Le Père Marie-Joseph Gerber
Le Père Marie-Joseph Gerber
Pour l'apostolat des laïcs
1907-1993
Noël 1934 à Bitche : la petite fraternité locale de franciscains séculiers (appelés alors tertiaires de saint François ou membres du tiers ordre) reçoit comme assistant spirituel le père Marie-Joseph, 27 ans, Frère mineur capucin. Dans cette ville frontalière avec l’Allemagne, la fraternité compte quelque douze femmes âgées et malades. Le jeune capucin va s’employer, et ce sera le travail de toute sa vie, à remettre à l’honneur, notamment auprès des familles et des jeunes, cette voie de sainteté qu’est l’engagement au sein de l’ordre franciscain séculier. L’appel de tout baptisé à la sainteté qui brûlait le cœur de saint François plus de sept cents ans auparavant, et que rappellera le concile Vatican II une trentaine d’années après, trouve un profond écho dans le cœur du père Marie-Joseph. Né en 1907 dans le village d’Eckbolsheim, non loin de Strasbourg, le petit Aloyse dut à ses parents, eux-mêmes tertiaires, d’être familier de cette vocation. Le capucin qu’il est maintenant désire, comme son père saint François, être un apôtre brûlant d’amour pour Jésus pauvre et crucifié. De Noël 1927 à sa mort le 27 juillet 1993, à l’âge de 86 ans, en temps de guerre ou de paix, le Père Marie-Joseph enracine dans la prière et une doctrine sûre l’apostolat du tiers ordre au cœur duquel il place les souffrants. Il crée des cercles d’adolescents, rassemble des jeunes foyers ; il organise des retraites et des pèlerinages. Il enseigne aussi par des diapos et des films, tout en étant soucieux de répondre aux questions des laïcs engagés dans des tâches familiales, sociales, professionnelles et civiques. Encouragé par les papes, le père Marie-Joseph explicite inlassablement comment l’ordre franciscain séculier répond aux appels de la nouvelle évangélisation. À partir des années 1980, malgré une santé fragile et une grande fatigue, le capucin communie à l’élan missionnaire de Jean-Paul II, mesurant notamment les enjeux de la construction de l’Europe spirituelle. Éveilleur de nombreuses vocations religieuses et sacerdotales, le père Marie-Joseph soutient aussi avec audace, à temps et à contretemps, toutes les initiatives au service de la famille, et il engage la fraternité de Bitche dans cet apostolat. Refusant, que le tiers ordre soit « une affaire privée de l’ordre franciscain » ou, pire, « une sorte de chapelle fermée », il entretient des relations avec de nombreuses communautés dans le monde, toujours heureux de leur complémentarité dans l’Église. Animé d’un grand charisme de conduite spirituelle et de discernement, le père Marie-Joseph s’est efforcé, jour après jour, d’un cœur joyeux et miséricordieux, de faire progresser dans l’amour du Christ et de l’Eglise tous ceux qui, nombreux, de près ou de loin, jeunes ou adultes, se confiaient à lui.
Texte de Marie-Christine Lafon extrait du site www.famillechretienne.fr
La Vie du Père Marie Joseph Gerber
Aloyse Gerber est né le 27 février 1907 au sein d’une famille de douze enfants, dans le village alsacien d’Eckbolsheim, non loin de Strasbourg. Ses parents, tertiaires de Saint François, lui ont transmis dès son plus jeune âge l’amour de l’Ordre Franciscain.
1918 : Il n’a pas douze ans quand sa maman meurt après l’avoir confirmé dans la vocation au sacerdoce qui mûrit dans son cœur d’enfant.
1925 : Sa formation achevée, il entre au noviciat des Frères Mineurs Capucins à Sigolsheim et reçoit son nom : Frère Marie-Joseph. En 1930, il prononce ses vœux solennels à Tours et poursuit deux années d’études à l’Institut Catholique de Toulouse.
Le 19 mars 1932, en la fête de Saint Joseph, il est ordonné prêtre : « Ce n’est pas pour moi-même que Jésus a daigné et voulu me choisir. Mais il a en vue les âmes qu’il veut aimer, sanctifier et béatifier par moi et en moi. » Lettre à sa sœur Rosalie, le 18 Octobre 1931, Toulouse.
