Spiritualité Chrétienne

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Les 40 Saints Martyrs de Sébaste

 Les 40 Saints Martyrs de Sébaste

+ en 324

Fête le 9 mars


Chez les orthodoxes la fête des quarante martyrs en plein cœur des 40 jours de Carême est très populaire. Leur mémoire encourage les croyants à renoncer aux facilités de la vie ; pour s’ouvrir aux couronnes promises, il ne faut pas rater un seul jour ! En 320, par haine de l’Empereur Constantin, son beau-frère qui régnait sur l’Asie décrète que tout chrétien sous peine de mort doit quitter sa foi et le Christ. Très vite, à Sébaste, quarante jeunes officiers, bien faits, braves et distingués, célèbres déjà par le surnom de « Foudroyante » que l’on avait donné à leur légion pour les victoires qu’elle avait obtenues sous Marc-Aurèle, bien davantage par la force de la prière et du Ciel que par celle des armes, se présentent les uns après les autres comme une seule famille pour dire : « Je suis Chrétien ! ». Agricola, alors gouverneur en Arménie, tâche de les dissuader en leur promettant de magnifiques gratifications et promotions, mais ils répondaient à ces subterfuges : « Ce que vous nous offrez ne fait qu’une toute petite partie du monde, et nous n’avons que mépris pour le monde entier. Le gouverneur, exaspéré de les voir aussi inébranlables et insensibles à ses promesses comme à ses menaces imagina pour eux un supplice plus sévère que celui qui était ordinairement en usage même pour les criminels. Dans leur prison, Jésus leur apparut et leur dit : « Ayez confiance et ne craignez pas les tourments : ils durent peu ; combattez vaillamment pour être couronnés ». L’hiver bat son plein. Le lac de Sébaste est si glacé que les chars peuvent le traverser. Agricola ordonne qu’ils y soient jetés tout nus, et, pour les déchirer par la tentation et la torture, fait installer un bain d’eau tiède avec l’ordre d’y plonger régulièrement ceux qui succombaient à la glaciation pour les réchauffer (ce qui est terriblement douloureux) avant de les rejeter à nouveau dans le lac ! En entendant la condamnation, les saints se dépouillèrent gaiement de tous leurs habits, se disant l’un à l’autre : « Ce sont des soldats qui dépouillèrent Jésus-Christ de ses vêtements, dépouillons-nous maintenant par Amour pour Lui afin de satisfaire pour nos péchés ! ». Et ils courent avec joie à l’étang en priant qu’ils puissent tous les quarante sortir victorieux de cette épreuve… Hélas, l’un d’entre eux, dans la torture, crie grâce et se glisse dans une cuve d’eau tiède… pour y trouver la mort. Les gardes près d’un feu encourageaient les autres à se rendre à leur tour. L’un d’entre ces bourreaux aperçoit alors un spectacle bien surprenant : une grande clarté apparaît au-dessus des victimes, faisant fondre la glace autour d’eux, et réchauffant l’eau de sa chaleur ! A cet instant des esprits célestes descendent du Ciel en posant des couronnes sur les têtes des 39 Confesseurs du Christ restés dans le lac. Dès lors, son cœur s’ouvre, il ôte tous ses habits et part rejoindre la glorieuse cohorte, les consolant ainsi de la perte de leur frère. Il se trouve en un instant si avancé dans la ferveur de sa Foi et de son courage qu’il reçoit à son tour la couronne destinée au quarantième Martyr… Juste Jugement de Dieu qui laissa nous indique le rituel byzantin celui qui avait fléchi afin que chacun se défie de soi-même et ne se rassure pas trop pour avoir bien commencé, et que toute notre confiance ne s’appuie que sur Sa Bonté et sur Sa Miséricorde. La nuit s’étant ainsi écoulée, Agricola apprit ce qui s’était passé. Sa colère ne désarma pas, et, faisant retirer les saints du lac, il leur fit briser les jambes. Ils chantaient encore lorsqu’il fit charger leurs corps pour les jeter au feu, leur faisant ainsi vivre ce que dit le Psaume : « Tu nous as fait passer par l’eau et le feu, et Tu nous as mené au repos » Le gouverneur fit cependant exception pour le plus jeune appelé Méliton, dans l’espoir de lui faire changer de résolution. Mais sa mère qui était présente, prit Méliton dans ses bras et l’encouragea : « Prends courage, ô lumière de mes yeux, efforce-toi de jouir de cette Lumière éternelle, et cela dissipera les ténèbres de mon affliction…Souffre mon fils encore cet instant qui te reste pour remporter la palme du Martyre et me rendre ainsi la plus heureuse et la plus contente des mères… » Et elle le déposa elle-même sur le chariot sans verser une larme, l’accompagnant jusqu’au bûcher, le visage plein d’allégresse… C’est ainsi que la fête des 40 Martyrs prend sa place au milieu du Carême, nous prenant par la main pour mener le combat spirituel jusqu’au bout, en s’encourageant les uns les autres et en priant pour qu’aucune de ces précieuses journées de conversion ne soit perdue…


