Spiritualité Chrétienne

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Bienheureux Luigi et Maria Beltrame Quattrocchi 03

 Bienheureux Louis et Marie Beltrame Quattrocchi

Epoux et parents

Fête le 25 novembre

 


Premier couple béatifié de l'Histoire de l'Eglise. fête liturgique : le 25 novembre Dimanche 21 octobre 2001, Journée Mondiale Missionnaire. C'est aussi la journée choisie par le Pape pour fêter le vingtième anniversaire de l'Exhortation Apostolique Familiaris Consortio (parue le 22 novembre 1981). Hier soir, Place Saint Pierre, s'est tenue une Veillée de prière et de témoignages au cours de laquelle le Successeur de Pierre a parlé aux nombreuses familles présentes. Dimanche 21 octobre 2001, Jean Paul II béatifie Louis et Marie Beltrame Quattrocchi, époux et parents.


C'est la première fois dans l'Histoire de l'Eglise que des époux sont béatifiés. Leur fête liturgique est le 25 novembre, en souvenir du jour anniversaire de leur mariage, le 25 novembre 1905. Mais, qui sont Louis et Marie ? Louis est né à Catania en Italie, le 12 janvier 1880. Ses parents sont Charles et Françoise. Ses frères Gregorio et Ettore et sa soeur Marianina. Vers 1889, Louis va vivre avec ses oncle et tante maternels Louis et Stéphanie, ces derniers ne pouvant avoir d'enfants. En 1890, son oncle est nommé à Rome au Contrôle des douanes. Il rejoint alors le Lycée Umberto I, où en 1898 il est diplômé. Il s'inscrit alors la même année à la Faculté de Jurisprudence de l'Université la Sapienza, il en sort diplômé le 14 juillet 1902. C'est au cours de ses études qu'il rencontre Marie Corsini, et après trois années d'amitié, il se fiance le 15 mars 1905 d'une manière privée et le 30 mars officiellement. En août 1905, il est nommé Vice-Préteur Honoraire à la Préfecture de la ville de Rome. Le 25 novembre suivant, dans la basilique Sainte Marie Majeure, il se marie avec Marie Corsini.


De leur union naîtront quatre enfants : le premier en 1906, Philippe, qui deviendra don Tarcisio ; ensuite Stefania en 1908, qui deviendra par la suite Soeur Cecilia ; le troisième enfant, Cesare, naît en 1909. Cesare deviendra religieux et prendra le nom de Padre Paolino. Enfin, Enrichetta, naît le 6 avril 1914. Les deux prêtres et Enrichetta participeront à la béatification de leurs parents, le 21 octobre 2001. En 1909 , Louis est nommé Substitut-Avocat d'Etat. En 1919, Vice-Avocat d'Etat puis en 1921, Vice-Avocat général Honoraire de l'Etat. De plus, ses engagements auprès de divers Ministères sont multiples. Il consacre tout le temps qu'il peut à sa famille. Ceux qui l'ont approché et connu diront qu'il a parfaitement su répondre au projet de Dieu sur lui, fondant sa vie et la vie de sa famille sur la foi chrétienne. Malgré son importante charge de travail qu'il doit assumer, Louis prend le temps de servir l'Eglise : dans l'Action Catholique, le Scoutisme, et auprès de l'organisation UNITALSI qui s'occupe des pèlerinages des malades vers Lourdes.


Louis meurt le 9 novembre 1951, suite à un infarctus du myocarde. En tant qu'homme, époux et père, Louis a vécu toutes les vicissitudes de sa vie à la lumière de Dieu. Il a montré que suivre Jésus et l'Evangile avec le don total de soi est l'expression la plus pleine et authentique du chrétien, appelé à réaliser le Regard d'Amour de Dieu sur lui, dans une fidélité et une réponse d'amour sans réserve. Marie Corsini est née à Florence, en Italie, le 24 juin 1884, d'Angelo Corsini et de Giulia Salvi. Elle est baptisée quatre jours après. Ses parents lui procurent une éducation soignée dans l'éducation morale, principalement à travers leur propre exemple de vie. Dans son enfance et son adolescence, elle se montre une enfant pure dans ses comportements, judicieuse, obéissante et attirée vers la prière. A cause de divers changements dûs au travail de son père, la famille se déplace de Florence à Pistoia, en 1888, puis de nouveau à Florence en 1890, à Arezzo en 1892 où Marie est confirmée et enfin à Rome en 1893, de manière définitive. Marie va à l'école chez les Sours de Saint Joseph de Cluny pour les premières années puis l'école d'Etat. Le 30 septembre 1897, elle fait sa Première Communion. Ensuite, elle poursuit ses études dans le commerce et la comptabilité, ainsi qu'une partie littéraire. Elle écrira beaucoup de petits ouvrages, simples et profonds qui seront presque tous édités. (1924 : « Voix de Mère ». 1937 , « Nos malades ». 1940 « Vraie maman ».)


