La servante de Dieu Anne-Marie Antigo
Mère-Anne Marie Antigo
Clarisse de Perpignan
1602-1676
Fête le 28 septembre
Elle naquit à Perpignan le 14 janvier 1602. Son père, Michel Antigo, était droguiste; sa mère se nommait Marcelline Pujol.
A l'âge de 19 ans, le 21 mars 1621, elle entra au Couvent Sainte Claire de sa ville natale. Elle s'appliqua à pratiquer les vertus de son état d'une façon éminente et eût une particulière dévotion aux mystères de la Passion de notre-Seigneur. Elle devint l'objet de faveurs signalées du Ciel.
Retenue à l'infirmerie, Soeur Antigo, se sentit un jour assez forte pour assister à la Messe. Ayant obtenu, par l'intermédiaire d'une religieuse infirmière, la permission de se lever, elle exprima le désir de recevoir la Sainte Communion. L'Abbesse survint et, voulant éprouver sa vertu, feignit de ne lui avoir permis de sortir de sa cellule et lui dit: « Est-ce ainsi que vous préférez votre volonté à l'obéissance? » Sans essayer de résister, Soeur Antigo se prosterna et demanda pardon.
L'Abbesse lui répondit en lui défendant de rentrer à l'infirmerie de six mois. Elle lui prescrivit de se tenir pendant huit jours à la porte de la tribune au moment où les religieuses s'y rendaient pour communier, et de se prosterner aux pieds de chacune d'elles en les priant de lui obtenir son pardon. Tandis qu'elle accomplissait sa pénitence, le Prêtre qui distribuait la Communion à la Communauté remarquait que chaque jour une Sainte Hostie s'envolait dun Ciboire. Le huitième joue, il en fit part à la Supérieure, ajoutant qu'elle devait avoir dans le Couvent une religieuse privilégiée du Ciel. L'Abbesse comprit qu'il s'agissait de la Soeur Antigo. Interrogée, celle-ci répondit que c'était à elle effectivement que notre-Seigneur avait accordé cette faveur.
En 1642, elle vit un Démon furieux exercer sa rage sur la communauté réunie. Il arrachjait de sa main 20 religieuses du Couvent de Sainte Claire et les transportait au loin. Elle-même se voyait la proie du ravisseur. Ce fut pour Soeur Antigo un mystère dont elle comprit le sens 10 ans plus tard. Ses qualités lui concilièrent le respect et la confiance de ses compagnes. Elle fut nommée Vicaire aux élections du 22 mars 1639, puis Abbesse, le 30 mars 1645.
A cette époquie, le changement de nationalité révolutionnait le Roussillon. Parmi les mesures rigfoureuses prises par le Gouverneur, François de Sagarre, se trouvait la condamnation à l'exil de 20 religieuses Clarisses de Perpignan. Le 10 novembre 1652, Soeur Antigo, avec 19 de ses compagnes, fut frappée de proscription. Elle se rendit à Barcelone, au Couvent de Sainte Elisabeth, où elle demeura 8 ans, édifiant la Communauté hospitalière.
Là, elle fut encore l'objet de faveurs extraordinaires. Son confesseur, le Père Figuéres, étant malade dans son Couvent, la Mère Antigo lui apparut pendant son agonie, de sorte que le mourant s'écria: « Mare Anna-Maria! Mare Anna-M%aria! Com es entrada assi? » (« Mère Anne-Marie! Mère Anne-Marie! Comment êtes-vous entrée ici? ») Et après avoir prononcé ces mots, il rendit le dernier soupir. Les religieux qui étaient présents ne tardèrent pas à divulguer dans la ville et au Couvent de Sainte Elisabeth ce fait étonnant. Une des compagnes de la Mère Antigo l'ayant suppliée avec d'intances prières de lui dire la vérité à cet égard, elle avoua « qu'elle s'était, en effet, trouvée auprès de son directeur au dernier moment de son agonie; mais elle supplia sa confidente de ne le révéler à personne avant sa mort...Ceci, dit le Révérend Castells, son confesseur, m'a été confié par une religieuse digne de foi. » La Sainte Clarisse aurait été favorisé en cette circonstance du Don de bilocation, car on pense bien qu'elle n'avait pas alors quitté son couvent.
