Sainte Foy d'Agen
Sainte Foy d'Agen
Vierge et Martyre
+ au 3e siècle
Fête soit le 6 octobre
C’est Saint Martial de Limoges qui érigea l’évêché de la ville d’Agen. Mais cet évêché resta longtemps sans évêque. Ce n’est qu’à la fin du IIIe siècle que saint Caprais fut le premier évêque - connu – d’Agen. Sous le règne de l’empereur Maximien fut envoyé vers Agen une délégation chargée de réduire les superstitions chrétiennes. Un certain Dacien, leur chef, ne manquait pas d’exceller dans le genre massacre. La plupart des chrétiens avait fui la ville pour se réfugier dans la campagne environnante. La confrontation avec Dacien n’était pas chose facile. C’est une jeune fille chrétienne, nommée Foi, ou Foy, née à Agen, belle à souhait et connue pour ses vertus qui fit le premier pas, malgré elle. Elle fut convoquée par le gouverneur. Je ne sais pas ce qu’ils se sont raconté mais les Petits Bollandistes ont le génie d’inventer des dialogues surfaits au sein desquels règne une langue de bois sanctifiante qui ferait pleurer si l’on arrivait à y croire. Ces dialogues, ils les appliquent à toutes les situations dans lesquelles les futurs martyrs sont aux prises avec leurs futurs persécuteurs. Personnellement, j’ai tendance à penser qu’il n’y avait pas beaucoup de dialogues possibles avec des militaires choisit sans doute pour leurs aspects grossiers, agressifs et vindicatifs, à l’image de leur empereur tel Dioclétien assoiffé de pouvoir. Cela ne les empêchait pas d’avoir une inspiration raffinée en ce qui concerne les tortures infligées à leurs victimes. (rien n’a bien changé depuis) On fit venir un lit d’airain sur lequel on coucha Foy puis on mit le feu en dessous. Caprais, inquiet de ce qui se passait, eut l’audace de descendre de la colline où il se cachait et aperçut de loin la Belle Foy couchée sur un lit de feu. Il invoqua intensément le ciel puis il vit briller sur la tête de Foy une couronne qui brillait de mille couleurs. Une colombe descendit se poser sur la tête de Foy et l’environna avec un linge éclatant comme le soleil puis étendit ses ailes d’où tomba une pluie fine qui éteignit le brasier. Caprais comprend qu’il s’agit d’un signe lui indiquant son futur martyre. Il frappe alors le rocher sur lequel il s’était appuyé et voila qu’en jaillit une source qui n’a jamais tari depuis. Puis il fonce vers le lieu du martyre de Foy et entre devant les soldats et le gouverneur sans ressentir de crainte. Caprais était beau et fort et donc impressionnant. Dacien lui proposa de faire partie de sa suite moyennant toute une série d’avantages. Mais Caprais refusa. Dacien furieux le fit torturer. Mais voila qu’Alberte, la sœur de Foy surgit devant tout le monde en annonçant sa croyance. Puis arrivent aussi Prime et Félicien, deux frères chrétiens habitants Agen. S’ensuivent nombres d’habitants qui emboîtent le pas des martyrs. Comme les bourreaux ne suffisent pas aux exécutions, la foule s’y met alors avec tout ce qui lui tombe sous la main, pierres, poignards, épées etc. Sainte Foy est représentée devant une couronne que lui apporte une colombe. Ses attributs sont soit le gril, soit le lit d’airain ou la chaîne qui servit à l’attacher. On l’invoque contre la peur.
C’est au IXe siècle que le corps de Sainte Foy fut emporté furtivement par un moine qui le porta à Conques. Arinisdus, moine de l’abbaye de Conques troqua ses habits monastiques contre ceux d’un pèlerin et se rendit à Agen où il demeura 10 ans. On s’habitua à sa fidélité. Un jour de l’Épiphanie, il se proposa à garder les reliques plutôt que de participer au repas festif. Pendant que tout le monde mangeait, il s’approcha des reliques, les déroba, les mit dans un sac et s’enfuit vers Conques. Le lendemain on s’aperçut du larcin et tous furent consternés. Il poursuivirent Arinisdus jusqu’à Conques mais ne le trouvèrent pas et revinrent bredouilles. Pendant ce temps là, Arinisdus poursuivait tranquillement son chemin en faisant des miracles ça et là. Il fut accueillit à Conques avec triomphe. Les moines vinrent à sa rencontre en procession, sans doute le 14 janvier 866. Le récit de l’enlèvement fut mis en vers au XIe siècle.. Une partie de ses reliques furent dispersées. On en trouve en Catalogne, en Angleterre et en Normandie. Mais la tête est resté à Agen. On représente Caprais, à genoux, près d’une fontaine. Il est patron de Saint Vrain en Ile-de-France. Sa tête est aussi à Agen. On construisit, à Conques, la fameuse statue de Sainte Foy, merveille d’or et de pierreries. Quand une menace planait sur le pays, les moines sortaient la statue en la plaçant sur un cheval très doux. Le clergé suivait en frappant des cymbales et en soufflant dans des olifants.
On raconte que sainte Foy faisait sa justice elle-même. Un assistant à la procession murmura : “Oh ! que je souhaiterais que la statue tombe à terre. J’en recueillerais les lames d’or brisées.” Il n’avait pas fini que son mulet lui jeta une ruade qui le fit tomber à terre. Un jour, un jeune homme avait volé une paillette d’or dans un moule qui avait servi à fabriquer l’autel d’or de sainte Foy. Elle lui apparut sous forme de statue et lui demanda de restituer l’or.. Comme il ne voulait pas s’exécuter, Sainte Foy lui apparut à nouveau tenant une baguette avec laquelle elle visa l'œil du jeune homme. Il eut si peur qu’il rapporta l’or dès le lendemain. Sainte Foy rayonna bien au-delà de la France grâce aux chemins de saint Jacques. Elle devint Santa Fé dans les deux Amériques. Quelquefois on identifie sainte Foi à l’histoire allégorique d’une des filles de sainte Sophie.
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