1933 : il a 26 ans ; ses supérieurs le nomment au couvent d’études de Bitche. Il enseigne l’histoire de l’Eglise, prêche des retraites, confesse, et assure (de 1941 à 1976) un ministère paroissial. Pendant 18 ans, il est aussi directeur de la revue « Saint François chez nous. »
A partir de Noël 1934, il est nommé Assistant spirituel de la Fraternité Séculière sur le plan local puis provincial. Ce ministère restera celui de sa vie. Animé d’un grand charisme de conduite spirituelle et de discernement des âmes, le Père Marie-Joseph s’est efforcé, jour après jour, d’un cœur passionné mais débordant de miséricorde, de faire progresser dans l’amour du Christ et de l’Eglise tous ceux qui, nombreux, de près ou de loin, jeunes ou adultes, se confiaient à lui. Avec feu, il entraînait les âmes toujours plus avant dans la Communion des Saints et dans l’intimité de la Sainte Famille de Nazareth. Il aimait répéter : « Mendiez la grâce d’être humble et petit devant Dieu, confiant jusqu’à l’audace dans la Miséricorde du Père : c’est la voie de l’enfance spirituelle que Thérèse a mission de nous enseigner aujourd’hui. »
Le charisme du Père Marie-Joseph
Découvrir une âme, c’est plonger dans sa lumière, c’est faire jaillir le mystère de sa vie. Chose bien impossible à qui se contente d’un regard purement extérieur. Chose bien impossible si cette âme ne se découvre elle-même à nous. Aussi nous sommes invités à plonger par la foi dans le mystère de la Communion des Saints. Car les Saints sont vivants dans le Cœur de Dieu. Et la foi nous introduit dans ce Cœur. On ne connaît vraiment un homme qu’à travers ses amitiés. Ici, le Christ est au centre. Cinq figures d’amitié se présentent encore à nous, cinq visages qu’il faut d’abord rapprocher les uns des autres. Et déjà se dessine le visage du Père Marie-Joseph, fruit d’une fécondité spirituelle qui dépasse notre entendement.
Saint François, le premier de cordée
« François est –on peut le dire– entièrement à l'effigie de Jésus par Marie. Ce fut une grande grâce. Voyez la croix de Saint Damien. Quelle confiance Jésus a pu avoir en ce jeune François ! "Répare mon Église." François a bien vite compris que ce n'est pas essentiellement la chapelle délabrée de Saint Damien qu'il devait rebâtir, mais le magnifique temple de Dieu, la maison de Dieu qu'est l'Eglise, et le temple que nous sommes, chacun. » « Jésus vous regarde et vous aime. Il vous adresse ces paroles : "Viens et suis-moi" ; pour les réaliser Il vous a appelés à la suite de Saint François. Tous les saints sont des entraîneurs, mais les saints ont leur spécificité. Et parmi les grands entraîneurs donnés par le Ciel aux jeunes, François est un des plus prestigieux. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est Dieu qui nous le dit par ses représentants, les Papes, et ils nous le disent en nous montrant qui est François. »
(Père Marie-Joseph, enseignement du 15 novembre 1992)
Aimer Marie...
« L'homme n'est heureux que si son cœur repose en Dieu. Et pour reposer en Dieu, la logique de la Très Sainte Trinité, c'est de nous faire passer par Marie. Alors demandez-vous : est-ce que je l'aime déjà assez ? Il faut que je l'aime davantage. (...) Avec François, jetons-nous tous les jours dans le Coeur de Marie. Et demandons-Lui : plutôt mourir que de tomber dans le péché. L'humilité, c'est d'être, de rester des enfants devant Dieu. Oh, que la Sainte Vierge nous donne la grâce d'être des enfants devant Dieu et pour être des enfants devant Dieu, d'être des enfants d'Elle. Regardez-là ! Demandez-Lui cette grâce ! »
(Père Marie-Joseph, enseignement du 23 juillet 1986)
Aimer l'Église...
« Que vous soyez vraiment, dans votre cœur et de tout votre cœur, attachés à Pierre : Je te donne les clés du Royaume, lui a dit Jésus. Pais mes brebis, pais mes agneaux ; et ensuite attachés à notre évêque, nos pasteurs. C'est cet esprit qui a permis à François de devenir François et de vivre l'Evangile. » (Père Marie-Joseph, enseignement du 15 novembre 1992).
Aimer Jésus, présent dans l'Eucharistie
« L’Eucharistie tient une place et un rôle décisifs dans notre vie. » « Par Lui, le Christ, avec Lui , en Lui, notre Frère et Sauveur, à Toi, Dieu le Père Tout-Puissant, en l’unité du Saint Esprit, tout honneur et toute gloire… Oui, notre vie et celle de l’humanité viennent s’inscrire dans l’offrande du Christ. » « L’Eucharistie est le centre de notre vie. La rencontre de Jésus dans le Saint-Sacrement est une loi fondamentale de l’existence chrétienne normale. Ce n’est donc pas là une affaire de simple piété personnelle, mais le fondement même de notre vie en Dieu. »
La Sainte Famille, modèle et guide pour nos familles
L'affiliation à la Sainte Famille, une grâce pour le 3e millénaire
« L’avenir de l’humanité et de l’Eglise passe par la famille » (Jean-Paul II, Familiaris Consortio) « Puisse la Sainte Famille, icône et modèle de toute famille humaine, aider chacun à cheminer dans l'esprit de Nazareth ; puisse-t-elle aider chaque famille à approfondir sa mission dans la société et dans l'Eglise par l'écoute de la Parole de Dieu, par la prière et le partage fraternel de la vie !» (Message de Jean Paul II dans la lettre aux familles en 1994).