Saints Martyrs de Sébaste, priez pour nous ! ! !

 

Documents sur les 40 martyrs de Sébaste


Ces célèbres martyrs ont été persécutés sous Licinius, qui semble avoir voulu rivaliser avec Dioclétien et Maximin en matière de folie meurtrière. Pensant ainsi assurer son "pouvoir divin" que l'existence même de Chrétiens dérangeait, c'est surtout dans l'armée qu'il fit poursuivre les Chrétiens. Ces 40 soldats appelés "40 martyrs de Sébaste" appartenaient à la Légion XII « Fulminata », fondée par Jules César, ayant longtemps combattu en Occident, mais dont le cantonnement se situait depuis plusieurs siècles dans la province romaine de Petite Arménie. Polyeucte, un de ses officiers, avait été martyrisé sous Dèce. Un Apologiste Chrétien du second siècle mentionne qu'un des détachements de ladite Légion, composé tout entier de soldats baptisés, avait suivit Marc Aurèle dans l'expédition contre les Quades, et par leurs prières ils avaient obtenu une pluie miraculeuse qui sauva l'armée. On voit un rappel de ce miracle sur la Colonne de Marc Aurèle. Cette tradition s'est transmise au fil du temps et a renforcé dans la Légion la fidélité au Christ. De plus, grâce à son cantonnement assuré depuis plusieurs siècles dans la même région, la Légion s'était intégrée à la vie locale, avec les soldats se mariant sur place, et le commerce, etc. La Petite Arménie était voisine de l'Arménie indépendante, qui avait été conquise au Christ par saint Grégoire l'Illuminateur, et son roi avait tenu bon face à Maximin. Tout cela joua un rôle dans la christianisation de ladite Légion et en fit une "cible de choix" pour les persécuteurs.


Les actes Actes des Quarante Martyrs


Il y eut sous le règne de l'empereur Licinius une grande persécution, et tous les fidèles furent obligés d'offrir des sacrifices aux dieux dans tout le territoire du gouvernement d'Agricola, résidant à Sébaste. Tous les militaires y furent contraints. Or, il se trouvait 40 hommes, originaires de Cappadoce, qui vivaient unis entre eux. On les arrêta et on leur ordonna de sacrifier.


- Vous montrez à tous dans les combats votre obéissance, dit le préfet de la légion; vous avez tous exercé des commandements; montrez donc maintenant votre obéissance aux lois de l'empire et sacrifiez avant qu'on en vienne à la torture.


— Nous étions vainqueurs, comme tu sais, quand nous combattions pour un prince mortel, à combien plus forte raison le serons-nous de ta volonté coupable lorsque nous combattrons pour le prince immortel!


— Vous avez à choisir entre les deux, sacrifier et être comblés d'honneurs, ou bien ne pas sacrifier et être dégradés et exclus de l'armée. Réfléchissez et choisissez ce qui vous est le plus avantageux.


— Le Seigneur pourvoira à ce qui nous sera le plus avantageux.


— De grâce, pas de discours, on vous amènera demain pour sacrifier.


