Spiritualité Chrétienne

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Les larmes de Notre Dame de Civitavecchia

 Civitavecchia

Le Mystère des larmes de Marie

Italie


Un jour de Chandeleur, le 2 février 1995, Jessica, une petite fille de six ans, joue dans le jardin familial à Civitavecchia, ville de bord de mer à quatre vongts kilomètres au nord de Rome. Entre deux allées, sous un bosquet, une petite grotte en pierre abrite une statuette de la Vierge Marie provenant de Medjugorje. Le père de Jessica, Fabio Gregori, 32 ans, simple employé de l’Enel-EDF italienne – a construit cette petite grotte de ses mains. Ainsi a t’il voulu honorer la statuette blanche que lui a rapportée de Medjugorje le père Pablo Martin Santiago, prêtre espagnol et curé de la paroisse voisine, San’Agostino. Fabio Gregori, comme bon nombre d’habitants de cette ville, a quitté la foi catholique pour entrer chez les Témoins de Jéhovah. mais le père Pablo, à force de présence et de prière, a réussi à ramener la famille Gregori à l’Eglise. En signe d’action de grâce, il a offert à Fabio cette satuette haute de quarante trois centimères.


Un cri déchire soudain la quiétude de ce dimanche après midi : « papa, papa, hurle la petite Jessica, ma Madonnina pleure ! »Les parents Gregori se précipitent. selon leur témoignage, des larmes de sang s’écoulent des yeux de la statue et descendent lentement sur ses joues. La nouvelle file comme l’éclair. très vite des voisin, les autorités de la ville, la police que Fabio a prèvenue, accourent. Puis de nombreux curieux. Un défilé qui dure plusieurs jours, jusqu’au 6 février. Sans cesse dérangé, Fabio Gregori n’en peut plus de fatigue : il finit par cacher la statue en lieu sûr.


Prévenu, l’évêque du lieu, Mgr Girolamo Grillo, se montre extrêmement sceptique. Il rappelle que cette zone, Pantano, est connue pour ses manifestations de magie…et ses messes noires. Pourtant le 10 février, Fabio Gregori vient discrètement sonner à la porte de l’évêque. Il cache sous son bras un colis de failble poids. Pour abriter la statue, Fabio ne voit pas de meilleur endroit que la maison de l’évêque ! Le prélat accepte ce cadeau embarrassant. Un mois plus tard, le 15 mars, Mgr Grillo vient célébrer la messe dans sa chapelle privée en compagnie de sa sœur, d’un neveu et de deux religieuses roumaines. « Il était 8 h 15, raconte t’il, la statue se trouvait dans un panier. Elle à commencé à pleurer alors que nous récitions le Salve Regina. Ma sœur a touché la statue, et du sang s’est répandu sur son doigt; moi, je n’en ai pas eu le courage. Mais j’ai vu une larme descendre tout doucement et couler sur le cou de la statuette ».


Pour l’évêque, le bouleversement est total. Déjà chargé, malgré lui, d’exercer son discernement à propos d’un phénomène inexpliqué, il figure désormais sur la liste des quelques 60 témoins directes des 13 lacrymations publiquements constatées. il voudrait parler; pourtant, il se tait. Il a reçu du Vatican la consigne ferme de rester prudent, et d’éviter toute déclaration publique. Le 5 avril 1995 cependant, deux mois après le début des phénomènes, il est interviewé au journal télévisé de 20 h de Rai Uno . Et reconnaît: « le 15 mars, j’ai vu les larmes qui coulaient sur le cou de la statuette ». Il raconte toute la scène devant des millions de téléspectateurs: Les Quatres témoins…le sang frais, alors que la statue ne portait plus que quelques traces anciennes de sang déjà coagulé…


Il expliquera que s’il a pris l’initiative de rompre le silence, c’est pour mettre fin à la campagne qui s’acharene alors contre le propriétaire de la statuette. Celui ci en effet à très vite été mis en examen pour abus de confiance publique et « truffa » comme on dit ici, c’est à dire pour supercherie. Le contexte, il est vrai, incite à la méfiance : entre le 24 janvier et le 27 mars 1995, pas moins de dix lacrymations de statues de la Vierge ont été signalées en Italie. Les journaux sont pleins de photo de Vierges saiguinolantes, parfois une par jour, les 12, 13 et 14 mars. Mais souvent, les faits ne se reproduisent qu’une seule fois, sans témoin et dans plusieurs cas, on a fini par découvrir une main humaine à l’origine des « phénomènes »...


En ce qui concerne Civitavecchia, deux associations italiennes qui se battent contre les abus de crédulité publique n’ont pas hésité à porter plainte contre Fabio Gregori: le pauvre homme à dû prendre un avocat. La statue de la Vierge elle même, juridiquement « sequestrée » dans la maison de l’évêque, est soumise aux investigations d’un juge d’instruction. Et doit subir tous les examens. Et doit subir tous les examens imaginables –analyses de sang, radio, échographies... Dans le pays, le débat est ouvert. Un laboratoire réussit à faire pleurer une statue devant les caméras de télévision: il injecte à hauteur des yeux un produit qui finit par ressortir, quelques temps après, par simple condensation. Plusieurs journaux publient des schémas de statues, en coupe, révélant d’ingénieux systèmes d’injection de goutelettes commandées à distance !


