Le Foyer de Charité de Châteauneuf de Galaure et Marthe Robin
Châteauneuf de Galaure
La charité, le feu et l’amour
Diocèse de Valence, Drôme, France
Châteauneuf-de-Galaure, un village de la Drôme accroché aux pentes d’une petite colline, dominé à droite par le clocher de l’église et à gauche par une immense batisse que jouxte un sanctuaire souvent rempli par une foule nombreuse. En effet, on y vient de très loin pour y suivre des retraites ou pour passer la nuit en adoration et prière pour le monde.
Pour vraiment comprendre ce qui se passe ici, il est nécessaire d’aller à la source ou, pour utiliser le terme consacré, de « monter à la Plaine », c’est à dire se rejoindre, un peu plus haut dans la colline, un vaste plateau aux larges horizons dans lequel se niche une ferme qui a été l’écrin d’une vie toute donnée en « hostie vivante ».
C’est ici qu’a vécu et souffert Marthe Robin, une petite paysanne et grande mystique de notre temps qui, par amour, s’est laissée conformer au Christ sur la coroix, après avoir accepté de tout lui donner. Dans la simplicité et l’humilité de cette ferme plongée au cœur de ce plateau, en un lieu où le vent souffle fort et où la terre semble aspirée par le ciel, on découvre le mystère du grain semé en terre et de la fécondité de la souffrance acceptée et offerte.
Marthe Robin qui est née ici le 13 mars 1902 va, en effet, suite à une encéphalite, perdre, petit à petit, l’usage de ses jambes puis de ses mains, la possibilité de déglutir et enfin la vue et le sommeil. Une grande partie de sa vie des années 1930 à sa mort en 1981, se passe donc paralysée, dans l’obscurité de sa chambre, les jambes repliées sous elle, sans possibilité de dormir et sans aucune autre nourriture que l’Eucharistie.
Après avoir tout tenté pour vaincre cette maladie, Marthe dit « oui » à sa souffrance et accepte de se conformer à Jésus en croix dont elle revivait la Passion chaque semaine du jeudi au lundi, participant ainsi au mystère de la co-rédemption dans l’attente de cette nouveklle Pentecôte d’Amour annoncée par le Bienheureux Jean XXIII et à laquelle elle aspirait.
Dans ce mystère d’enfouissement et d’union à Jésus et à Marie, du fond de sa chambre, elle va avopir une fécondité qio se manifeste ici à nos yeux d’abord par la création, en octobre 1934, d’une école privée dans le village de Châteauneuf-de-Galaure très déchristianisé (école qui accueille maintenant 1100 élèves du primaire à la terminale), puis par la fondation en 1936, du premier « Foyer de Lumière, de Charité et d’Amour » dans les locaux qui abritent l’école, enfin par la fondation de nombereux autres Foyers dans le monde qui participent tous à l’Evangélisation demandée par le Concile Vatican II.
Ces foyers regroupent chacun un prêtre et des laics consacrés, petite fraternité reproduisant les structures des communautés des premiers chrétiens afin de vivre et de rayonner la charité fraternelle et répandre la Bonne Nouvelle par le biais des retraites de cinq jours en silence dempandées par la Sainte-Vierge à Marthe. La première retraite a été prêchée par le Père Finet, père spirituel de Marthe, en septembre 1936.
C’est également dans cette petite chambre, par sa présence toute attentive et par quelques paroles toutes simples qui s’avéraient ensuite chargées de sens, que Marthe va laisser venuir à elle et porter la souffrance du monde, réconforter ou guider les visiteurs et de nombreux fondateurs de mouvements et de communautés ( telles que les Béatitudes, le Chemin Neuf, l’Emmanuel…) que Marthe a confortés ou éclairés dans leur vocation
Marthe était tout accueil et compassion pourchacun et portait tout dans sa prière. Elle qui n’avait pas le certificat d’études, a ainsi accueilli plus de 100 000 visiteurs parmi lesquels des évêques , des prêtres, des philosophes comme Jean Guitton, qui venaient à la source près d’elle, étonnés par sa simplicité et sa sagesse. C’est ici aussi qu’elle prend connaissance du volumineux courrier lui parvenant du monde entier.
Le 6 février 1981, Marthe décèse, épuisée par la lutte qu’elle a menée pour le Règne de l’Amour, et ses funérailles , présidées par six évêques , rassemblent près de 7000 personnes qui ont tenu à l’accompagner en ce 12 février 1981.
On compte alors 52 Foyers dans le monde. Mais sa fécondité ne s’arrête à sa mort. Son œuvre continue à s’étendre : le nombre de Foyers de Charité est maintenant de 75 et 5 sont en fondation.
Sa présence toute discrète ainsi que le poids d’amour et de souffrance qui semblent encore habiter sa petite chambre attirent toujours de nombreuses personnes qui viennent y prier pour y trouver conseil, réconfort ou la conversion et la sanctification des âmes.
La célébration du centenaire de la naissance de Marthe Robin, a réuni plus de 3500 personnes. La messe fut présidée par Mgr Lagleize, évêque de Valence entouré de plus de 70 concélébrants parmi lesquels se trouvait Mgr Marchand, ancien évêque de Valence. Les textes de la liturgie (Isaie 49, 8-15) rappelaient la tendresse de Dieu et sa promesse de Dieu de conduire son peuple à la vraie source . Ne doutons pas qu’au cours de ce IIIe millénaire, Marthe intercédera pour rendre de plus en plus effective cette Pentecôte d’Amour pour laquelle elle s’est tout offerte.
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