Le préfet les fit écrouer. Une fois dans la prison, les martyrs s'agenouillèrent et dirent : "Arrache-nous, Seigneur, aux tentations et aux pièges de ceux qui commettent l'iniquité."Le soir venu, ils chantèrent le Psaume : « Celui qui habite dans l'asile du Très-Haut, demeurera sous la protection du Dieu du Ciel. Il dira au Seigneur: Tu es mon protecteur et mon refuge, mon Dieu, j'espérerai en Toi, etc. » Le Psaume accompli, ils prièrent. Ils se relevèrent de nouveau et psalmodièrent jusqu'au milieu de la nuit. Quirion était le principal d'entre eux et Candide parlait au nom de tous. La voix du Seigneur se fit entendre : "Votre résolution est bonne, mais celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé." Tous entendirent cette voix et en furent troublés, ensuite ils veillèrent jusqu'au jour. Le préfet s'entoura de tous ses amis et fit amener les confesseurs. Ils vinrent tous les quarante.


- Je vais vous parler sans détour, dit le préfet. Il n'y a pas dans toute l'armée de soldats pareils à vous, d'aussi célèbres et à qui je porte plus d'intérêt. Ne changez pas l'affection en haine. Il dépend de vous d'aimer ou de haïr. Candide prit la parole: "Tu contredis à tes habitudes et à ton nom : Agricola, c'est-à-dire grossier flatteur."


— Ne vous ai-je pas dit : Il dépend de vous d'aimer ou de haïr?


Candide : C'est à cause de cela que nous aimons Dieu et te haïssons, toi.


Agricola ordonna de les ramener enchaînés en prison. Quirion lui dit : "Tu peux nous interroger, mais tu ne peux pas nous tuer."


Agricola, troublé, les fit emmener et donna ordre de les garder avec soin. Il attendait l'arrivée du préfet de la légion, qui arriva du Césarée 7 jours plus tard. Les saints étaient toujours en prison. Le lendemain, il les fit comparaître. Pendant la route, Quirion disait : "Frères, soyons forts et sachons nous entraider. Au départ pour une campagne, nous priions Dieu, Il nous secourait, et nous étions vainqueurs. Rappelez-vous le combat où il y eut sauve-qui-peut et où nous restâmes seuls, nous les 40, nous priâmes Dieu en pleurant, et Il nous donna la force; les assaillants furent tués ou mis en fuite, pas un de nous ne fut blessé. Aujourd'hui nous avons 3 assaillants, Satan, le préfet et Agricola; ces trois-là ne font qu'un, serons-nous vaincus par eux? Dieu nous en préserve! Prions aujourd'hui comme nous l'avons toujours fait, et les tortures ne nous vaincront pas, ni les souffrances, ni la prison. Au départ pour une campagne nous disions le Psaume : Seigneur, je serai sauvé en Ton Nom et je serai délivré par Ta droite; Seigneur, écoute ma prière, prête l'oreille à mes supplications. Redisons-le aujourd'hui, et Il nous exaucera et Il nous aidera." Ainsi pendant la route ils disaient ce Psaume.Quand ils furent devant le préfet de la légion, il leur dit : "En voici qui veulent se laisser persuader pour y gagner quelque avancement. Je vous ai donné plus d'honneur, et de gratifications qu'à personne. Voici mes conditions : immolez, vous recevrez d'autres honneurs et d'autres gratifications; désobéissez, vous serez dégradés, rayés de l'armée et torturés." Candide répondit : "Prends nos insignes et nos corps, nous n'avons rien de plus précieux et de plus glorieux que le Christ." Le préfet les fit frapper au visage avec des pierres. Candide : "Préfet des ténèbres et maître d'infamie, commence donc, et tu connaîtras ta peine."


Agricola s'emporta contre les soldats qui exécutaient la sentence : "Coquins de bourreaux, pourquoi ne faites-vous pas mieux que cela ce qu'on vous ordonne?" Eux, prenant des pierres, s'en frappaient eux-mêmes, et les confesseurs sentirent s'affermir leur confiance en Dieu. Le préfet, tout hors de lui, ramassa une pierre afin de la lancer à la tête des martyrs, mais elle vint frapper Agricola et lui fracassa le crâne. Quirion dit alors : "Seigneur, nos ennemis, ceux qui nous attaquent ont perdu leurs forces, ils sont abattus. Voilà que leur propre épée perce leur coeur et leur arc est brisé."