Cette affirmation, le père Marie Joseph l’a entendue, il l’a accueillie dans toute sa profondeur et son réalisme surnaturel comme « ce que l’Esprit dit à l’Eglise aujourd’hui ». En vrai fils de Saint François, il n’a cessé de scruter les mystères de la vie du Christ, dont les 30 années de vie cachée au sein de la famille de Nazareth. « Jésus, Marie, Joseph, une merveille d’amour… » « On peut déjà deviner et entrevoir que là, il s’agit d’une merveilleuse cime d’amour qui ne se dévoilera que progressivement pour la plus grande joie des familles qui cherchent Dieu » (Père Marie-Joseph).
« C’est dans la Sainte Famille, cette Eglise en miniature par excellence que toutes les familles chrétiennes doivent trouver leur reflet. » (Jean-Paul II) Une intuition…, la rencontre de quatre personnes… conduisent à cette démarche de grâce pour l’avenir de la famille…
« L’amour doit être spiritualisé. Il faut virginiser l’amour. La contemplation de la Sainte Famille pourra –sinon devra– emporter nos époux vers un amour aussi grand, aussi beau que possible. »
« Et pourquoi pas, en quelque sorte, les entraîner vers cette cime d’amour où, par la grâce de Dieu, Joseph et Marie se trouvaient dés le départ de leurs fiançailles et épousailles: le Seigneur était leur tout. Que Dieu nous fasse comprendre par la Sainte Famille, qu’il y a une cime à ne pas perdre de vue. La montée, par la grâce de Dieu, vers cette cime, permettra de rester bien dans la réalité d’une vraie vie de foyer et de famille chrétienne. »
« Monseigneur Madjanski est à l’origine d’un institut d’études supérieures sur la famille en Pologne. Eclairé par Dieu, il a compris qu’un tel institut où étudient des prêtres, des jeunes, des gens mariés, ne peut porter tout son fruit s’il n’y a pas un support, le support d’un Institut de vie consacrée.Il a donc fondé, et ce sera approuvé, un institut de la Sainte Famille, où il y a des prêtres, et des laïcs. »
« Sachant tout cela, je me suis demandé pourquoi il y avait des liens avec son œuvre? Pourquoi? Il y a certainement des raisons. Dieu nous guide. Il fait notre chemin, et j’ai compris que nous pouvons avoir la grâce de communier au bien de cet institut. » « En effet, l’Eglise étant un seul corps vivant, le Corps mystique du Christ, il s’y déploie une interdépendance –si je puis dire– pour le bien et le progrès de chaque membre dans le corps mystique, et ainsi pour l’édification de ce Corps du Christ. »
« Providentiellement, sans doute, Dieu nous a orientés de cette façon: Pourquoi ne pourrait-on pas trouver une possibilité dans l’Eglise qui permette de partager, la joie, la profondeur, la vie réelle, le réalisme divin de la Sainte Famille. Et ainsi, de participer aussi à la mission de l’Institut pour le salut des familles. »
« Alors m’est venue cette pensée d’une affiliation ! »
« Que celui qui sente cet appel puisse entrer dans cette communion. » « Nous sommes au seuil d’un grand mystère, un mystère de merveilles, une merveille. »
Avec Thérèse, par la confiance et l'amour
« Entre François et la petite Thérèse il n'y a qu'une différence de surface, d'apparence extérieure : les deux sont animés du même esprit de simplicité et d'amour généreux. Seule la vie extérieure les différencie : par conséquent, un point assez secondaire... » (Père Marie-Joseph, dans une lettre du 7 novembre 1932).
« Il est si bon d'être un petit enfant ! Inutile d'expliquer à un petit enfant le cœur de sa mère ! Qu'il soit dans la peine ou dans la joie, dans n'importe quelle situation, il est sûr du cœur de sa mère et de son père ! (...) C'est libérateur parce qu'il y a quelquefois des soucis, des épreuves et ce n'est qu'avec cet esprit qu'on peut marcher et continuer son petit bout de chemin. Avec cet esprit, vous le savez bien, nous sommes vraiment avec Saint François, et avec Sainte Thérèse qui, sous ce rapport là, est vraiment l'écho de François, et j'ose le dire - je ne pense pas que je me trompe - elle a reçu cet esprit, bien sûr par l'Esprit Saint, mais aussi à travers surtout sa maman qui était une tertiaire de Saint François très fervente. Alors, vous voyez, je pense que je ne me trompe pas : François a toute sa part dans la vie de Thérèse. » (Père Marie-Joseph, enseignement du 12 novembre 1986).
« Par la confiance et l'amour. Retenez cela mes enfants, retenez cela ! Retenez-le ! (...) Quand il y a la confiance, comme disait la petite Thérèse, alors mon âme a des ailes, là je vole, mais si je perds la confiance, c'est fini. C'est ainsi que Thérèse a réactualisé la mission de Saint François à sa façon pour toute l'Eglise. » (Père Marie-Joseph, enseignement du 25 mars 1992).
Pour approfondir
Site sur le Père Marie-Joseph
Site de la Fraternité Séculière de Bitche
http://xavier.chaumont.free.fr
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