Le Père Joseph Kentenich
Le Père Joseph Kentenich
Précurseur du Renouveau
1885-1968
Fête le 15 septembre
Une œuvre mariale
L'aventure prodigieuse du Père Kentenich commence le 18 octobre 1914. Il se trouve, ce jour là, une vingtaine de jeunes, dans la petite chapelle Saint-Michel de Schoenstatt, un vallon verdoyant près de Vallendar, à quelques kilomètres au nord de Coblence. Dans la plus pure tradition montfortaine, le petit groupe se consacre à la Vierge Marie. Ce qui rend singulier leur démarche, c'est que la consécration se fait sous la forme d'une « Alliance d'amour », conçue non pas comme un pieux symbole, mais un contrat bilatéral liant les deux parties contractantes. De plus, par la voix du jeune Prêtre, la SainteVierge est sollicitée de bien vouloir établir son trône dans la chapelle pour y rpandre ses trésors. Chaque membre du groupe s'engage à s'abandonner désormais entièrement à la Mère de Dieu, et à se laisser guider très concrètement par Elle à travers l'existence. La démarche est « providentialiste », conformément à la spiritualité paulinienne de « la porte qui s'ouvre » (1 Co 16,9 – 2 Co 2, 12- Col 4, 13) .
Le projet est purement local au départ. Moins d'un demi-siècle plus tard, l'œuvre est mondiale. Comment cela a-t-il pu se faire ? La péponse à cette question ne relève pas de la logique humaine. C'est par le regard intérieur qu'on la découvre. Le Père Kentenich et les jeunes- dont plusieurs donneront leur vie pour l'œuvre- pratiqueront à la lettre l'abandon total à Marie. Et la Mère Trois Fois Admirable ouvrira les portes sur chacunes des futures étapes du déploiement de Schoenstatt. Les clauses du contrat sont fidèlement éxécutées de part et d'autre. Le Ciel répond toujours avec une merveilleuse prodigialité au démarches d'une foi radicale. Marthe Robin en est une preuve vivante au sein des Foyers de Charité. Et bien d'autres, au sein du Renouveau.
Choc frontal avec le nazisme
Le mouvement apostolique de Schoenatatt s'étend rapidement au lendemain de la première guerre mondiale. Il englobe peu à peu, sans plan préconçu, de nombreuses catégories ; jeubes, prêtres, femmes, sœurs, pèlerins. Elles se structurent tout naturellement, conformément au génie allemand : unions, ligues, et plus tard d'instituts séculiers, suivant le degré d'engagement des uns et des autres.
Le Père Kentenich parcourt l'Allemagne, l'Autriche, la Suisse alémanique, pour prêcher des retraites et animer des sessions de formation. Il oàbserve avec inquiètude la montée du nazisme, qu'il classe parmi les produits foisonnants de ce qu'il nomme « la pensée idéaliste et mécaniste », qui a sunmergé l'Europe depuis le 19e siècle comme une marée noire. Fille de la philosophie dualiste des « Lumières », cette pensée est la génitrice des idéologies qui ont saccagé le 20e siècle. Ce sont de purs produits du cerveau humain mais pratiqués comme des religions.
On accourt aux retraites de cet être de feu. De 1928 à 1935, ce sont chaque année plus de 2000 prêtres qui en bénéficient, parmi bien d'autres retraitants laics. Une telle ampleur témoigne d'un courant spirituel important et d'une inffluence en profondeur.
Une fois au pouvoir, les nazis ne tardent pas à classer Schoenstatt parmi les principaux adversaires à abbatre. Au terme de vexations sans fin, ils arrêtent le Père Kentenich.
Voici ce dernier descendant les escaliers qui mènent à la cave de la gestapo à Coblence. Le prisonnier murmure : « Je vais enfin pouvoir prendre un peu de vacances. » Depuis le 18 octobre 1914 il n'avait pas eu un seul jour de repos. Il est jeté dans un réduit bas en béton. Sans autre ouverture qu'une porte blindée. La « Police secrète d'état » y brise les têtes fortes. Au bout de quelques jours, le détenu sombre dans la folie et se met à hurler. Le Père Kentenich est maintenu pendant quatre semaines dans un bunker noir et sans air. Il en sort physiquement très éprouvé, mais calme et paisible comme à l'entrée. On l'enferme dans une cellule de la prison, un ancien couvent de Carmélites. Il y passe 5 mois au milieu d'épisodes incroyables. Puis c'est l'enfer de Dachau.
L'apôtre du camp de la mort
Dachau, le premier d'une liste sinistre des camps de la mort nazis. 2600 Prêtres y sont entassés dans trois baraquements. Au pèril de sa vie, le Père Kentenich va bientôt prêcher des retraites à des centaines d'entre eux. « Que votre détention soit pour vous omme un second séminaire », leur dit-il.
Peu de temps après son arrivée, il avait été sauvé, dans le baraquement, il avait été sauvé, dans le baraquement d'accueil, d'une mort certaine, par un communiste qui croupissait à Dachau « kapo » du baraquement. Le vieux lutteur marxiste avait été bouleversé par le spectacle sans précédent du prêtre presque sexagénaire qui, à chaque repas, ârtageait avec d'autres détenus plus misérables que lui, sa maigre ration de survie.
Les années de Dachau comptent parmi les plus fécondes de l'infatiguable apôtre. Il y rédige, dans des conditions matérielles inimaginables, et au péril de sa vie, des traités de spiritualité, des prières, un poème didactique de plus de 20 000 vers. Il y fonde deux branches nouvelles de Son Œuvre, celles Frères et celle des Familles, ainsi que le « Mouvement international de Schoenstatt ». Cette dernière fondation se fait le jour même du trentième anniversaire, 18 octobre 1944. Après avoir posté des guetteurs, le Père Kentenich et une vingtaine de détenus se glissent le long de l'Allée des Peupliers. Il fait nuit et la tempête hurle dans le ciel noir. Alors la voix de l'espérance s'élève du fond d'un lieu voué au désespoir. La prodigieuse « nocturne » de Dachau constitue un geste prophétique de l'espérance chrétienne.
L'ultime Eucharistie
Le 15 septembre 1968, le vieux Prêtre s'écroule pendant l'action de grâces après la messe, dans la sacristie de l'église de la Sainte-Trinité, qui se dresse sur les hauteurs de Schoenstatt, tel un Bur rhénan, rappelant le verset du Psaume 18 : « Je t'aime, ô Seigneur, Tu es ma citadelle. »
Gallerie de photos du Père Joseph Kentenich,
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http://imagessaintes.canalblog.com/archives/2007/12/08/7168172.html
Renseignements
Soeurs de Marie de Schoenstatt
Foyer de Schoenstatt
Thun-Saint-Martin
F-59141 Iwuy
Vous pouvez visiter les sites suivants,
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(site en allemand, espagnol et anglais, et pas encore en français, hélas! appel à qui de droit! )
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