Le préfet les fit reconduire en prison jusqu'à ce qu'il eut statué sur leur cas. Quirion récitait des Psaumes avec ses frères : "J'ai levé les yeux vers Toi qui habites le Ciel. C'est comme les yeux des esclaves qui sont fixés sur les mains de leurs maîtres ou comme les yeux de la servante sur les mains de sa maîtresse," et ce qui suit. Ils récitaient le Psaume par ordre. Une voix se fit entendre, c'était le Christ : "Celui qui croit au Père, au Fils et au Saint Esprit vivra, quand même il mourrait. Confiance, ne craignez pas les souffrances, elles ne durent qu'un temps. Un peu de patience, et vous serez couronnés." Ils passèrent la nuit dans la joie et l'allégresse. Le matin on les tira de prison et ils comparurent; ils dirent au préfet : "Ce que tu as à faire, fais-le." Le préfet ordonna de leur passer une corde au cou et de les amener tous à la fois sur un étang gelé. On les y laissa, ils étaient nus. La nuit tombait, il soufflait une bise glaciale. Un poste de soldats et le portier étaient de garde près de l'étang; ils se chauffaient dans un bâtiment voisin où l'on gardait des baignoires d'eau tiède afin d'y réchauffer ceux qui voudraient renier.


A la première heure de la nuit la glace commença à se coller sur les saints, dont la peau s'ouvrait en larges crevasses. L'un des martyrs faiblit, se traîna au bain, mais sous l'action de la chaleur ses membres gelés ne purent résister, il mourut aussitôt. Le portier qui veillait pendant sa garde avait vu le renégat mourir dans son bain, soudain il vit une lueur, il regarda vers le ciel d'où elle venait, et vit trente-neuf couronnes descendre du ciel : "Comment se fait-il qu'étant quarante, il en manque une?" Il songea alors au renégat et appela le poste, il leur jeta tout ce qu'il avait sur lui et courut à l'étang en criant : "Moi aussi je suis Chrétien!" Il alla aux martyrs : "Seigneur Dieu en qui ils croient, je crois en Toi, compte-moi avec eux, rends-moi digne de souffrir pour Toi les supplices, afin que je sois avec Toi."


Le lendemain Agricola fit amener les corps sur la rive et on leur cassa les jambes. La mère de l'un des martyrs était là. Son enfant était le plus jeune de tous, c'était Méliton; elle tremblait qu'il ne faiblît et disait, les mains jointes : "Mon enfant chéri, encore un peu de patience, ne crains rien, le Christ est là qui t'aide." On leur cassa les jambes. Méliton respirait encore. On fit avancer des tombereaux pour emporter les corps qu'on emmena près du fleuve; Méliton respirait encore et on le laissa, ne désespérant pas le faire renier. Quand sa mère le vit laissé ainsi tout seul, elle oublia sa faiblesse, et fut vaillante comme un homme. Elle enleva son fils sur ses épaules et suivit le tombereau. Tous les cadavres furent brûlés. Les noms des martyrs étaient : Candide, Domitien, Dianius, Quirion, Valens, Venerandus, Alexandre, Esicius, Sisinnius, Valerius, Mellitius, Euticius, Ulloctemonius, Babianus, Heraclius, Lysimaque, Claude, Flavien, Jean, Hélius, Sanctinianus, Cadonius, Domninus, Léonce, Cavius, Athanase, Sévérien, Candide, Cyrille, Ethus, Sacerdonius, Eutychius, Acace, Gorgon, Eunochius, Nichalius, Théodore, Théophile, Méliton.