Dans le même monastère de Sainte Elisabeth, une religieuse nommée Soeur Paule, plus ancienne en religion que la Mère Antigo, voulant un jour éprouver la haute vertu qu'on lui attribuait, lui dit intérieurement et en son absence: « Mère Anne-Marie, si vous êtes vraiment telle que le disent les autres religieuses, je vous commande par obéissanc de venir ici sans retard... » A peine Soeur Paule avait-elle fait cet appel en son coeur, que la Mère Anne-Marie entra dans sa cellule, disant: « Que voulez-vous, Soeur Paule, ne m'avez-vous pas appelée? » Soeur Paule le nial, car elle n'avaot proféré aucune parole; mais la Mère Anne-Marie persistant à dire: « Jo he ohyt que me cidaveu... » (« J'ai pourtant entendu que vous m'appelez... » Soeur Paule le nia une seconde et une troisième fois et, à la vue d'une telle merveille, demeura confuse et convaincue. Elle révéla maintes fois ce faità d'autres qui le transmirent plus tard au Révérend père Castells.
A l'occasion d'une visite faite, le 10 avril 1660, par la Re »ine Anne d'autriche au Couvent de Sainte Claire de Perpignan, l'Abbesse sollicita et obtint l'aministie pour les religieuses exilées. Le 25 mai 1660, la Mère Antigo et ses compagnes proscrites reprirent leur place au Couvent de leur ville natale. Ce Monastère, soumis jusqu'alors à la juridiction des Frères Mineurs de l'Observance, passa sous celle de l'Ordinaire, le 2 mai 1664, à la suite d'un décret du Pape alexandre VII. Ce changement fut la cause d'un dissentiment parmi les religieuses, et l'exécution des actes pontificaux fut entravée de diverses manières pendant 3 ans. Ce ne fut qu'en avril 1667 qu'ils obtinrent le leur effet et que l'Evêque d'Elne, secondé par l'autorité royale, entra en possession de ses droits sur le Couvent de Sainte Claire.
Le premier acte de l'Ordinaire fut de procéder à l'élection d'une nouvelle Abbesse: La Révérende Mère Anne Marie Antigo fut choisie; son dévouement absolu à l'autorité du Saint Père, la possession de soi et le calme surnaturel qu'elle avait montrés dans les moments difficiles la désignaient comme la personn la plus capable de ramener les esprits à l'unité et d'assurer en même temps, par sa fermeté, le fonctionnement du régime récemment inauguré et définitivement établi par la volonté souveraine de Jésus-Christ. Ell y employa ses Dons surnaturels dont elle était comblée et qui faisaient d'elle une âme étrangère à toutes les passions humaines et uniquement passionnée pour la Vérité et le droit. Peu de temps après le début de ce triennat, le Pape Alexandre VII rendait son âme à Dieu, le 18 mai 1667.
En présence de ctte vacance du Saint Siège, les oppositions à peine déconcertées et assoupies se réveillèrent et se prirent à espérer que le nouveau Pape reviendrait sur les actes de son prédécésseur. Cette opposition indiquait une soumission imparfaite, tendait à entretenir lemalaise dans la Communauté et annonçait une nouvelle tentative pour rouvrir, au détriment de la paix, le débat à peine terminé. La Très Révérende Mère Antigo, voyant combien serait préjudiciable pourle Monastère cette téméraire et d'ailleurs inutile entreprise, n'héista pas à recourir au nouveau Pape, Clément IX, et à solliciter de lui aide et protection. Elle obtint entière satisfaction. Clément IX, par un Bref qui mit un terme à ce trop long dissentiment, confirma et renouvela toutesles décisions antérieures.
La suite du second triennat de Mère Antigo se passa sans incidents notable. Elle travailla à élever les esprits de ses compagnes en les appliquant à l'observance régulière, à la parfaite célébration de l'Office choral et à la contemplation des choses divines. Quatre ans avant sa mort, libre de toute charge et accablée par l'âge et les austérités, elle concentra ses aspirations vers sa fin dernière. Le 8 septembre 1676, la Sainte Vierge, Sainte Anne, ses patronnes, lui apparurent et lui annoncèrent sa mort prochaine. Trois ou quatre jours après, elle tombait malade, et le 28 septembre suivant elle rendait son âme à Dieu. Ellemourut avec la réputation d'une sainte. Son corps, enchâssé,, gardé dans le couvent des Clarisses, est dans un merveilleux état de conservation.Chaque jour de nombreuses personnes font une halte auprès de Mère Antigo. Sa cause de Béatification a été ouverte. Quelle obtienne du Seigneur la paix pour notr monde.
Texte extrait du site http://clarisse66.free.fr
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