Les serviteurs de Dieu Pauline et Georges Vanier
Les serviteurs de Dieu Pauline et Georges Vanier
Un couple exceptionnel
Les gens se souviennent des Vanier, surtout quand, de 1959 à 1967, Georges a été gouverneur général du Canada. Ils apparaissent alors comme un couple simple, affable, plein d'entregent, soucieux d'aider et de rencontrer toutes les classes de la société lors de leurs nombreux déplacements à travers le pays. Et tout le monde apprécie leur cordialité, la chaleur de leur contact et leur volonté de servir. Georges remplit sa fonction en faisant beaucoup d'allocutions sur les questions de la jeunesse, de l'unité nationale, de la famille et des valeurs spirituelles. Ils sont à l'origine et les maîtres d'oeuvre du grand congrès sur la famille tenu en 1964 et, l'année suivante, de la fondation de l'Institut Vanier de la Famille. Quand Georges Vanier meurt le 5 mars 1967, la presse et les médias parlent de lui comme d'un grand homme qui a laissé sa marque sur le pays.
Pauline et Georges ont été mariés durant 46 ans et ont eu cinq enfants: Thérèse, médecin, travailla longtemps à l'hospice Saint-Christophe (Londres) pour les soins palliatifs; Georges-Benedict, moine trappiste; Bernard, artiste peintre; Jean, fondateur de l'Arche; Michel, traducteur. Après la mort de Georges, Pauline se retire à Montréal et s'adonne à des oeuvres sociales, notamment auprès des malades et des prisonniers. Mais elle sent que le Seigneur l'appelle à plus de dénuement; elle décide de vendre ou de donner tout ce qu'elle possède et de se retirer à l'Arche, à Trosly-Breuil, en France. Elle y vivra 19 ans, de 1972 jusqu'à sa mort le 23 mars 1991, jouant pour les assistants et les handicapés le rôle de grand-mère attentive et compatissante. Tout le monde l'appelle alors du nom affectueux de « Mamie ».
Bref survol de leur vie
Georges-Philias Vanier est né le 23 avril 1888 à Montréal. Jeune avocat, il est un des premiers volontaires en 1914 à s'enrôler dans le 22e bataillon en voie de formation. Le 18 août 1918, un obus lui cause de graves blessures aux jambes. Le lendemain, sa jambe droite est amputée. La paix revenue, il poursuit sa carrière militaire et devient commandant du 22e Régiment à la Citadelle de Québec. Le 29 septembre 1921, il épouse Pauline Archer, elle aussi originaire de Montréal où elle est née le 28 mars 1898. Quelques années plus tard, Georges est aussi nommé assistant du Haut Commissaire canadien à Londres et membre de la délégation canadienne à la Société des Nations, à Genève. Nommé à Paris en 1939, il doit fuir avec toute sa famille, l'année suivante, devant l'avancée des armées allemandes à travers la France. Réfugié en Angleterre, il est bientôt rappelé au Canada.
Il revient à Londres en 1943, avec Pauline, comme représentant canadien auprès des gouvernements en exil dont les pays sont envahis par les armées allemandes. En septembre 1944, il retourne à Paris, à peine dix jours après la libération de la ville, et Pauline l'accompagne en tant que représentante de la Croix-Rouge canadienne. Georges fait de nombreuses émissions à la radio pour mettre les Canadiens au courant de la situation en France et les implorer d'envoyer vêtements, chaussures et nourriture. De son côté, Pauline organise des centres de distribution pour ce qui arrive du Canada. À l'occasion de l'an 2000, les Postes canadiennes ont commémoré ses activités dans la Croix-Rouge durant la guerre par un timbre spécial avec son effigie. À partir de 1947, les services français d'assistance étant mieux rodés, Pauline diminue ses engagements à la Croix-Rouge pour se consacrer davantage à ses obligations d'ambassadrice. Toutefois, chaque jeudi, elle se rend dans un monastère de Carmélites pour quelques heures d'oraison et refaire « ses batteries spirituelles ».
L'âge de la retraite force les Vanier à quitter Paris en décembre 1953. Ils viennent s'établir à Montréal dans un modeste appartement, s'adonnant à des oeuvres sociales et croyant que tout autre service public est hors de leur portée. Mais en 1959, le premier ministre Diefenbaker propose à Georges de devenir gouverneur général. Pauline lui conseille de consulter son médecin avant d'accepter cette offre. Georges lui répond: « Si je dois remplir cette fonction, Dieu me donnera la force de l'accomplir. Je n'ai pas besoin de consulter un médecin. »
Les forces secrètes
Les Canadiens pressentent que ce couple vit une spiritualité intense sans connaître cependant les sources de cette vitalité humaine et chrétienne. La vie de foi des Vanier est fondée sur la participation quotidienne à la messe et une grande dévotion à l'eucharistie. C'est le lieu de leur oraison prolongée et de leur désir d'union à Dieu. Influencés tous deux par la spiritualité de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, ils s'efforcent d'avoir cette constante volonté d'union au Christ et cette recherche incessante de la volonté de Dieu. D'ailleurs Georges choisit pour ses armoiries officielles ces mots: « Fiat voluntas Dei ». « Que la volonté de Dieu soit faite ». De plus, à l'exemple de Thérèse de Lisieux, il aspire à avoir un coeur d'enfant. C'est la même orientation dans la vie de Pauline.
Il est peu commun de voir un couple si engagé dans la vie publique avec tous les attraits mondains, et pourtant avide de perfection chrétienne et faisant des efforts constants, même difficiles, pour se conformer à l'esprit d'enfance spirituelle. À la veille se son installation comme gouverneur général du Canada, Georges Vanier écrit: « Priez pour que nous travaillions toujours à la gloire de Dieu dans la petitesse et l'humilité. Ce n'est pas facile. Mais nous nous confions à l'amour miséricordieux du Sacré-Coeur de Jésus. Nous comptons sur votre aide pour traverser les épreuves qui nous attendent.» Pauline et Georges Vanier reposent à la Citadelle de Québec. Leur Cause est présentement à l'étude afin de voir si on pourrait la présenter à la Congrégation des Saints, à Rome.
Roger Quesnel
Bibliographie
« Ma faiblesse, c'est ma force. Un aperçu de la vie intérieure du général Georges P. Vanier, gouverneur général du Canada de 1960 à 1967 », Jean Vanier, Editions Desclée de Brouwer et Bellarmin, 1970.
« Portrait de Pauline Vanier », Deborah et George Cowley, EditionsNovalis 1994.
Pour plus d'informations
Roger Quesnel
175, rue Main,
OTTAWA (Ontario) K1S 1C3
Téléphone: (613) 237-0580
Télécopieur: (613) 232-4064
« Ma vie a été remplie et j'ai été comblée par les dons de Dieu. J'ai épousé Georges Vanier et c'est là le plus grand des dons, mais venir à l'Arche est sûrement le second, juste après. » (Pauline Vanier)
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