Spiritualité Chrétienne

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016 Fête de la Lance et des Clous de Notre Seigneur

Fête de la Lance et des Clous de Notre Seigneur

Le vendredi de la première semaine de Carême



Arrivé sur le sommet du Calvaire, Jésus n'a nul besoin qu'on lui fasse violence obéissant à la volonté de son Père, écoutant son amour pour les hommes,'il se baisse jusqu'à terre et se place, déchiré et ensanglante, sous le bois de la croix. Il étend ses bras, donne ses mains, et présente ses pieds aux clous qui vont les déchirer. Le bourreau place dans le milieu de la main un gros clou, sur lequel il frappe avec un pesant marteau jusqu'à ce que la pointe traverse la main et le bois, et paraisse de l'autre côté. Qu'on se figure, si on le peut, les angoisses et les souffrances que dut endurer Jésus à ce déchirement des chairs, à cette rupture violente des nerfs, des muscles, des vaines et des artères. Le même supplice se renouvelle pour l'autre main, mais elle n'atteint pas jusqu'à, l'endroit marqué, les contractions produites par les souffrances de l'autre main en sont la cause. Alors les bourreaux, à l'aide d'une corde, la tirent avec force on en fait autant pour les pieds, et le déplacement des os ajoute encore aux tortures de cet affreux moment. La parole du Prophète est accomplie: « Ils m'ont percé de part en part les mains et les pieds, ils ont disloqué mon corps au point qu'on peut en compter les os ».


Méditons sur ce supplice du Sauveur et souvenons-nous que, par le percement de ses pieds sacrés il nous a mérité le pardon de l'odieuse insolence avec laquelle nous avons bien souvent déserté la voie des commandements de Dieu il nous a préparé le chemin par où, après de longs égarements, la voix de la grâce nous appelle au Seigneur que nous avons honteusement délaissé. Par le percement de ses mains, il nous a mérité le pardon des fautes innombrables auxquelles nos mains devaient servir d'instrument. N'oublions pas que les mains si miséricordieuses du Sauveur, pendant que nous sommes sur la terre, deviendront plus tard pour nous les mains du juge sévère et redoutable. En ce jour de justice, sa droite ouvrira le ciel aux élus, et sa gauche ouvrira l'enfer aux réprouvés. Attachons-nous fidèlement au Sauveur, et nous serons du nombre de ceux à qui sa main droite ouvrira les portes du ciel.


Cependant les prêtres et les magistrats juifs se rendirent auprès de Pilate et le supplièrent, par égard pour la solennité pascale qui allait commencer, de permettre qu'on brisât les jambes aux crucifiés, afin de hâter leur mort et d'ensevelir leurs cadavres avant le coucher du soleil. En ayant obtenu la permission, ils se rendirent au Calvaire après avoir rompu les jambes aux deux criminels crucifiés avec Jésus, ils s'approchèrent de ce dernier, et, le trouvant mort, ils s'abstinrent de cet acte de barbarie. Seulement un soldat, peut-être sur leurs injonctions, afin de s'assurer mieux de cette mort, lui fit, avec une lance, une blessure profonde et large, d'où l'on vit s'échapper une grande quantité de sang et d'eau. Nous que le souvenir de nos fautes désole, nous qui sommes pécheurs, approchons-nous de la blessure faite au côté du Sauveur. Cachons-nous dans ce refuge où personne ne saurait nous atteindre. Allons-y aussi, nous qui sommes justes, nous qui, semblables à des colombes timides, fuyons les assauts de la volupté et les pièges du monde. Là est le vrai nid solitaire où nous trouverons le repos, où nous serons à l'abri des tempêtes et des orages. Nous qui sommes pauvres, faibles, infirmes, nous trouverons dans le côté sacré du Sauveur la nourriture et la richesse qui nous font défaut. Cette retraite mystérieuse renferme le baume qui calme les souffrances. Là est la fournaise du feu divin qui réchauffera notre tiédeur. Entrons tous dans cette ouverture, car elle est la porte du salut éternel.


Texte extrait des Petits Bollandistes, volume XVI




28/04/2010
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