Spiritualité Chrétienne

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019 Fête du Très Saint Suaire de Notre Seigneur

Fête du Très Saint Suaire de Notre Seigneur

Le vendredi de la 2e Semaine de Carême



Joseph d'Arimathie était un habitant de Jérusalem, disciple secret du Sauveur il était noble de naissance et riche de fortune. Homme simple et juste, attendant avec foi le royaume de Dieu et le Rédempteur du monde, il avait protesté dans le Sanhédrin qui avait condamné injustement le Sauveur. Dès qu'il voit le moment venu de se faire connaître, il va se présenter devant Pilate, avec un visage intrépide et un cœur résolu, et lui demande le corps de Jésus. Pilate s'informe si le Christ est vraiment mort, et sur l'assurance formelle qui lui en est donnée, il accorde la demande qu'on lui fait. Joseph ayant donc détaché Jésus de la croix, l'enveloppa d'un linceul et le mit dans un sépulcre taillé dans le roc, où personne n'avait encore été mis. Pourquoi Jésus, qui devait bientôt ressusciter, a-t-il voulu être traité comme un mort ordinaire? En disposant chaque incident, il songeait à l'affermissement de notre foi. Il savait que dans la suite des siècles il viendrait des hommes qui soutiendraient qu'il avait souffert, qu'il avait été crucifié, qu'il était mort en apparence seulement, et pour confondre ces blasphémateurs, il veut qu'on l'entoure de parfums, qu'on le touche, qu'on l'enveloppe d'un suaire dans un lieu public, en présence de nombreux témoins. Il rendait la réalité de sa mort de plus en plus évidente, de plus en plus incontestable. De plus, Jésus-Christ, à sa mort, veut être enveloppé d'un suaire blanc, avec des substances amères, comme la myrrhe et l'aloës, afin d'apprendre aux fidèles que les dispositions avec lesquelles ils doivent le recevoir dans leur cœur, comme dans un tombeau mystique, sont la pureté de l'âme, les amertumes du repentir et les mortifications du corps.


Saint Marc fait observer que Joseph, dont la maison était abondamment pourvue de linges blancs, ne voulut pas moins acheter un suaire neuf, afin d'en envelopper le corps de Jésus. Il y a là pour nous une leçon c'est que, pour recevoir Jésus-Christ, il nous faut quelque chose de neuf et de pur, un cœur sincère et purifié. Nous devons imiter la conduite de Joseph et nous bien garder, quand nous recevons le corps du Sauveur dans l'Eucharistie, de l'envelopper du suaire immonde d'une conscience corrompue. Nous devons nous garder de le faire entrer dans le tombeau d'un cœur impur, plein des ossements des morts et des oeuvres du péché.


Jésus n'a pas de berceau à sa naissance, et il est à sa mort enveloppé dans un suaire qui n'est pas à lui et mis dans un tombeau qui ne lui appartient pas. Il a voulu, pour notre instruction, naître, vivre et mourir dans une extrême indigence. Les autres hommes ont un sépulcre propre, une mort qui leur est propre. Jésus, pour qui la mort n'était pas une condition nécessaire, n'avait nul besoin d'un suaire et d'un tombeau qui fussent a lui. Ce suaire étranger montre que la mort lui est étrangère. Qu'avait-il besoin d un suaire et d un tombeau sur la terre, Celui dont la demeure est le ciel? Pourquoi un suaire en propre à Celui qui ne devait en être enveloppé que trois jours pour y dormir comme dans un lit de repos? Cela montre que son royaume n'est pas de ce monde. L'absence de toute possession particulière prouve qu'il est le maître de tout. Disons-le avec l'Eglise: O Seigneur, mon Dieu, qui, dans le saint suaire dont votre corps sacré fut enveloppé par Joseph, nous avez laissé des vestiges de votre passion, daignez, dans votre bonté, nous accorder, par votre mort et par votre sépulture, que nous parvenions à la gloire de la résurrection.


Texte extrait des Petits Bollandistes, volume XVI




28/04/2010
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