Le Testament des Quarante Martyrs de Sébaste


Mélétios, Aétios et Eutychios, captifs du Christ, aux saints évêques, prêtres, diacres, confesseurs et tous les autres membres de l'Église, de toute la ville et de la contrée, salut dans le Christ. Lorsque, par la grâce de Dieu et les prières communes de tous fidèles, nous aurons livré le combat qui nous attend, et que nous irons recevoir la récompense d'en haut, nous voulons que l'on considère ceci comme notre volonté suprême. Nous désirons que nos restes soient recueillis par le prêtre Proidos notre père, nos frères Crispin et Gordius et le peuple zélé, Cyrille, Marc et Sapricius, fils d'Ammonius, et qu'ils soient déposés dans la ville de Zéla, dans le pays de Sareim [*]. Quoique issus de différentes contrées, nous préférons avoir le même lieu de repos. Puisque nous avons combattu le même combat, nous avons résolu de n'avoir qu'un même lieu de repos dans la contrée nommée plus haut. C'est "l'avis du Saint-Esprit" et notre bon plaisir. C'est pourquoi nous, qui sommes auprès d'Aétios, d'Eutychios et de nos autres frères dans le Christ, nous exhortons nos maîtres, parents et frères, à s'abstenir de toute douleur et de toute inquiétude, à garder avec respect l'union fraternelle et à faire répondre avec empressement à notre dessein, afin qu'ils reçoivent de notre Père commun la grande récompense de leur soumission et de leur compassion. De plus, nous demandons que personne d'entre nous n'enlève nos restes de la fournaise et ne les garde en secret pour soi, mais qu'au contraire il songe à les rassembler au lieu désigné, afin qu'ayant montré la force du zèle et l'intérêt de la sagesse, il reçoive aussi la récompense de la compassion à ces maux. C'est ainsi que Marie, pour être restée fermement auprès du tombeau de Christ, et avoir vu le Seigneur avant les autres, reçut la première la grâce de la joie et de la bénédiction. Si quelqu'un s'opposait à notre volonté, qu'il soit étranger à toute grâce divine et accusé de toute désobéissance. N'a-t-il pas en effet violé la justice pour un motif si léger, et ne s'est-il pas efforcé autant qu'il le pouvait de séparer les uns des autres ceux que notre saint Sauveur a unis par une grâce propre et la Providence et la Foi? Et si par la grâce du Dieu qui aime les hommes, l'enfant Eunoicos participait au même combat, il mériterait d'avoir la même demeure que nous. Mais s'il est gardé sain et sauf par la grâce du Christ et, qu'il combat encore dans ce monde, nous l'engageons à assister en toute liberté à notre martyre, et nous l'exhortons à garder les commandements du Christ, afin qu’ au grand jour de la résurrection il participe à notre jouissance, puisque durant sa vie il a supporté les mêmes tribulations que nous. Car la bienveillance envers un frère regarde la justice de Dieu, mais par la désobéissance aux personnes de sa famille on foule aux pieds le commandement de Dieu. Il est écrit en effet que "celui qui aime l'iniquité hait son âme."


C'est pourquoi je vous demande, ô frère Crispin, et je vous exhorte à vous éloigner de toute mollesse mondaine et de toute erreur. La gloire du monde est fragile et peu durable; elle fleurit pour un peu de temps et bientôt elle se flétrit comme l'herbe, montrant plus rapidement la fin que le commencement. Courez plutôt vers le Dieu bon, qui donne une richesse sans fin à ceux qui courent à Lui, et accorde une vie éternelle à ceux qui croient en Lui. Cette occasion est convenable à ceux qui veulent se sauver, car elle offre à la fois la complète échéance du repentir et l'action, sous prétexte de la vie, à ceux qui ne remettent pas à plus tard. Car le changement de vie, est imprévu. Mais si tu l'as prévu, vois ton avantage et montre par lui la pureté de ta piété, afin que, transformé, tu effaces l'écrit des fautes passées. "En lui, dit-il, je te trouve, ou en lui je te juge." "Efforcez-vous donc d'être trouvés irréprochables dans les Commandements du Christ, afin d'éviter le feu éternel; car le temps est très court," crie de nouveau la voix divine. Avant tout donc honorez l'amour. Car c'est lui seul qui respecte la justice de l'amour fraternel en obéissant à la Loi de Dieu. En effet, c'est le Dieu invisible qu'on honore dans le frère qu'on voit. La parole a été dite à propos des frères nés de la même mère, mais l'esprit l'étend à tous ceux qui aiment le Christ. Notre divin Sauveur et Dieu a dit que nous sommes frères; non pas que nous soyons unis les uns aux autres par la nature, mais c'est la bonne action pour la Foi qui nous unit, ainsi que l'accomplissement de la volonté de notre Père qui est dans les Cieux.

