Bienheureux Honorat Kozminski
Bienheureux Honorat Kozminski
Une figure Polonaise
1829-1916
Fête le 16 décembre
Florent-Venceslas-Jean Kozminski naît le 16octobre 1829 à Biala-Podska en Pologne. La piété de ses parents marque profondément son éducation. A l'âge de 15 ans, il entre à l'école des Beaux Arts, à l'université où professe son père il l'imite en tout et désire devenir architecte comme lui, mais celui-ci meurt l'année suivante et dès lors, Venceslas suit la mauvaise influence de ses camarades; il abandonne la pratique religieuse et y devient même hostile.
C'est l'époque où les Russes dominent le pays. Une révolte ayant échoué contre eux en 1846, Venceslas est accusé d'avoir prit part à la conspiration. Faussement. Mais il est tout de même mit en prison. Détention terrible au cours de laquelle il contracte une maladie. Cela le plonge dans de profondes réflexions.
Il est d'abord tenté contre toute formes de croyances, Catholique ou non, mais en la Fête de l'Assomption, le 15 août 1846, il retrouve tout à coup sa Foi. Il en attribue la grâce à la Vierge Marie, ainsi qu'aux prières de sa mère. Il se confesse publiquement de son apostasie passée et, ne s'arrêtant pas en si bon chemin, il entre chez les Frères Mineurs Capucins en 1848 et reçoit le nom d'Honorat de Biala-Podlaska. Quatre ans plus tard, il est ordonné Prêtre.
Nommé Gardien du Couvent de Varsovie, il exerce un ardement ministère dans les alentours comme confesseur, prédicateur et visiteur de prison. Avec l'aide de Marie-Angela Truszkowska, il fonde les Soeurs Féliciennes. Pour susciter aussi la piété des fidèles, il fonde aussi de nombreux cercles du « Rosaire Vivant ». Sa piété mariale est inspirée du « Totus Tuus » de Saint Louis-Marie Grignion de Montfort.
Une nouvelle insurrection ayant éclaté entre 1863 et 1864, le pouvoir Tsariste réagit en faisant règner une terreur policière et fait fermer tous les couvents. Les Capucins, chassés de Varsovie s'établissent à Zakroczin où ils sont soumis à une étroite surveillance. Comme on leur interdit tout ministère à l'extérieur, le Père Honorat pratique un ministère intra-muros, prêchant, faisant de la direction spirituelle et pratiquant le ministère de la confession jusqu'à l'héroïsme.
Il s'intéresse avec une prédilection spéciale aux jeunes qui, comme lui autrefois, s'éloignent de l'Eglise. Il a le don du discernement, spécialement pour les vocations. Beaucoup lui demandent comment entrer en religion; et surtout, beaucoup désirent faire voeu de chasteté. Mais le gouvernement Russe, lié à l'Eglise Orthodoxe, s'emploie à affaiblir l'Eglise Catholique et interdit aux religieux de recevoir des novices. Le Père Honorat expose ce principe qui le guide désormais: « La vie religieuse pour les hommes et les femmes est une institution divine, donc, elle ne peut être supprimée, car sans elle, l'Evangile ne serait pas réalisé, elle peut et doit donc changer de forme ».
S'inspirant du Tiers Ordre, le Père conseille de faire des voeux tout en restant chez soi et de vivre ainsi en religieux, se livrant comme eux à toute sorte d'apostolat, mais incognito et sans habit distinctif. C'est en quelque sorte une anticipation des Instituts Séculiers. Il créé 26 associations. En 1887, il fonde à Varsovie avec Marie-Thérèse Witowska, les « Soeurs du Saint Nom de Jésus ». Le Père Honorat décide de placer toutes ses oeuvres sous l'autorité des Evêques, mais, en cette periode de persécution, l'épiscopat hésite.
Néanmoins, quand la pression des Russes se relâche un peu, en 1905, les Evêques acceptent de superviser ces associations et du coup, ils en changent la forme. Le Père Honorat, essayant de défendre l'esprit de ses oeuvres est mis à l'écart de la direction de celles-ci. Loin de se révolter, il écrit à ses amis: « Le Vicaire du Christ lui-même nous a révélé la Volonté de Dieu et j'exécute cet ordre avec la Foi la plus grande... Rappelez-vous, vénérables frères et soeurs, que se présente à vous l'occasion de démontrer l'obéissance héroïque à la Sainte Eglise ». Dès lors, et jusqu'à sa mort, le Père Honorat continue son minsitère du Sacrement de Réconciliation. Il est aussi Comissaire Général des Capucins de Pologne. Il a une abondante activité littéraire et enseigne la Théologie ascétique.
On peut dire que toute sa vie fut marquée par des souffrances physiques et morales. Frappé par une douloureuse maladie, il meurt le 16 décembre 1916 à Nowe Miasto. Mais comme le grain de blé tombé en terre, il porte beaucoup de fruits. Aujourd'hui encore, 17 associations inspirées de sa spiritualité, oeuvrent dans 19 pays sur 4 continents. Il a été béatifié par son compatriote, Jean Paul II, le 16octobre 1988, à Rome.
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