Spiritualité Chrétienne

Spiritualité Chrétienne

Saint Benoît le More

 Saint Benoît le More

1522-1589

Fête 4 avril

 

" Les derniers seront les premiers ", a dit jadis le Divin Maître; cette parole de l'Évangile se vérifie à la lettre pour saint Benoît Le More. Né esclave à Saint-Philadelphe, en Sicile, de parents esclaves et descendants eux-mêmes d'esclaves africains, né de couleur noire, à cette époque, Benoît pouvait difficilement partir de plus bas. Aîné de la famille, il fut le seul enfant auquel le maître accorda la liberté ; d'abord berger, puis laboureur, il quitta tout, se renonça lui-même, pour se réduire à jamais au doux esclavage du bon Dieu.

Tout en observant la Règle de Saint-François il mena, au début de sa vie d'abandon total, l'austère vie des ermites, puis il fut reçu comme Frère convers chez les Franciscains de Palerme, où il devint en très peu de temps un modèle parfait de perfection religieuse. Au milieu du travail absorbant d'une cuisine de couvent, son union à Dieu était continuelle et sa vie n'était qu'une prière ininterrompue, mortifié en tout, il poussait le zèle pour la pauvreté, vertu caractéristique de son Ordre, jusqu'à l'extrême et Dieu montra par un miracle combien la dilection que son serviteur portait à la " Dame " du Patriarche des Pauvres lui était agréable : Un jour que, selon l'usage, les jeunes religieux lavaient la vaisselle, le saint remarqua leur peu de soin à conserver certains restes du repas qu' ils laissaient perdre dans l'eau et leur fit doucement le reproche : " Je vous en prie, mes frères, leur dit-il, conservez-les plutôt pour les pauvres, car c'est là le sang de ceux qui nous ont fait l'aumône pour l'amour de Dieu. " Considérant cette délicatesse de conscience comme exagérée, les jeunes clercs n'en tinrent pas compte. Alors le serviteur de Dieu prend le petit balai servant à nettoyer l'évier et auquel adhéraient quelques débris de nourriture, il le presse dans sa main et en fait sortir une grande abondance de sang : " Voyez, leur dit-il, si j'avais raison. "

Témoins de sa sainte vie et des prodiges qui la signalaient, les Supérieurs de Benoît lui confièrent la charge de gardien, puis celle de maître des novices, et ce pauvre ignorant qu ne savait ni lire ni écrire, rendit à tous le devoir facile et la religion agréable ; les novices trouvèrent en lui un maître consommé dans la formation des âmes religieuses, il avait en effet le tact exquis que donne la vertu, et s'il ne possédait pas la science acquise, le Saint-Esprit l'éclairait de lumières surnaturelles; il lisait dans les cœurs et pénétrait les secrets des âmes.

Au terme de sa double charge, il revint à la cuisine avec autant de bonheur que d'humilité ; cependant la renommée de sa vie et le bruit de ses miracles le firent sortir bien souvent pour consoler les affligés et soulager les pauvres qui furent toujours l'objet de sa prédilection; il mit fréquemment la générosité de la providence à contribution à leur sujet, et toujours Dieu récompensait par des miracles sa tendre compassion pour leurs misères; il guérit durant sa vie des infirmes de toutes sortes, un grand nombre de mères dans les douleurs de l'enfantement durent la vie à ses prières, il rappela même, d'après le procès de sa canonisation, plusieurs morts à la vie. Durant sa vie la vénération du peuple pour lui était telle que lorsqu'il sortait du couvent, la foule se pressait autour de lui pour lui baiser les mains, toucher son pauvre vêtement et se recommander à ses prières. Pour se soustraire à ces marques de vénération, il ne sortait, autant que possible, que de nuit et le capuche baissée. Après sa mort son corps resta intact ; son nom fut vénéré, non seulement en Sicile et en Italie, mais encore en Espagne, en Portugal et dans les Amériques centrale et méridionale ; le Sénat de Palerme le choisit comme protecteur de leur ville, et maintenant, il est célébré dans l'Église tout entière, Dieu qui exalte les humbles à exalté sur terre ce pauvre esclave nègre au -dessus des rois et qui dira sa gloire dans le royaume céleste!

 

Tiré des Fleurs Franciscaines Vol.1 p.170-173



08/03/2008
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 749 autres membres