En 1901, elle rencontre Louis Beltrame Quattrocchi avec lequel elle se mariera comme nous l'avons dit, dans la première église au monde dédiée à Notre-Dame, la basilique Sainte Marie Majeure. En 1913, à l'annonce de la quatrième grossesse, la joie de cette annonce est marquée par la souffrance et une décision importante à prendre quant à un choix de vie. Les médecins disent clairement à la maman qu'elle ne survivra pas si elle garde l'enfant qui, selon eux, n'a aucune chance de vivre.

Louis et Marie se confient à la Divine Providence, vivant leur acte d'abandon. Malgré une grossesse particulièrement difficile et de fortes pressions médicales pour avorter, Enrichetta naît le 6 avril 1914 et la maman reste sauve. Enrichetta participera à la béatification de ses parents le 21 octobre 2001 ! Au moment de la béatification, Enrichetta dira : «Maman a considéré ce fait comme une bénédiction du Seigneur » Marie reprend la vie quotidienne non sans mal après cette épreuve qui l'a physiquement épuisée. En 1914 lors du tremblement de terre à Avezzano, Marie porte secours aux blessés. La même année elle devient catéchiste. En 1915, elle secourt moralement et spirituellement les soldats de la Première Guerre Mondiale présents à l'hôpital de Rome. En 1917 elle devient Tertiaire franciscaine et en 1919 est accueillie dans la Congrégation des Dames de l'Immaculée. Comme son mari Louis, elle fera beaucoup pour les malades à Lourdes. En 1922, trois vocations s'annoncent dans la famille. Elle suivra ses deux fils prêtres et une religieuse jusqu'au bout. Marie, femme, épouse et mère de famille, quitte cette terre pour l'Eternité le 25 août 1965, âgée de 81 ans.


Louis et Marie trouvent leur joie, l'équilibre de leur vie de famille et d'apostolat dans la Messe quotidienne et la prière du chapelet chaque jour en famille. Une sainteté vécue intimement à deux au quotidien, vécue dans le mariage et dans la famille. Au moment de la béatification, Enrichetta témoignera ainsi dans la Presse - Roma sette du 21 octobre 2001 - : « Pour la vocation de mes frères et de ma sour, il n'y a eu aucune forme de pression à la maison. Le climat de sérénité et d'amour que l'on respirait à la maison, nous a tous conduits vers le Seigneur. Entre nous, enfants, les occasions de disputes ne manquaient pas, mais même les difficultés quotidiennes se résolvaient de manière harmonieuse. De ma famille, je me souviens les sorties en montagne, près de Rome, lorsque mes frères ont skié pour la première fois. Des skis en bois ! On rencontrait des gens qui ne savaient même pas ce que c'était, qui n'en avaient jamais vu. Dans la vie de mes parents, il n'y a jamais eu de moment d'ennui. Mes parents sont restés très peu de temps fiancés, quelques mois. Intenses. Ils comprenaient déjà le sérieux de la vie qu'ils avaient choisi et ce qui les attendait ».


Le 21 octobre 2001, la Messe de béatification est particulièrement émouvante dès le début : à tout petits pas on voit s'approcher de l'autel puis monter baiser l'autel, le Pape Jean Paul II en même temps que l'un des fils de Louis et Marie, tous deux âgés et marchant très difficilement. L'autre fils des Bienheureux y montera peu après. Le Président de la République italienne, Ciampi, participe à cette béatification. Vendredi 26 octobre 2001, une veillée de prière au sanctuaire marial du Divino Amore, dans la banlieue de Rome, a rassemblé les jeunes fiancés se préparant au Sacrement du Mariage. Dimanche 28 octobre, après toute une semaine de vrai pèlerinage à travers Rome, la translation des corps des nouveaux Bienheureux a eu lieu auprès du sanctuaire marial lors d'une cérémonie solennelle. C'est là que Louis et Marie, époux et parents, veilleront sur les jeunes, sur les fiancés, sur les familles ; de ce lieu, vrai Lourdes pour les Romains, où la Vierge Marie est priée et vénérée sous le vocable de Notre-Dame du Divin Amour. Plus de 60 000 personnes participent à Rome à la Messe de béatification des époux Louis et Marie, retransmise en direct sur plusieurs chaînes de télévision. A cause du mauvais temps, la Messe a eu lieu dans la basilique Saint Pierre, reliée par des écrans géants au dehors, sur la place.


