Spiritualité Chrétienne

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Bienheureux Alberto Marvelli

Bienheureux Alberto Marvelli

"Mon programme se résume en un mot: la sainteté"

1918-1946

Fête le 5 octobre

 

Le Dimanche 5 septembre 2004, au terme du Congrès international de l'Action catholique qui se tenait dans la cité mariale de Lorette (Italie), Jean-Paul II a béatifié trois serviteurs de Dieu qui ont œuvrés dans l'Action catholique : le Père Pedro Tarrés i Claret, Pina Suriano et le jeune italien Alberto Marvelli.

 

Alberto (Albert) Marvelli naît en 1918 à Ferrare en Italie (Émilie). La famille est profondément chrétienne et charitable. Très tôt, Alberto fréquente le Patronage des Salésiens et l'Action catholique, où sa foi se développe à travers un choix décisif : « Mon programme se résume en un mot : la sainteté ».

 

Il fait le catéchisme avec conviction ; sportif, il a une prédilection pour le vélo. Le père meurt prématurément laissant la mère avec six enfants. Malgré son jeune âge, Alberto aide sa mère et ses frères, se comportant comme un second père. Il se consacre à la Vierge Marie Immaculée et dès l'âge de 15 ans, il écrit un Journal dans lequel il note : « Jésus m'a enveloppé de sa grâce ; je ne vois plus que Lui, je ne pense plus qu'à Lui. »

 

Il poursuit ses études à l'Université pour devenir ingénieur civil. Il fait de l'Eucharistie quotidienne le centre de sa vie, s'y préparant le matin par l'adoration. Chaque soir, même après une journée harassante, il ne manque pas de dire le chapelet au pied de son lit. Il aime à lire la vie des saints et prend pour modèle le jeune Pier Gorgio Frassati. En 1939, Alberto ressent de l'affection pour une jeune fille nommée Marilena et songe au mariage, mais, il comprend, après avoir longuement prié et réfléchi, qu'il doit l'aimer désormais comme une sœur.

 

Sur ces entrefaites éclate la guerre. Avec amertume, il la définit comme "un moment catastrophique de la vie sociale". Appelé sous les drapeaux, il est bientôt exempté de service armé, ayant déjà trois frères au front. Il travaille un certain temps à la FIAT de Turin, puis s'installe à Rimini.

 

A partir de 1943, les Allemands imposent un dur régime d'occupation à l'Italie. L'amour d'Alberto pour Jésus et Marie se traduit en charité active. Il représente vraiment une incarnation de la figure du bon Samaritain. Il réussit à sauver de nombreux jeunes de la déportation, allant jusqu'à ouvrir des wagons déjà plombés, pour libérer des hommes et des femmes destinés aux camps de concentration. A la même époque commencent les bombardements anglais (les Alliés débarquent en Sicile en juillet 1943).

 

La ville de Rimini, une des plus touchées, est presque rasée. Alberto se dévoue sans compter pour secourir les victimes, dégager les blessés pris sous les décombres. Comme il affronte toutes sortes de dangers et qu'il s'en sort toujours indemne, on finit presque par croire qu'il est invulnérable, ce qui ne l'empêche pas, une fois, d'être battu jusqu'au sang par un pauvre aigri.

 

Pour lui, son modèle de charité est saint Vincent de Paul, disant qu'il faut se faire pardonner par les pauvres la charité qu'on leur fait, qu'il faut non seulement leur donner, mais encore le faire avec délicatesse et respect. Il charge sa bicyclette de nourriture ou d'autres objets de première nécessité pour les porter à ceux qui ont faim, qui sont sans abri et ont froid. Il donne tout, jusqu'à sa couverture de laine, ses souliers, son vélo, ou encore, les carreaux de sa fenêtre à un prêtre malade qui n'en avait plus.

 

Sa famille, malgré cette folle générosité, n'a jamais manqué du nécessaire, tout en le secondant dans son action. Les pauvres ou ceux qui ont des difficultés administratives viennent le relancer chez lui, même à l'heure des repas. D'ailleurs, il n'attend pas qu'ils arrivent à lui, il va à leur recherche jusque dans la campagne. Combien de personnes ont retrouvé un peu d'espoir grâce à lui !

 

Après la libération de la ville, un Comité de libération est créé dont il est nommé membre d'office et on lui confie la tâche difficile du Logement, puis, en tant qu'ingénieur civil, celle de la Reconstruction. Il n'a que 26 ans, mais tous ont pu admirer son courage pendant la guerre. Alors que les marxistes font de la propagande dans les usines, lui attend les ouvriers à la sortie pour leur parler de Jésus-Christ. Il est un des fondateurs de l'ACLI (Association catholique des travailleurs italiens).

 

Il fonde le début d'une Université populaire, car la culture n'est pas seulement pour les intellectuels, mais aussi pour le peuple. Très attaché aux enseignements du Magistère et féru de doctrine sociale, il commente aux jeunes l'encyclique 'Rerum novarum' (1891) sur la condition des ouvriers, "véritable charte du catholicisme social" (Larousse).

 

Lorsque les partis politiques commencent à renaître, il s'inscrit au Parti de la Démocratie chrétienne, convaincu que l'action politique peut être une forme éminente de la charité sociale. Le soir du 5 octobre 1946, se rendant à un réunion électorale à bicyclette, il est renversé par un camion militaire et meurt quelques heures plus tard, à l'âge de vingt-huit ans.

 

Voici ce qu'il disait en 1939 avec une intuition presque prophétique : « Il faut établir le droit national et international sur des bases chrétiennes. L'Évangile et les Encycliques Pontificales devraient être la règle de vie non seulement pour chaque personne, mais pour les peuples, les nations, les gouvernements, le monde. La cause unique et profonde de la guerre est notre manque d'amour envers Dieu et envers les hommes. C'est l'esprit de charité qui manque dans le monde et, pour cela, nous nous haïssons comme des ennemis féroces au lieu de nous aimer comme des frères, parce que tous les hommes ont été rachetés par le Christ. »

 

                   Texte extrait du site www.abbaye-saint-benoit.ch

 



04/10/2007
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