Spiritualité Chrétienne

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Bienheureux Marcel Callo

 Bienheureux Marcel Callo

« Il avait le regard d'un Saint »

1921-1945

Fête le 19 mars


Au début du Synode sur les laïcs, le 4 octobre 1987, le serviteur de Dieu Jean Paul II béatifie trois jeunes martyrs laïcs, dont Marcel Callo. Il naît le 6 décembre 1921 à Rennes, et est baptisé peu de temps après en la Basilique Saint Aubin-Notre Dame de Bonne Nouvelle. Second d'une famille de neuf enfants, ses parents, qui viennent de la campagne, sont ouvriers dans une usine de produits chimiques.


Marcel à un caractère entier, il est joueur, farceur et déjà meneur, mais il a de la peine à céder. Il a eu un milieu porteur du point de vue chrétien : sa famille, la paroisse, la « Croisade Eucharistique » dont la devise est « prie, communie, sanctifie-toi, sois apôtre », puis il est enthousiasmé par le Scoutisme.


A 12 ans, il fait ses débuts dans l'imprimerie comme typographe, mais le milieu est délétère, car les anciens se targuent « d'initier » les plus jeunes. Sur les conseils de sa maman, il se tourne vers la Vierge Marie. A 14 ans, on l'oriente vers la J.O.C. (Jeunesse Ouvrière Catholique). Non sans regrets il quitte le scoutisme, mais l'idéal J.O.C. ne tarde pas l'enflammer, ne serait-ce que par cette phrase de son fondateur, l'Abbé Cardjin : « Un apprenti vaut tout l'or du monde ». Difficile d'être Chrétien et de témoigner dans son atelier.


Un jour, un des anciens lui lance : « Eh ! Jésus-Christ ! C'est ainsi qu'on le nomme par dérision, vient te battre si tu es un homme ! » Marcel ne répond pas et continue son travail. Peu à peu, il devient un ouvrier compétent et honnête, apprécié par son contremaître et par les plus jeunes qui le prennent en affection, comme un « grand frère ».


Puis vient la guerre, la défaite de 1940 et l'invasion Allemande. Toutes les associations sont officiellement interdites, mais la JOC continue dans la clandestinité. En 1943, sa sœur meurt sous les bombardements alliés et il est lui-même réquisitionné pour le Service du Travail Obligatoire en Allemagne (STO). Il ne cherche pas à s'y soustraire pour deux raisons : il ne veut pas provoquer des représailles pour sa famille et il y voit une possibilité d'apostolat. Il écrit à sa tante : « Tu sais tante, je pars, mais c'est comme missionnaire », car il a cette conviction que la JOC lui a inculquée : « Un chrétien, s'il ne milite pas, n'est pas digne de ce nom ».


« Oui, Marcel à rencontré la croix en s'arrachant, non seulement à l'affection de sa famille, mais aussi à l'amour d'une fiancée, Marguerite, Jociste comme lui, et qu'il aime tendrement et chastement. » (Jean Paul II, homélie de la Béatification de Marcel Callo). Arrivé là-bas à Zella-Melhis, le choc initial est rude et il connaît un moment de découragement, mais il se ressaisit. Il fait connaissance avec des Jocistes Allemandes, dont l'aumônier parle très bien le français.


Aux Messe, Marcel entraîne les camarades français qui ne sont guère familiers avec l'Eglise. Un groupe chaleureux se forme ainsi autour de lui, ce qui attire aussitôt l'attention de la Gestapo. Jugé trop Catholique, Marcel est envoyé à la prison du Gotha avec les principaux dirigeants Jociste de Thuringe, puis en camp de concentration, d'abord à Flossenburg, puis à Mauthausen.


Là, tout se conjugue rapidement pour exterminer rapidement un homme : travail harassant dans une usine souterraine, faim, soif, coups. Marcel envisage cette dure épreuve avec Foi. Il écrit à son frère aîné Jean, récemment ordonné Prêtre : Heureusement, il est un Ami qui ne me quitte pas un instant et qui sait me soutenir et me consoler. Durant les heures pénibles et accablantes, avec Lui, on supporte tout. Combien je remercie le Christ, de m'avoir tracé le chemin que je suis en ce moment ».


L'amour de sa fiancée soutient aussi son moral. Mais, le corps, lui, ne « suit » pas. Marcel souffre terriblement de l'estomac et on l'envoie à l'infirmerie du camp. « Le Colonel Tibodo, qui a vu mourir des milliers de prisonniers, l'assiste à l'aube du 19 mars 1945 ; il témoigne avec insistance et émotion : Marcel avait le regard d'un saint ». (Jean Paul II, lors de la Béatification).


Marcel n'est pas devenu Saint d'un coup. Emile Biet, un camarade d'école, disait à propos d'un article qu'il avait lu : « Je n'y reconnaissais pas Marcel, on a gommé ses défauts : c'était un garçon comme nous ». Il a connu les combats contre lui-même et contre le monde, « mais, conclut Jean Paul II, pleinement ouvert à la grâce, il s'est laissé progressivement conduire par le Seigneur, jusqu'au martyre ».

 

Bibliographie

« Beaucoup Trop Catholique : le Bienheureux Marcel Callo », de Francine Bay, Ed. Tequi - Collection Les Sentinelles / 2004

« Marcel Callo : témoin d’une génération », du Cardinal Gouyon, Ed. SOS /1981

« Marcel Callo, Aventurier de l’Espérance », de Henri Le Boursicaud / 1991, à commander sur http://www.emmaus-liberte.org ou à : Rédaction du site Emmaüs-Liberté-Charenton, 2 bis av de la Liberté, 94220 Charenton Le Pont.

« Marcel Callo », de Fanch Morvannou, paru en 2007.
A commander chez l’auteur : Fanch Morvannou, 36 rue du Guelmeur, 29200 Brest, Tél. 02 98 02 03 49.

BD: « Un témoin du Christ : Marcel Callo » : petit 4 pages en couleur paru en 1988. A été réédité pour le 60e anniversaire de sa mort. Disponible à la Pastorale des jeunes, 45 rue de Brest à Rennes, tél. 02 99 14 35 60.



19/03/2008
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