Voici le texte, presque intégral, de l'homélie du Saint-Père pour cette occasion exceptionnelle : « Mais le Fils de l'homme quand Il viendra, trouvera-t-Il la foi sur la terre ? » (Lc 18, 8). Chers frères et sours ! Très chères familles ! Aujourd'hui, nous nous sommes donnés rendez-vous pour la béatification de deux époux : Luigi et Maria Beltrame Quattrocchi. A travers cet acte ecclésial solennel, nous entendons mettre en lumière un exemple de réponse affirmative à la question du Christ. La réponse est donnée par deux époux qui ont vécu à Rome dans la première moitié du vingtième siècle, un siècle au cours duquel la foi dans le Christ a été mise à dure épreuve. Egalement au cours de ces années difficiles, les deux époux Luigi et Maria ont gardé allumée la lampe de la foi - lumen Christi - et l'ont transmise à leurs quatre enfants, dont trois sont aujourd'hui présents dans cette Basilique. Très chers amis, votre Mère écrivait ce qui suit à votre propos : « Nous les avons élevés dans la foi, afin qu'ils connaissent Dieu et qu'ils L'aiment ». Mais vos parents ont également transmis cette flamme vive à leurs amis, à leurs connaissances, à leurs collègues,. A présent, du Ciel, ils la donnent à toute l'Eglise. Je salue les parents et les amis des nouveaux Bienheureux, ainsi que les Autorités religieuses qui participent à cette célébration, à commencer par le Cardinal Camillo Ruini et les autres cardinaux, archevêques et évêques présents. Je salue, en outre, les Autorités civiles, parmi lesquelles le Président de la République italienne et la Reine de Belgique. Il ne pouvait pas exister d'occasion plus heureuse et significative que celle d'aujourd'hui, pour célébrer les vingt ans de l'Exhortation apostolique « Familiaris consortio ». Ce document, qui est aujourd'hui encore d'une grande actualité, illustre non seulement la valeur du mariage et les devoirs de la famille, mais il invite à un engagement particulier sur les chemins de sainteté auquel les époux sont invités en vertu de la grâce sacramentelle, qui « n'est pas épuisée dans la célébration du sacrement de mariage, mais accompagne les époux tout au long de leur existence » (Familiaris consortio, n. 56).


La beauté de ce chemin resplendit dans le témoignage des Bienheureux Luigi et Maria, expression exemplaire du peuple italien, qui doit tant au mariage et aux familles fondées sur celui-ci. Ces époux ont vécu, dans la lumière de l'Evangile et avec une grande intensité humaine, l'amour conjugal et le service à la vie. Ils ont assumé de façon pleinement responsable la tâche de collaborer avec Dieu dans la procréation, en se consacrant généreusement à leurs enfants pour les éduquer, les guider, les orienter à la découverte de son dessein d'amour. De ce terrain spirituel si fertile sont nées des vocations au sacerdoce et à la vie consacrée, qui démontrent combien le mariage et la virginité, à partir de leur enracinement commun dans la vie sponsal du Seigneur, sont intimement liés et s'illuminent réciproquement. En puisant à la Parole de Dieu et au témoignage des saints, les bienheureux époux ont vécu une vie ordinaire de façon extraordinaire. Parmi les joies et les soucis d'une famille normale, ils ont su réaliser une existence extraordinairement riche de spiritualité. Au centre, l'Eucharistie quotidienne, à laquelle s'ajoutait la dévotion filiale à la Vierge Marie, invoquée avec le Rosaire récité chaque soir, et la référence à de sages conseillers spirituels. Ils ont ainsi su accompagner leurs enfants dans le discernement de leur vocation, en les entraînant à évaluer chaque chose « du toit vers le haut », comme ils aimaient souvent à le souligner de façon amicale.


