Spiritualité Chrétienne

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Sainte Marie Skobtsova

 

Sainte Marie Skobtsova

« le feu du Christ descendu sur la ville! »

1891-1945

Fête le 31 mars

La sainte et glorieuse vénérable martyre Maria Skobtsova (aussi appelée sainte Marie de Paris ou Mère Marie) fut une moniale et martyre à Paris dans la première moitié du 20ème siècle. Elle encouragea l'hospitalité et l'amour du prochain, bien souvent de manière sans concession. Elle considérait cela comme étant le fondement de l'évangile Chrétien, et elle incarna cela dans sa propre vie. Sainte Marie mourut martyre dans le camp de concentration de Ravensbrück. Elle fut glorifiée par le patriarcat de Constantinople le 16 janvier 2004, en même temps que ses compagnons, le prêtre Dmitri Klepinin, son fils George (Yuri) Skobtsov, et Elie Fondaminsky.


Née dans une famille de la haute bourgeoisie en 1891 en Lettonie, elle reçut le nom d'Elizaveta Pilenko. Son père mourut alors qu'elle était adolescente, et elle embrassa l'athéisme. En 1906, sa mère partit s'installer avec la famille à Saint-Petersbourg, où mère Marie s'impliqua dans les cercles intellectuels radicaux. En 1910, elle épousa un Bolchévique du nom de Dmitri Kuzmin-Karaviev. Durant cette période de sa vie, elle fut activement impliquée dans les cercles littéraires et composa beaucoup de poésies. Son premier livre, Les Tessons Scythes, est une collection de poésie de cette époque. En 1913, son mariage avec Dmitri fut rompu. Après avoir réfléchi à l'humanité de Jésus – "Il mourut aussi, sua le sang, ils frappèrent Sa face" – elle commença à revenir au Christianisme. Elle déménagea avec sa fille Gaiana vers le sud de la Russie, où sa piété religieuse s'accrut.
En 1918, après la Révolution Bolchévique, elle fut élue vice-maire de la ville d'Anapa, dans le sud de la Russie. Lorsque l'Armée Blanche prit le contrôle d'Anapa, le maire s'enfuit, et elle devint maire de la ville. L'Armée Blanche la fit passer en jugement comme bolchévique. Cependant, le juge était un de ses anciens professeurs, Daniel Skobtsov, et elle fut acquittée. Bien vite, ils tombèrent amoureux et se marièrent. Peu après, le cours de l'histoire politique tourna à nouveau. Afin d'éviter le danger, Elizaveta, Daniel, Gaiana et Sophia (mère d'Elizaveta) fuirent le pays. Elizaveta était enceinte de son second enfant. Ils voyagèrent d'abord vers la Géorgie, où son fils Yuri naquit, puis vers la Yougoslavie, où sa fille Anastasia naquit. Pour finir, ils arrivèrent à Paris en 1923. Elizaveta se consacra sans tarder aux études théologiques et au travail social. En 1926, Anastasia mourut de la grippe (influenza) – un événement déchirant pour la famille. Gaiana fut envoyée en internat en Belgique. Peu après, le mariage de Daniel et d'Elizaveta sombra. Yuri vécut avec Daniel, et Elizaveta partit vers le centre de Paris pour travailler plus directement avec les nécessiteux. Son évêque l'encouragea à prononcer ses voeux comme moniale, quelque chose qu'elle ne fit qu'avec l'assurance qu'elle n'aurait pas à vivre dans un monastère, coupée du monde. En 1932, avec la permission de Daniel Skobstov, un divorce ecclésiastique fut accordé, et elle prononça ses voeux monastiques. Elle prit le nom de Marie pour sa vie religieuse. Son confesseur était le père Serge Bulgakov. A la fin, c'est le père Dmitri Klepinin qui sera envoyé pour être le chapelain de la maison qu'elle aura fondé. Mère Marie transforma une maison louée à Paris en son "couvent." C'était un endroit avec porte ouverte pour les réfugiés, les nécessiteux et les isolés. Il devint aussi un centre de discussion intellectuelle et théologique. En Mère Marie, ces 2 éléments – service aux pauvres et théologie – allaient de pair.


Lorsque les Nazis s'emparèrent de Paris durant la seconde guerre mondiale, des Juifs vinrent bientôt à sa maison pour demander des certificats de Baptême, que le p. Dmitri leur fournissait. Nombre de Juifs restèrent avec eux. Ils leur fournirent un abri et en aidèrent beaucoup à s'échapper. Pour finir, la maison fut fermée. Mère Marie, p. Dmitri, Yuri et Sophia furent arrêtés par la Gestapo. Le p. Dimitri et Yuri moururent dans le camp de concentration de Dora. Mère Marie fut déportée au camp de concentration de Ravensbrück, Allemagne. Le Samedi Saint, 31 mars 1945, mère Marie fut enfermée dans la chambre à gaz et entra la vie éternelle. On pense qu'elle a prit la place d'une autre femme qui avait été désignée pour la mort. [
voir sainte Marie Skobstov et la "question juive"]

La Glorification


Mère Marie fut glorifiée par un acte du Saint-Synode du patriarcat de Constantinople le 16 janvier 2004. La glorification de mère Marie, ensemble avec p. Dmitri, Yuri et Ilya Fondaminsky, eut lieu à la cathédrale Saint Alexandre Nevski, à Paris, les 1er et 2 mai 2004. Son autre jour de fête est le 20 juillet.


Bibliographie


"Le Sacrement du frère", Le Sel de la Terre, Sainte Marie Skobtsova aux Editions du Cerf


Ce livre est magnifique, mais j'ajouterais qu'il ne faut pas commencer en lisant les préfaces et commentaires accompagnant ce genre d'ouvrage. Ils sont trop rarement à la hauteur du sujet traité... De plus, Mère Marie a été "accaparée" par les groupes "oecuménistes" dans l'Église, qui ne sont pas à un paradoxe près. Et c'est paradoxal quand on voit le coup de lance-flammes qu'elle adresse dans ce même livre au pape hérétique de la Rome déchue.. alors la voir reprise comme "flambeau" par les "oecuménistes" est franchement cocasse et indécent à la fois. Spéciale peut-être, avec une certaine audace théologique certes, mais sainte Marie Skobstova est Orthodoxe jusqu'au bout des ongles, et je trouve que c'est manquer de respect à sa mémoire que de l'accaparer de la sorte.

 

Pour approfondir

Pages consacrées à Mère Marie sur le site des Pages Orthodoxes, très complet

http://www.pagesorthodoxes.net/saints/mere-marie/mmarie-intro.htm


 



03/08/2008
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