Mais par ailleurs, les premiers résultats des enquêtes scientifiques commencent à tomber. Et les analyses sont formelles : il n’y a aucune trace de mécanisme ou de trucage dans la statuette de Civitavecchia. Quand au sang, il s’agit bien de sang humain, appartenant à une personne de sexe masulin. La justice demande alors à la famille Gregori, suspectée d’être à l’origine des lacrymations, de se soumettre à des examens. Mais sur les conseils de son avocat, Fabio refuse cette confrontation. Aurait il donc quelque chose à cacher ? Candide, il répond à ses détracteurs: « Je ne vois pas pourquoi je devrais me soumetre à ce test. Ils sont très nombreux ceux qui comme moi ont vu la Sainte Vierge pleurer, à commencer par le commandant de police de la ville. Non croyant, il a constaté le fait. L’évêque aussi. Je n’accepterai de me soumettre au test du sang que si la commission théologique me le demande ».


Guérisons et conversions


En parallèle à l’enquête civile menée par la magistrature, Mgr Grillo en effet a institué une commission théologique d’études, sous sa propre responsabilité d’évêque: onze experts – à Rome, ils ne manquent pas, dont l’Abbé Laurentin, chargés de mener un travail interdiciplinaire, y compris médical, sur ce dossier. La commission commence par des travaux de prélèvements sanguins sur la statue. Puis Mgr Grillo décide que la statue de la Madonnina sera de nouveau exposée au public. Le 17 juin 1995, elle est enchâssée dans une niche munie d’une vitre par balle, non plus dans le jardin des gregori, mais a San’Agostino, l’église paroissiale toute proche. Et pendant que les savants réfléchissent, les fidèles défilent par miliers.


Un an après les faits, le 2 février 1996, Mgr Grillo annonce que plus de trois cent mille pèlerins sont passés en une année pour vénérer. Et parle pour la première fois de guérisons et de conversions : « plus d’une vaingtaine de cas de guérisons sont attribués à l’intercession de Marie, dont notamment un enfant sorti d’un coma jugé irréversible. Il y a également de multiples cas de conversions , dont plus de 120 Témoins de Jéhovah ». L’évêque précise également qu’il a pris soin de procéder à un exorcisme sur la statuette et sur la famille grégori : « J’exclus la présence de tout influx démoniaque, comme me l’ont confirmé plusieurs exorcistes . C’est vraiment un événement inexpliquable de façon rationelle, conclut-il. Je ne dis pas pour autant que c’est un miracle: l’Eglise, avant de parler de miracle avance avec des pieds de plomb. »


De fait, l’Eglise reste prudente. Interrogé sur Civitavecchia le 22 mars 1995 alors qu’il se trouvait au sanctuaire de Lorette, le Cardinal Joseph Ratzinger, actuel Benoît XVI, alors Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, a eu cette réponse: « Notre foi n’est pas fondée sur certains signes et miracles, même s’ils peuvent aider. Ce qui compte en définitive pour la foi, c’est son fondement le plus profond et le plus radical, qui est dans la rencontre avec Dieu (…) nous devons être très prudents (…) Nous ne devons pas surrestimer de tels phénomènes. »


« Aucun fidèle n’est tenu d’y croire »


Le Cardinal Ratzinger réagira t’il de même quand il aura lu le rapport complet que doit lui remettre Mgr Grillo courant février – rapport qui inclut les résultats de la commission théologique dont l’étude, qui a duré 22 mois comporte 173 pages ? Prévenant, le 29 décembre dernier, qu’il ne tirerait aucune conclusion sans l’aval de la Congrégation Romaine, l’évêque de Civitavecchia ne cachait néanmoins ni sa satisfaction ni sa joie. D’une vingtaine à peine un an plus tôt, les cas de guérisons étaient devenus une cinquataine, et seraient tous soumis à une commission médico scientifique hautement qualifiée. « Ma conclusion tiendra compte des études théologiques le plus récentes, devait ajouter Mgr Grillo. Une fois que je connaîtrai l’avais de la Congrégatioon pour la Doctrine de la Foi, ma déclaration pourrait officialiser le culte de la Madonnina et affirmer l’authenticité du phénomène des lacrymations en démentant toute possibilité de trucages ou d’autosuggestions.


Il s’agira d’une déclaration de l’évêque de Cicvitavecchia, et donc valide pour mon diocèse. Personne ne sera obligé d’y croire, comme du reste aucun fidèle n’est tenu de croire aux apparitions de Lourdes et de Fatima. » Les lacrymations de la petite statuette de la Madonnina de Civitavecchia ont étées officiellement reconnues par l’Eglise et la Statue, vénérée en l’Eglise San’Agostino demeure un objet de pèlerinages.




28/01/2008
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