La richesse de foi et d'amour des époux Luigi et Maria Beltrame Quattrocchi est une démonstration vivante de ce que le Concile Vatican II a affirmé à propos de l'appel de tous les fidèles à la sainteté, en spécifiant que les époux poursuivent cet objectif « propriam viam sequentes », « en suivant leur propre voie » (Lumen gentium, n. 41). Cette indication précise du Concile trouve aujourd'hui sa réalisation effective avec la première béatification d'un couple d'époux : leur fidélité à l'Evangile et l' héroïcité de leurs vertus ont été constatées à partir de leur vie comme époux et comme parents. Dans leur vie ainsi que dans celle de tant d'autres couples d'époux qui accomplissent chaque jour avec dévouement leurs tâches de parents, on peut contempler la révélation sacramentelle de l'amour du Christ pour l'Eglise. En effet, les époux « en accomplissant leur mission conjugale et familiale avec la force de ce sacrement, pénétrés de l'Esprit du Christ qui imprègne toute leur vie de foi, d'espérance et de charité, parviennent de plus en plus à leur perfection personnelle et à leur sanctification mutuelle ; c'est ainsi qu'ensemble ils contribuent à la glorification de Dieu » (Gaudium et spes, n. 48). Chères familles, nous avons aujourd'hui une confirmation singulière du fait que le chemin de sainteté accompli ensemble, comme couple, est possible, beau, extraordinairement fécond et qu'il est fondamentalement pour le bien de la famille, de l'Eglise et de la société. Cela nous invite à invoquer le Seigneur, pour que soient toujours plus nombreux les couples d'époux en mesure de faire transparaître, dans la sainteté de leur vie, le « grand mystère » de l'amour conjugal, qui tire son origine de la Création, et qui s'accomplit dans l'union du Christ avec l' Eglise (cf. Ep 5, 22-23). Chers époux, comme tout chemin de sanctification, le vôtre n'est pas facile non plus. Chaque jour, vous affrontez des difficultés et des épreuves pour être fidèles à votre vocation, pour cultiver l'harmonie conjugale et familiale, pour accomplir la mission de parents et pour participer à la vie sociale. Sachez chercher dans la Parole de Dieu la réponse aux nombreuses interrogations que la vie quotidienne vous pose. Dans la deuxième lecture, Saint Paul nous a rappelé que « toute Ecriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, réfuter, redresser, former à la justice » (2 Tm 4, 2). Soutenus par la force de cette parole, vous pourrez insister ensemble avec vos enfants « à temps et à contretemps », en les admonestant et en les exhortant « avec une patience inlassable et le souci d'instruire » (2 Tm 4, 2). La vie conjugale et familiale peut également connaître des moments d' égarement. Nous savons que de nombreuses familles cèdent au découragement dans ces cas. Je pense, en particulier, à ceux qui vivent le drame de la séparation ; je pense à ceux qui doivent affronter la maladie et à ceux qui souffrent de la disparition prématurée de leur conjoint ou d'un enfant. Dans ces situations, on peut également apporter un grand témoignage de fidélité dans l'amour, rendu encore plus significatif par la purification à travers le passage dans le creuset de la douleur. Je confie toutes les familles éprouvées à la main providentielle de Dieu et aux soins pleins d'amour de Marie, modèle sublime d'épouse et de mère, qui connut bien la souffrance et la fatigue de suivre le Christ jusqu' au pied de la Croix. Très chers époux, ne vous laissez jamais vaincre par le découragement : la grâce du sacrement vous soutient et vous aide à élever sans cesse les bras vers le ciel comme Moïse, dont nous a parlé la première Lecture (cf. Ex 17, 11-12). L'Eglise est proche de vous et vous aide par sa prière, en particulier dans les moments difficiles. Dans le même temps, je demande à toutes les familles de soutenir à leur tour les bras de l'Eglise, afin qu'elle ne vienne jamais à manquer à sa mission d'intercéder, de consoler, de guider et d'encourager. Chères familles, je vous remercie pour le soutien que vous m'apportez, également à moi, dans mon service à l'Eglise et à l'humanité. Chaque jour je prie le Seigneur afin qu'Il aide de nombreuses familles blessées par la misère et par l'injustice, et qu'il fasse croître la civilisation de l'amour. Très chers amis, l'Eglise a confiance en vous, pour affronter les défis qui l'attendent en ce nouveau millénaire. Parmi les voies de sa mission, « la famille est la première et la plus importante » (Lettre aux familles, n.2) ; l'Eglise compte sur elle, l'appelant à être « un sujet actif d' évangélisation et d'apostolat » (ibid., n. 16). Je suis certain que vous serez à la hauteur de la tâche qui vous attend, en tout lieu et en chaque circonstance. Chers époux, je vous encourage à assumer pleinement votre rôle et vos responsabilités. Renouvelez en vous-mêmes l'élan missionnaire, en faisant de vos foyers des lieux privilégiés pour l'annonce et l'accueil de l'Evangile, dans un climat de prière et dans l'exercice concret de la solidarité chrétienne. Que l'Esprit Saint, qui a comblé le cour de Marie afin que, dans la plénitude des temps, elle conçoive le Verbe de la vie et qu'elle l'accueille en même temps que son époux Joseph, vous soutienne et vous fortifie. Qu'Il comble vos cours de joie et de paix, afin que vous sachiez rendre louange chaque jour au Père céleste, dont découle toute grâce et bénédiction.

Amen !

 



18/09/2008
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