Nous saluons le seigneur prêtre Philippe et Proclianus et Diogène et la sainte Église. Nous saluons le seigneur prêtre Proclianus, qui demeure à Phidéla, la sainte Église et les siens. Nous saluons Maxime et l'Église, Maynus et l'Église. Nous saluons Domnus, les siens et Ilès, notre père, Valens, et l'Église. Moi, Meletus, je salue mes parents, Lutanius, Crispus, Gordius et les siens, Elpidius et les siens, Hyperechius et les siens. Nous saluons aussi les fidèles du pays de Sareim, le prêtre et les siens, les diacres et les leurs, Maxime et les siens, Esychius et les siens, Cyriaque et les siens; nous saluons de même tous les fidèles de Khadoutha. Nous saluons tous les fidèles de Charisfoné. Moi Meletius, je salue aussi nos parents Marcus, Aculina et le prêtre Claudius, mes frères Marcus, Tryphon, Gordius et Crispus, mes soeurs, ma femme Domna et mon enfant. Et moi Eutychius je salue aussi les fidèles de Simara, ma mère Julia, mes frères Cyrille, Rufus, Rylus, Cyrilla, ma fiancée Basilla, les diacres Claudius, Rufinus et Proclus. Nous saluons aussi les serviteurs de Dieu Sapricius, fils d'Ammonius, Genesius, Jusanne et les leurs. Nous saluons donc, nous tous les 40 frères et captifs du Christ, Meletius, Aetius, Eutychius, Curion, Candidus, Angius, Caius, Chudius, Heracleius, Joanne, Theophilus, Sisinius, Smaragdus, Philoctemus, Gorgonius, Cyrillus, Seberianus, Theodulus, Nicallus, Flavius, Xanthius, Valerius, Hesychius, Dometianus, Domnas, Elianus, Leontius, Eunoicos, Valens, Acacius, Alexandra, Bibianus, Priscus, Sacerdon, Ecdicius, Athanasius, Lysimachus, Claudius, Ilès et Méliton. Nous tous donc les quarante captifs du Seigneur Jésus-Christ, nous avons écrit par la main d'un seul d'entre nous, Meletius, nous avons sanctionné cet écrit qui nous a plus à tous. De toute notre âme et avec un esprit divin, nous demandons que tons, nous obtenions les biens éternels de Dieu, et son royaume, maintenant et dans les siècles des siècles.
Amen.


Destin des Reliques


Saint Grégoire de Nysse : "Leurs cendres et tout ce que le feu a respecté de leurs ossements ont été distribués le monde entier, pour ainsi dire, participe aux bénédictions de ce trésor sacré. Moi-même j'en possède une part, et j'ai placé les corps de mes parents près des reliques de ces soldats." Saint Basile donna de ces reliques à 2 de ses nièces qui gouvernaient des moniales dans la ville de Césarée. Il est naturel de supposer qu'une bonne part des reliques des 40 martyrs est restée à Sébaste, mais Basile et Emmélie, parents de nos Cappadociens, en ont eu dans une basilique bâtie sur leurs terres, près de la sépulture familiale. Constantinople en eut au 5ème siècle. Sozomène (Histoire ecclésiastique, L. 9, ch. 2) fait connaître une invention des reliques des 40 martyrs à Constantinople sous Proclus (434-437).


Culte


Chez les Grecs, la plus ancienne mention des 40 martyrs se trouve chez ce que saint Grégoire de Nysse a écrit du premier anniversaire de son frère saint Pierre de Sébaste (+ 392). On célébra cet anniversaire en même temps que la mémoire des 40 martyrs. Pour les Actes, voir saint Basile le Grand, homélie, P. G., t.31, col. 508 et saint Grégoire de Nysse, P. G., t.46, col. 479, dans ses deux homélies. En Occident, le martyrologe hiéronymien, dans le manuscrit d'Epternach, porte des traces de cette association, mais au 26 mars. Cependant, les martyrologes de saint Bède le Vénérable et de Florus de Lyon reprennent la fête au 9 mars.

 



17/09/2008
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