faut dire:
1) C'est le "signe" qui rappelle l'importance de la Consécration à Marie: elle a valeur de souvenir, elle est un rappel à la cohérence et elle est aussi un témoignage.
2) C'est un "don" parce qu'elle exprime de la part de Marie l'acceptation de notre Consécration. C'est également une marque de gratitude qu'Elle offre à l'Eglise qui lui a consacré le genre humain, comme Elle l'avait Elle-même demande.
Prières de consécration de Soeur Claire
Je me consacre à Toi
O Marie, Mère de Dieu et notre Mère très douce, fille bien-aimée du Père, Mère admirable du Fils, Epouse fidèle de l'Esprit Saint, Tu es pour moi la Mère spirituelle, Maîtresse de vie et Reine puissante… Remplis mon existence de joie, de lumière et d'amour. Tu m'as accueillie dans ton Cœur où je vis en parfaite c1ôture. Dieu me fit la grâce de Te donner à moi, pour que j'éprouve le besoin de ne vivre que pour Toi, en Toi, avec Toi….Et pour mieux vivre en Jésus, pour Jésus, avec Jésus, sous ton action maternelle, je me consacre et me donne à'Toi à Toi et à Toi je m'abandonne pour touj6urs avec la confiance d'une petite fille. Je suis ta propriété; avec ton aide je m'engage à éradiquer en moi tout ce qui ne plaît pas à Dieu, en restant sous ta conduite maternelle et suivant ton exemple, en agissant selon ta volonté et celle de Jésus. Ainsi soit-il.
Aujourd'hui je m'offre à Toi
Oh! Marie, ma très aimable Mère, aujourd'hui je m'offre à Toi. Je consacre pour toujours à ton Cœur Immaculé tout ce qui me reste de vie, mon corps avec toutes ses faiblesses, mon cœur avec toutes ses affections et ses désirs, toutes les prières, travaux, amours, souffrances et luttes, et spécialement ma mort avec tout ce qui l'accompagnera. Tout cela, o ma Mère, je l'unis pour toujours à ton amour, à tes larmes et à tes souffrances.Ma très douce Mère, souviens-toi de ta pauvre fille! Et si, vaincue par le découragement et la tristesse, il m'arrivait de T'oublier, alors je Te demande, pour l'amour que Tu portes à Jésus, pour ses plaies et pour son Cœur, pour son Sang, de me protéger comme ta fille, malgré mon indignité. Ne m'abandonne pas jusqu'au moment où je serai avec Toi dans la gloire du Ciel...
Donne-moi ton Cœur !
Je me donne toute à Toi, ma bonne Maman, très Sainte Marie. Prends-moi tout entière, prends mon cœur et donne-moi le tien, pour que je puisse recevoir Jésus dans la Sainte Communion dans les mêmes saintes dispositions que Toi, avec ton respect, ta tendresse, ta pureté et avec ton amour. Ainsi seulement je pourrai faire plaisir à Jésus et le consoler de tant de marques d'irrespect.
Je t'attends
Oh! Marie, puissante Dame, mais aussi Maman très tendre, je suis ta toute petite; je T'appartiens depuis mon enfance, je me remets à Toi, j'ai confiance en Toi, je m'abandonne à Toi, certaine que Tu recueilleras mon dernier soupir, pour m'emmener là-haut avec Ton et mon Jésus. Je t'attends… Viens… Merci.
Accepte mon cœur !
Je Te salue Marie, ma douce et chère Mère! Accepte l'hommage de mon cœur filial qui se déclare tout à Toi et rien qu'à Toi, ne voulant vivre, œuvrer et souffrir que pour Jésus, en union avec Toi, en reposant toujours sur ton Cœur dont Il a fait sa demeure! J'unis mes prières de ce jour aux tiennes lorsque Tu étais sur la terre, ainsi qu'à celles que Tu élèves continuellement au bon Dieu pour les âmes; j'unis mon travail au tien, mon repos au tien, mes souffrances à tes douleurs, mes désirs, mes pensées, les soupirs, les battements de mon cœur, mes intentions aux tiennes. Accepte, ô! ma bonne Mère, tout mon être: unis-le à toi et après, avec tes mains très pures, offre-le à Jésus en le priant de daigner joindre ma petitesse à ses mérites infinis, de tout purifier avec son précieux Sang, pour l'offrir au Père Eternel en faveur de son Eglise, pour le Saint Père, pour tous les prêtres et les consacrés, pour tous les frères pécheurs, afin que vienne bientôt le Règne de Dieu sur toute la terre. Amen.
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